samedi 16 mars 2024

La guerre du feu de Jean-Jacques Annaud, 1981

 

LA GUERRE DU FEU

De Jean-Jacques Annaud

1981

France/Canada

Avec Everett Mac Gill, Ron Perlman, Rae Dawn Chong

Histoire

96 minutes

Scenario de Gérard Brach

Synopsis :

Au Paléolithique, la tribu des Oulhamr connaît l'usage du feu et sait le conserver mais pas le produire.

Les membres de la tribu des Wagabou envahissent le territoire des Oulhamr et une bataille éclate.

(source : Wikipedia)

Mon avis :

Incroyable ce film !

Annaud est un génial metteur en scène et il réalise ici un vrai tour de force, une aventure humaine phénoménale et complètement hors normes !

Il fallait en vouloir pour mettre en chantier « La guerre du feu » et le résultat final dépasse toutes les espérances, le spectateur est happé pendant une heure quarante et le travail pour réaliser les séquences est remarquable…

Annaud a du effectuer un repérage de dingues pour choisir les paysages, tout le film est tourné en décors naturels…

La direction des acteurs est imposante et l’ensemble parait crédible, « La guerre du feu » ouvre un nouveau genre pour le cinéma, cela a du être très dur pour monter ce film, c’est une gageure totale et seul Jean-Jacques Annaud avait le potentiel et les compétences pour donner sa plus value, c’est un film très casse gueule et seul un réalisateur de sa trempe pouvait rendre corps à cette histoire, Annaud c’est une bête ce mec !

Les plans séquences avec les animaux (les mammouths, les léopards, l’ours dans la grotte) relèvent du surnaturel, en fait tout est crédible grâce à un montage hyper serré, je pense que « La guerre du feu » est clairement le film le plus ambitieux de Jean-Jacques Annaud, le public et la critique ne s’y sont pas trompés, ce fut un immense succès et « La guerre du feu » remporta deux césars et un oscar tout à fait mérités !

Le feu symbolise la vie et la sécurité et quiconque le possèdera et saura l’entretenir

aura la force et la puissance, c’est le personnage joué par Rae Dawn Chong qui saura le conserver et ainsi se faire accepter par la tribu, elle joue un rôle crucial et sera un élément vital pour les hommes avec qui elle vit…

La musique de Philippe Sarde est tour à tour grandiose et parfois angoissante ; certains passages laissent un souvenir indélébile comme les trois hommes perchés sur l’arbre pour échapper aux fauves affamés, le fou rire de la femme lorsqu’un des hommes se prend une pierre sur la tête et le final magnifique (bouleversant) avec la tombée de la nuit qui enveloppe la tribu…

Annaud signe ici son meilleur film, ‘La guerre du feu » possède une puissance dans sa narration et une force visuelle et graphique sidérante…

« Le nom de la rose » tourné 5 ans après est également un chef d’œuvre mais je pense que « La guerre du feu » reste sans doute le film de Annaud le plus dur, je me demande encore comment il a fait, c’est à se plaquer au sol !

Pour rendre crédible une telle aventure historique, il fallait non seulement des moyens financiers mais surtout du TALENT !

Annaud a les deux donc aucun souci, le spectateur cinéphile n’a plus qu’à se plonger dans le visionnage, c’est digeste et fascinant, on part pour un voyage inédit et inattendu, et le plaisir est là ! avec Jean-Jacques Annaud on ne sera pas déçu !

« La guerre du feu » est un chef d’œuvre et un des films français les plus importants du début des années 80, sincèrement cette leçon d’histoire est à visionner absolument, c’est un  film de préhistoire essentiel qui fait passer le septième art à un nouveau pallier, le niveau de ce film rend honneur aux films d’aventures historiques…

A ne pas louper !

Note : 9.5/10







samedi 9 mars 2024

La reine des damnés de Michael Rymer, 2002

 

LA REINE DES DAMNES

De Michael Rymer

2002

Etats unis

Avec Aaliyah, Vincent Pérez, Lena Olin, Stuart Townsend, Marguerite Moreau, Paul Mac Gann

Film fantastique vampirique

97 minutes

Chansons entre autres de Jonathan Davis (Korn)

Aka Queen of the damned

Synopsis :

Nous retrouvons Lestat à notre époque après avoir dormi pendant de longues années.

Le vampire, soucieux de se trouver de la compagnie, décide d'appeler les vampires (bons ou mauvais) vers lui.

Mais d'une singulière manière : il va les attirer en devenant une star du rock mondialement connue pour être un véritable vampire

(source : Wikipedia)

Mon avis :

Quelle merde ce film !

J’étais persuadé que ça allait être un bon film et bien au final, rien ! que dalle ! nada !

Arnaque complète, déjà Aaliyah n’apparait qu’à la 48ème minute, sa prestation dure à tout péter 15 minutes, elle n’est pas du tout dirigée par le réalisateur, son jeu est fade et inexpressif !

Quant au « vampire » laissez moi rire (ou pleurer !) c’est un éphèbe pas du tout crédible et tête à claques ! rien à sauver et « La reine des damnés » devient insupportable à peine le visionnage commencé !

Aucune logique dans le déroulement des plans, quasiment rien n’est crédible, la soi disante filiation avec le heavy metal = zéro ! seules les djeunz gothiques femmes seront la cible pour ce film, tous les autres subiront (c’est le mot) un métrage boursouflé sans la moindre saveur et pas du tout coordonné !

La déception et la colère sont immenses et même les effets numériques sont mal fichus et hideux !

Le réalisateur Michael Rymer, je ne sais pas d’où il sort, mais apparemment on lui a fait confiance niveau thunes (le film a coûté une fortune) quel gâchis !

Aaliyah n’a vraiment pas eu de chance avec ce rôle, elle décèdera après le tournage dans un accident d’avion, « La reine des damnés » ne lui rend pas honneur, elle est inexpressive ; Vincent Pérez on a l’impression qu’il est là uniquement pour l’argent, il n’apporte aucune densité ni attractivité au film…

Flemmard à l’extrême, « La  reine des damnés » est estampillé « film d’horreur », désolé mais pas du tout, pas une scène gore, pour ce style il faut voir et revoir « Vampires » de John Carpenter tourné 4 ans avant, là au moins on prend du plaisir !

Franchement, on dirait que Rymer n’a tiré aucun enseignement de ses prédécesseurs, il torche un film hyper mal branlé et qui devient ringard de façon instantané…

On mentirait si on disait du bien de ce film, « La reine des damnés » est un plantage complet et en plus prétentieux…

Les liens entre les passages du film sont incompréhensibles, le combat final avec la reine qui fait flamber ses adversaires, ça a bien du mal à passer !

« La reine des damnés » est sans doute le pire film de vampires gothiques des années 2000, la seule qualité reste la musique et encore, pas en totalité…

Pour se farcir ce film, il  faut s’armer de courage et la douche écossaise est d’autant plus grande qu’on y croyait, qu’on s’attendait à une pure tuerie !

L’équipe de « La reine des damnés » n’a presque aucun talent et pourtant le budget alloué fait qu’ils avaient toutes les cartes en main…

Un navet à oublier au plus vite qui a vieilli et qui n’apporte rien au genre, tourné à la one again et s’adressant uniquement à un public de teenagers (et encore ils ne seront pas dupes !)…

Note : 2/10






samedi 2 mars 2024

Le passage de René Manzor, 1986

 

LE PASSAGE

De René Manzor

1986

France

Avec Alain Delon, Christine Boisson, Alain Musy, Christian Brendel, Arièle Semenoff

Film fantastique/nanar

80 minutes

DVD édité chez Pathé

Distribué par UGC Vidéo

Chanson de Francis Lalanne

Synopsis :

Jean Diaz, célèbre créateur de dessins animés désillusionné, vit seul avec son fils David depuis que sa femme s'est séparée de lui. Jean est connu pour ses prises de position très médiatisées contre la violence omniprésente et s'est professionnellement retiré depuis plusieurs années.

Cela lui a valu d'attirer l'attention de la Mort en personne qui l'observe depuis ce qui est supposément l'autre monde, dans son repaire informatisé lui permettant d'administrer arbitrairement la fatalité.

(source : Wikipedia)

Mon avis :

Déception énorme !

On a là un beau nanar de luxe, mais qu’allait faire Delon dans cette galère ?

Les faux raccords se comptent à la pelle (Delon prend un sens interdit, la scène du Quick où il est interdit de fumer avec Christine Boisson et son paquet de Pall Mall, le passage du petit déjeuner où David mange un cheeseburger et le plan suivant une part de pizza, le sèche cheveux…) c’est hyper maladroit et vraiment mal torché, le script a fait n’importe quoi !

Pourtant l’idée de départ était pas mal (la mort qui contrôle le destin des gens) mais elle est très mal exploitée !

On savait que Francis Lalanne marchait à côté de ses pompes mais là c’est le summum…

La technique est, reconnaissons- le, assez bien foutue, notamment le plan de l’arrivée aux urgences mais c’est bien maigre et cela ne suffit pas à faire la qualité d’un film…

C’est le premier film de René Manzor, il se rattrapera trois ans après avec « 3615 code Père Noël », bien meilleur, mais pour une entrée en matière « Le passage » n’est pas un film convaincant…

Après l’arrivée de Delon.Diaz dans le « monde parallèle » le film tourne en rond et peine à retenir l’attention du spectateur, Manzor s’est emmêlé dans une histoire bancale au scénario peu crédible, il s’est pris les pieds dans le tapis qu’il a créé, on dirait que dès qu’il y a une difficulté, au lieu de la contourner il va plein pot dans le mur, « Le passage » est un métrage irréfléchi et très maladroit !

C’est une très grande prise de risques pour Alain Delon qui a produit aussi le film mais on voit bien que ça ne colle pas et qu’il n’est pas à son aise…

A côté « Parole de flic » sorti un an avant, c’est « Citizen Kane », mais au moins on prend plaisir à suivre l’histoire, Delon est taillé pour faire des films policiers, au moins là il excelle même dans des polars nanardesques…

Là il n’est pas à sa place et ça patauge dans la semoule, et la chanson de Lalanne achève un film bien piteux, qui a énormément vieilli et qui semble d’un autre âge…

Je partais confiant en enclenchant mon DVD et ça a été une douche écossaise, une arnaque avec un film qui ne tient pas du tout ses promesses et qui dure 79 minutes hors générique…

Bref, grande déception et « le passage » gagnerait à être remaké avec une réalisation plis vigoureuse et plus qualitative car, je le répète, l’histoire est intéressante…

A voir uniquement pour les cinéphiles qui veulent visionner l’intégralité des films de Delon, pour les autres une œuvre dispensable et ratée !

Note : 3/10







samedi 24 février 2024

Traque sur internet d'Irwin Winkler 1995

 

TRAQUE SUR INTERNET

D’Irwin Winkler

1995

Etats unis

Avec Sandra Bullock, Jeremy Northam, Dennis Miller, Diane Baker, Ken Howard, Ray Mac Kinnon

Thriller, film policier

114 minutes

Aka The net

Synopsis :

Angela Bennett, brillante analyste informatique chez Cathedral Systems, est spécialiste dans la sécurité informatique, traquant les virus, quels qu’ils soient.

Ne sortant jamais de chez elle, elle correspond avec son employeur par téléphone. Ses seuls contacts à l’extérieur sont sa mère souffrante d’Alzheimer et ses contacts sur le 'chat'.

(source : Wikipedia)

Mon avis :

Un an après « Speed » où elle cassait la baraque, Sandra Bullock prouve une nouvelle fois qu’elle est une bonne comédienne, ici elle se retrouve plongée dans un thriller high tech qui va virer crescendo à la paranoïa totale, la belle est victime d’une usurpation d’identité et va vivre un cauchemar, risquant sa vie en permanence !

Il faut se méfier de tout et de tout le monde, même en vacances au Mexique, Angela est surveillée et un piège va se refermer sur elle…

Doté d’un budget colossal, « Traque sur internet » est un thriller très efficace à la réalisation soignée, Irwin Winkler n’est pas un débutant et connait et fait le job de façon consciencieuse…

Le cinéphile fanatique de polar angoissant en aura pour son argent et sera satisfait avec une intrigue moderne et dynamique, de plus, Bullock est vraiment sublime et possède un corps de folie qui ravira les érotomanes, elle est au top et hyper sexuée !

Bardé de rebondissements, « Traque sur internet » ne laisse aucun répit au spectateur, on est pris dans une spirale qui semble sans la moindre issue…

Sandra Bullock/Angela se donne un mal de chien pour se dépêtrer de ses difficultés et l’issue positive est une vraie libération, aussi bien pour elle que pour le spectateur !

Sympathique et sans la moindre prétention, « Traque sur internet » se suit bien et tient suffisamment en haleine pour que l’on retienne son attention pendant quasiment deux heures !

Ce serait injuste de casser Sandra Bullock, elle est honnête et s’est investie dans son rôle, donnant une dimension intéressante à son personnage, elle porte le film à bout de bras et est crédible, plus posée que dans « Speed » où par moments elle se montrait insupportable, ici elle s’est particulièrement investie…

Pour « Traque sur internet », la plus-value vient bien directement du jeu de Sandra Bullock, ce qui est tout à son honneur…

C’est très original de mettre en exergue Internet et les virus informatiques comme clefs de voûte du scénario, maintenant les geeks se méfieront s’ils voient un symbole « Pi » en bas à droite de leur écran (il faut voir le film pour comprendre)…

Globalement, « Traque sur internet » comporte nombre d’atouts et demeure un spectacle honnête et revigorant…

Attractif et idéal pour se changer les idées, tout en n’étant pas trop violent, « Traque sur internet » remplit son contrat aisément…

Tout à fait recommandable, un blockbuster qui tient ses promesses !

Note : 7.5/10








mercredi 21 février 2024

Ne réveillez pas un flic qui dort de José Pinheiro, 1988

 

NE REVEILLEZ PAS UN FLIC QUI DORT

De José Pinheiro

1988

France

Avec Alain Delon, Michel Serrault, Xavier Deluc, Serge Reggiani, Féodor Atkine, Bernard Farcy, Philippe Nahon

Film policier

97 minutes

Synopsis :

La nuit, un nombre considérable de trafiquants de drogues, de proxénètes, pédophiles et autres gangsters libérés faute de preuves sont assassinés avec une grande cruauté.

Le massacre est l'œuvre d'une organisation secrète, Fidélité de la police, que le commissaire principal Roger Scatti (Michel Serrault) a mis vingt ans à construire au sein de la police.

Son but est, selon son chef, d'être la meilleure « machine de guerre » « contre la pègre et le communisme », « comme en Argentine ».

Le lendemain, le commissaire divisionnaire Grindel (Alain Delon) — aidé de ses adjoints Lutz (Xavier Deluc) et Péret (Patrick Catalifo) — est chargé de l'enquête.

Contrairement à beaucoup de ses collègues qui sont plutôt joyeux de voir la ville débarrassée de criminels, Grindel, lui, « préfère voir les truands aux Assises ».

(soiurce : Wikipedia)

Mon avis :

Extrêmement violent, « Ne réveillez pas un flic qui dort » est un très bon polar et un festival pour Alain Delon qui dédie le film à Jean Gabin…

Delon se fait voler la vedette par un Michel Serrault déchainé ; cette idée de groupuscule qui applique la « justice » manu militari est excellente et nous vaudra des séquences terribles de tortures diverses et même des passages carrément « politiquement incorrects » (la scène du manège avec Reggiani, José Pinheiro y est allé fort), Delon n’a plus rien à prouver et se lâche dans un rôle taillé pour lui, le spectateur fan de ses films appréciera le spectacle, les autres risquent d’être outrés par une brutalité omniprésente mais nécessaire à l’histoire…

Les seconds rôles sont savoureux et ont bien leurs places dans l’histoire, le rythme est mené à 200 à l’heure et certains plans séquences sont spectaculaires (la torche humaine en peignoir, l’émasculation à la tenaille, oui oui on est bien dans un film avec Delon !), l’interdiction aux moins de 12 ans est totalement justifiée et ça méritait presqu’une interdiction aux moins de 16 ans (pas mal de gore !)…

Vraiment ancré dans la fin des années 80,  « Ne réveillez pas un flic qui dort » est un film qui se suit avec facilité et plaisir, dans la même lignée et filiation que son cousin précédent « Parole de flic », en moins nanardesque !

Regorgeant de nombre de surprises (les trois quarts du casting décèdent durant le visionnage) et possédant une dynamique imparable, « Ne réveillez pas un flic qui dort » est une véritable plongée dans les commissariats de police, les décors sont crédibles et permettent de s’immerger dans des endroits méconnus du grand public, Polar avec un grand « P », le film fait même honneur à la profession…

Conduisant même un Caterpillar, Delon n’a peur de rien ni de personne et s’adonne à son passe- temps préféré : se mettre en valeur et il réussit au-delà de toutes les espérances !

Ne serait-ce que pour la présence de Serrault, « Ne réveillez pas un flic qui dort » vaut le coup d’œil et qu’on s’y intéresse, c’est un film hyper attractif et vraiment sympa !

Bref, pas le meilleur polar de Delon, ça c’est clair, mais plutôt au- dessus de la moyenne, « Ne réveillez pas un flic qui dort » se savoure comme il se doit, bonne histoire, bonne interprétation, bonne dose de violence, le film renvoie à ses homologues d’outre Atlantique, comme souvent avec les polars de Delon…

A visionner au moins une fois, si on aime les films policiers burnés français, il est impossible d’être déçu !

Note : 7.5/10









samedi 17 février 2024

BIG GUNS de Duccio Tessari, 1973

 

BIG GUNS

De Duccio Tessari

1973

Italie/France

Avec Alain Delon, Marc Porel, Carla Gravina, Umberto Orsini, Roger Hanin, Rosalba Neri, Erika Blanc, Anton Diffring

Polar

90 minutes

Produit par Alain Delon

DVD édité chez Pathé

Synopsis :

Tony Arzenta, ancien tueur à gages, souhaite se retirer.

N'acceptant pas sa démission, l'organisation tente de le liquider et tue, par mégarde, sa femme et son enfant. Fou de douleur, Arzenta décide de se venger.

(source : Wikipedia)

Mon avis ;

Excellent polar sur une trame simple (une vendetta), « Big guns » est porté par la personnalité charismatique d’un Delon en pleine forme transcendé par la mise en scène hyper efficace de Tessari, réalisateur mésestimé…

« Big guns » bénéficie d’un casting de folie avec des cadors du genre, Roger Hanin, Carla Gravina (vue dans « L’antéchrist »), Rosalba Neri (sublime), Anton Diffring (le nazi de « Faceless ») et surtout Marc Porel, méconnaissable avec sa tignasse et sa moustache, allié de Delon/Arzenta qui connaitra une fin atroce avec torture au chalumeau dans une casse automobile…

Bref, vous l’aurez compris, « Big guns » est un polar qui barde, ce qui justifie son interdiction aux moins de douze ans, avec les tabassages féminins habituels au genre dont on n’écope pas, Tessari culmine dans une violence graphique et des séquences fortes en intensité (l’explosion de la voiture, notamment)….

Certains plans rappellent « Le parrain » de Coppola, une scène en particulier est clairement en référence à ce film…

« Big guns » est un polizzotesco facile et agréable à suivre avec un final inattendu et chargé en émotivité…

Le rythme est tonique et la technique de filmage très maitrisée, comme toujours chez Duccio Tessari ; Delon est investi à 200 % dans son rôle, il a produit le film et y croit dur comme fer, persuadé que « Big guns » est rentable, et il ne s’est pas trompé !

Les décors sont de purs témoignages de l’architecture des années 70 et le spectateur se régalera avec un soin tout particulier qui instaure une ambiance forte (beaucoup de travail, dans le montage et les cadrages)…

« Big guns »  est un vrai film de cinéphiles qui reste ouvert à tous grâce à la présence de Delon, portant son personnage de tueur vengeur à bout de bras, il est parfaitement crédible !

Pour les amateurs, « Big guns » est un bonheur de visionnage à réhabiliter urgemment, il existe même un blu ray avec une version intégrale (merci à Bruno Terrier pour cette info)…

Comportant nombre de passages mémorables et des chansons faisant figure de musique, « Big guns » reste donc un bon polar hautement recommandable, aussi bien pour les fans invétérés de Delon que pour tous les autres…

Le casting tient du miracle, c’est un florilège, c’est réjouissant et cela tient même du rêve éveillé…

UN PUR REGAL !!!!!

Note : 8/10








samedi 10 février 2024

OPPENHEIMER de Christopher Nolan, 2023

 

OPPENHEIMER

De Christopher Nolan

2023

Etats unis/Grande Bretagne

Avec Cillian Murphy, Emily Blunt, Matt Damon, Robert Downey Jr, Alden Ehrenreich

Biopic/histoire/guerre/drame

181 minutes

Produit par Universal

Synopsis :

Le film présente une narration non linéaire, entrelaçant différentes périodes de la vie de Robert Oppenheimer : ses années de Cambridge à Los Alamos, son audition de sécurité en 1954 et l'audition parlementaire de Strauss en 1959.

L'histoire est ici résumée en suivant l'ordre chronologique des événements.

(source : Wikipedia)

Mon avis :

Christopher Nolan est un cinéaste qui n’a plus rien à prouver eu égard à son pédigrée et ses films précédents, il a montré par le passé son immense talent, ici il s’attaque à un biopic sur Robert Oppenheimer, le créateur de la bombe atomique ; une nouvelle fois il fait preuve d’une rigueur et d’une exemplarité qui placent directement son film au rang de chef d’œuvre instantané…

Que ce soit la direction des acteurs, la qualité des décors, la musique omniprésente, la tension dramatique et la gravité de l’ensemble, « Oppenheimer » est une œuvre phénoménale…

Les trois heures qui défilent sont passionnantes même si c’est mieux de voir le film en étant bien éveillé, c’est la condition sinéquanone pour savourer « Oppenheimer » et être réceptif au déroulement des plans (le film est très riche et le rythme particulièrement soutenu)…

Nolan ponctue l’histoire par des flashs oniriques mais cela n’est jamais redondant, le spectateur a juste à se laisser « bercer » par l’intrigue, « Oppenheimer » est clairement et formellement un film de haut niveau…

Il fédérera tous les cinéphiles, y compris les plus exigeants, et s’inscrit comme l’un des films les plus importants de ces dix dernières années…

Très méticuleux dans la reconstitution et la retranscription des faits historiques, « Oppenheimer » comporte des séquences cultes (le test de l’explosion, les passages avec Einstein, la pathologie psychiatrique de la femme de Oppenheimer), Nolan nous propose un voyage historique et nous embarque pour trois heures d’une leçon de cinéma !

Avec un aspect politique présent en permanence (Oppenheimer est accusé et considéré d’être communiste, ce qui lui vaudra des difficultés à se faire accepter), le film bifurque en procès mais Nolan nous dévoile un final propre aux cinéastes les plus illustres…

C’est du niveau d’un Kubrick ou d’un « Blade runner », « Oppenheimer » est une claque incroyable à visionner au moins une fois, la durée ne doit pas rebuter, si on fait le petit effort de rentrer dans le film on ne peut plus en décrocher…

Christopher Nolan avait la réputation de cinéaste bobo, ici il n’en est rien, il faut faire abstraction des préjugés tout comme Nolan fait abstraction des codes cinématographiques (alternance du noir et blanc et de la couleur), « Oppenheimer » laisse un sentiment de hauteur, presque céleste…

Un film fabuleux, témoignage que parfois on nous offre un niveau de cinéma vraiment élevé qu’il faut impérativement honorer en le visionnant…

Nolan atteint ici la perfection !

Note : 10/10