samedi 24 septembre 2011

LE LAC DES MORTS VIVANTS aka ZOMBIE LAKE, France, 1981

LE LAC DES MORTS VIVANTS
Aka Zombie Lake
De J.A. Lazer aka Jean Rollin
Co réalisé par A.M. Frank aka Jess Franco
France
1981
avec Howard Vernon (le maire), Jean Rollin (un enquêteur) et Anouchka (la petite fille)
80 ‘
Synopsis :
Comme sortis de nulle part et émergeant d’un lac, des zombies ex Waffen SS vont semer la désolation dans un petit village de campagne.
D’abord réticent et passif, le maire de la commune va s’allier avec des habitants pour les éradiquer voire les juguler.
En outre, des baigneuses nues, une équipe féminine de basket ball, une journaliste et quelques autres bougres feront partie de la longue liste des victimes…
Mais un événement inopiné viendra bouleverser toutes ces pérégrinations…
Ce que j’en pense :
Nanar absolu, filmé complètement à contresens et contrecourant, « Le Lac des Morts Vivants » est avant tout un grand moment de NON CINEMA !
Pur portnawak totalement à la ramasse, accumulant les faux raccords et les inepties, il remporte sans aucun doute la palme d’un des films les plus nuls de tous les temps !
Certes on pourra y discerner un certain plaisir coupable, devant les exactions des SS zombies mal maquillés et de tous ces corps de gonzesses à poil, pour un oui ou pour un non, trouver tout ceci totalement racoleur et téléphoné, le père Rollin déshabillant à outrance ses actrices pour « essayer de trouver » un quelconque intérêt à l’intrigue…
L’intrigue ?
Bah parlons en de l’intrigue !
Elle se résume à une succession de plans séquences souvent ressassés, hyper répétitifs !
Les zombies sortent de l’eau, les filles se baignent, elles sont sauvagement (laissez moi rire !) attaquées, nos amis zombies repartent dans le lac !
Et là point barre !
Quelques plans sur le village, son bar restaurant, sa mairie, son maire (logique !) – Vernon est énorme !-, une journaliste (blonde, ça va de soi) qui se pointe là dedans sortie d’on ne sait où, une nana qui lave son linge et deux enquêteurs débonnaires viennent agrémenter le tout, avec bien entendu des nichons à tout va et du voyeurisme en veux tu en voilà !
SPOILER :
Le coup de la naissance de l’enfant du zombie SS avec la villageoise, purée je reste sans voix !
MAIS QU’EST-CE QUE C’EST QUE CE FOUTOIR ???????
Bref, Rollin pour une fois s’est bien lâché, mais la pilule a bien du mal à passer…
On se croirait dans la 8ème dimension avec un métrage pareil !
Encore une fois une expérience…
A voir au moins une fois dans sa vie de cinéphile nanardeux, et on peut surement se payer une bonne tranche de rire devant telle ineptie !
INNOTABLE, impossible de noter ce film !







THE LOST de Chris Sivertson, Etats Unis, 2006

THE LOST
Etats Unis
2006
DVD « Mad Movies »
100’

Synopsis :
Ray est un dangereux psychopathe vivant au crochet de sa mère, gérante d’un motel.
Il fait ce « petit boulot » sans grande conviction et multiplie les conquêtes féminines sans jamais réussir à se fixer réellement…
Ray cache un lourd secret !
Le meurtre de deux campeuses quatre années auparavant, ce qui lui pend au nez c’est une intervention de la police qui piétine dans cette enquête…
Beuveries, virées nocturnes et démence ponctuent son quotidien…
Jusqu’au jour où tout va basculer !
Ce que j’en pense :
Alors que l’on commençait à assister à une popperisation scénaristique de la part des métrages sortis outre Atlantique, « The Lost » arrive à point nommé et tombe à pic pour redorer le blason des productions « Mi underground – mi entertainment grand public ».
Ce qui frappera d’abord le spectateur, c’est la qualité de la mise en scène !
Des trouvailles incroyables tout le long du film, des comédiens impliqués comme rarement dans leurs rôles, une puissance émotionnelle et un jeu émotif décuplés de manière glaçante, on sent bien que rien n’a été laissé au hasard…
Le personnage principal de Ray surdimensionne l’aspect de dangerosité du psychopathe qu’il incarne, et le réalisateur dresse un portrait sans compromis ni fioritures d’une certaine Amérique, un peu à la manière de Wes Craven dans « The last house on the left » sorti trois décades auparavant, mais en beaucoup mieux et plus pervers !
Ici toutes les conventions et les codes précédemment instaurés volent complètement en éclat !
Un flic presque pédophile d’une soixantaine d’années qui couche avec une lycéenne à peine majeure, des jeunes désoeuvrés et totalement hors parcours, l’alcool, la cocaïne et la dépravation sont légions et ce, en permanence !
Des plans-séquences incroyables de maitrise technique, des travellings graciles et un déroulement scénaristique crescendo confèrent sans nul doute à faire se différencier « The Lost » des autres œuvres…
Il ne s’apparente à aucune autre mais se vit comme une expérience, non sans un certain malaise, certes, mais au final sans grandiloquence ni complaisance, et après tout ? N’est ce pas cela que l’on attend d’un film de ce genre ?
Quant aux vingt dernières minutes, je vous préviens tout de suite, ça déménage !
Pas un temps mort, pas une once de pitié, mais plutôt une approche de la psychopathie et de la pathologie d’un serial killer, magnifiée par des coups d’éclats abrupts dans un déchainement d’ultra violence !
LE film dont les Etats Unis avaient besoin pour « déflétrir » un style qui devenait exsangue et famélique…
Une petite bombe à visionner impérativement pour tout fan aguerri en la matière !
10/10
Dédicace à Pierre et Bruno






samedi 17 septembre 2011

La Solitude des Nombres Premiers, Italie, 2011

LA SOLITUDE DES NOMBRES PREMIERS
Italie
2011
Drame psychologique
avec Isabella Rosselini
109 ‘
Synopsis :
« La Solitude des Nombres Premiers » c’est l’histoire axée sur deux personnes, Mattia et Alice, de leur petite enfance jusqu’à l’âge adulte…
On suit leur itinéraire, leur parcours, leurs rapprochements (souvent très difficiles), les aléas de leurs existences, les complications engendrées par leurs inhibitions et tous les autres personnages gravitant autour d’eux…
Je n’en dévoilerai volontairement pas plus pour laisser au spectateur le soin de découvrir les tenants et les  aboutissants de cette « relation » pour le moins atypique…
Ce que j’en pense :
«  La Solitude des Nombres Premiers » est un métrage saisissant de par la beauté picturale qu’il dégage, de par son propos rarement exploré précédemment au septième art qu’il insuffle tout son long et de la magie (oui on peut parler de « magie ») inhérente à son déroulement, laissant hagard et pantois le spectateur…
Ce film a une influence dramatique et une portée presque Freudienne dans son approche et renvoie aux tragédies antiques tant son traitement cinématographique est dense, pesée au milligramme et dénuée de toute lourdeur…
Certains plans utilisent la symétrie, un peu comme à l’âge d’or du cinéma transalpin, et l’onirisme certain et revendiqué y amène tout son intérêt, transcendant alors le banal quotidien en séquences d’une puissance hors du commun…
On ne peut qu’être subjugué face à ce déferlement de trouvailles narratives et devant ce potentiel émotif décuplé via des situations extrêmes de la vie (la mort, la maladie, les craintes de l’enfance, l’amour incertain, la timidité maladive, l’influence parentale et le handicap).
Mattia et Alice sont « victimes » de leurs refoulements de personnalités qui sont dus à des traumas antérieurs (Une sœur jumelle autiste pour Mattia, une inhibition et un grave accident de ski pour Alice) et tous ces événements les ont boursouflés intérieurement, leur rendant presque impossible d’envisager une vie comme celles de leurs camarades de classe…
Ils deviennent alors la risée et le « souffre-douleur » des autres, mais arrivent à maintenir leur mental pour passer outre à tout ça, et ce malgré la pression exercée par leurs géniteurs (le père de Mattia soucieux pour l’avenir de son fils, celui d’Alice intraitable pour le moindre écart à son autorité).
En définitive et à force d’une persévérance accrocheuse et d’une détermination en béton armé, l’issue du film se révèlera salvateur et, tout compte fait, moins ambigu que son déroulement antérieur…
Une œuvre intemporelle, renouveau total du cinéma mondial et qui laissera sans nul doute des séquelles dans l’esprit de ceux qui l’auront visionnée…
Maîtrisé de bout en bout, un film hors normes, OVNI en passe de figurer au palmarès des dix meilleurs films des ces dix dernières années, tous genres et toutes nationalités confondus…
10/10
Merci à Bruno MATEI Dussart de m’avoir fait découvrir ce bijou et à qui je dédie cette chronique…





vendredi 16 septembre 2011

REVOCATION

REVOCATION
Les champions toutes catégories du Thrash Moderne

Avec seulement trois albums à leur actif (« Empire of the Obscene », « Existence is futile » et le dernier opus « Chaos of Forms » sorti il y a peu), le groupe américain Revocation est déjà le leader en ce qui concerne son genre, mélange de Heavy Death Technique, de Power Thrash mélodique et de pur Modern Metal !
Atteignant des sommets, les membres du groupe s’en sortent avec un brio incontestable sur chaque morceau qui parcelle les offrandes proposées…
Que ce soit « Unattained » ou « Exhumed Identity » sur « Empire of the Obscene », « Dismantle the dictator » - le plus connu – sur « Existence is futile » ou « Beloved Horrifier », « Cretin » ou « Cradle Robber » sur « Chaos of forms », c’est simplement un véritable délice sonique pour les cages à miel, mêlant précision, dextérité, habileté prodigieuse et rythmiques fracassantes et détonnantes !
Cette symbiose et cette alchimie confèrent à des musiciens hors pair un style atteignant la perfection, aucune fausse note ou effet redondant n’est à déplorer, et ici, l’agressivité se combine avec la finesse de la mélodie…
Des solos incroyables pimentent le tout et l’amateur basique de Métal n’en est que soufflé et ébahi !
Après leur opus « Chaos of Forms », ils atteignent une autre dimension, intégrant un statut de mythe et rentrant dans la cour des grands, un mix entre ANNIHILATOR, PANTERA et SCAR SYMMETRY (en un chouya moins mélodique quand même…).
Le chanteur a un souffle sans fin et assène des passages purement death et caverneux et d’autres plus orientés Thrash, on ne peut pas définir sa voix, elle est unique, elle ne ressemble à aucune autre, c’est sans précédent !
Le gratteux vocaliste et le batteur (ainsi que le bassiste) envoient à mort et dézinguent tout sur leur passage, les compos sont en béton armé et le groove dominant !
Franchement, on aurait tort de bouder son plaisir face à un tel combo hyper talentueux et percutant à l’extrême…
On devient rapidement « addict » à leur musique pour peu que l’on ait l’esprit ouvert et orienté « Modern Metal » !
Et là dès que l’on passe ce cap, on ne peut plus faire machine arrière !
C’est fascinant de voir comment des gars (à priori jeunes – leur âge n’excède pas la trentaine-) arrivent encore à étonner les auditeurs de Métal !
Le Métal, justement, toujours à la pointe de la diversité et de l’innovation musicale…
REVOCATION en est le parfait exemple !
Longue vie à vous Messieurs, continuez à sortir des disques et merci pour tout ce que vous apportez à la scène Heavy !
On reparlera d’eux, ils risquent d’aller très, très loin !

« Empire of the Obscene » : 9/10
« Existence is Futile » : 9.5/10
“Chaos of Forms” : 10/10





samedi 10 septembre 2011

Le Sadique aux dents rouges de Jean Louis Van Belle, 1970

LE SADIQUE AUX DENTS ROUGES
Aka Dents Rouges
Aka red teeth
De Jean Louis Van Belle
Belgique / 1970
Tourné en France à Paris
Avec Daniel Moosmann
95’

Synopsis :
Daniel, un jeune homme sort d’une longue hospitalisation après un accident de la route…
Il est persuadé qu’il est investi d’une mission divine et qu’il doit, et ce par tous les moyens, être un vampire et accomplir ses forfaits funestes et dévastateurs !
Jane, sa girlfriend, essaie de le raisonner tant bien que mal…
La police suit les pérégrinations de Daniel mais semble piétiner et rester sur les dents (c’est le cas de le dire !).
Lors de ses diverses escales vampiriques, Daniel sème la panique et la désolation…
Quelle sera l’issue de ses aventures ?
Finira t-on par le stopper ?
Une course contre la montre est alors engagée !
Ce que j’en pense :
Culte et insensé « Le Sadique aux dents rouges » peut rebuter par sa lenteur et son anachronisme latent, le public actuel risque de profondément s’ennuyer et trouver le temps long !
Mais les autres, peu regardants et plutôt ouverts d’esprit, se régaleront devant ce métrage  totalement allumé et au final empli de charme et particulièrement envoûtant et bien troussé !
Les personnages inhérents au film sont des portraits de gens des années 70 et leurs peintures ne sont pas dénuées d’un charme empathique (ah la scène du boucher !).
L’utilisation  redondante et l’accumulation de « stock shots » montrant des explosions ou des phénomènes climatiques permet une vision onirique de la pathologie de Daniel et renvoie directement à une approche délirante du propos du réalisateur…
On suit le parcours des protagonistes avec le plus grand intérêt tant l’inventivité de la mise en scène renforce le charme capiteux du métrage, chargé en sentimentalisme et en obsession olfactive et sensitive…
Les jeux de couleurs et la pellicule « en négatif » y sont particulièrement pour beaucoup !
Quant au final, on atteint un paroxysme dans la frénésie rarement vu pour l’époque, conjuguant rapidité d’exécution, schizophrénie et mouvements proches de l’épilepsie, le tout baignant dans une désinvolture et une dynamique grisante et totalement barrée, baroque et loufoque !
Un film d’un autre âge, rigoureux dans son approche, plus qu’il n’y parait et parfaitement représentatif du cinéma Grindhouse des années 70.
Le dvd de Mondomacabro est parfaitement à la hauteur !
Un must have pour les inconditionnels, à savourer sans modération !
8.5/10
dédicace à Pierre Jean Gabriel Bertrand




samedi 3 septembre 2011

MY NAME IS MODESTY, TV film produit par Tarantino

MY NAME IS MODESTY
Une aventure de Modesty Blaise
Produit et assermenté par Tarantino
Etats Unis
(TV film)
90 ‘
Synopsis :
Modesty est le bras droit d’un gérant de casino dans un pays du Maghreb.
Un jour son patron se fait liquider par des truands peu scrupuleux et ces derniers rappliquent dans la boite, cherchant par tous les moyens à dérober l’argent du coffre fort…
Ils vont tout mettre en œuvre pour avoir le numéro du code secret, sésame pour avoir le pactole…
Modesty va devoir jouer de subtilité pour faire capoter leurs desseins…
Et elle a plus d’un tour dans sa besace, la bougresse !
Outre ses charmes et sa tchatche, elle va les mener en bâteau !
Jusqu’à un dénouement inattendu …

Ce que j’en pense :
« My name is Modesty » est un téléfilm fort sympathique et tourné avec des moyens peu conséquents mais qui arrive à tenir en haleine le spectateur grâce à un rythme soutenu et une dynamique ambitieuse car jamais ennuyeuse…
Le personnage de Modesty est très attachant et l’on apprend beaucoup sur son passé, pour le moins tumultueux et chaotique, via des flashbacks nombreux et parfaitement bien développés, ayant rapport avec l’histoire du film et couvrant la personnalité de Modesty très subtilement…
Les truands n’en mènent pas large face à cette maline, qui sait parfaitement les embobiner et tirer parti et profit de leur cupidité et de leur avidité pécuniaire …
L’action et les gunfights ne sont pas en reste et les dialogues fusent vitesse grand V, savoureux  comme dans tout métrage où le père Tarantino a mis son grain de sel…
D’ailleurs certaines répliques rappellent « Reservoir Dogs », c’est dire !
Téléfilm bien réalisé et plutôt novateur, « My name is Modesty » s’inscrit bien au dessus de la mêlée par rapport au niveau de ses congénères, le rythme ne faiblissant pour ainsi dire jamais, porté par un brio scénaristique à toute épreuve et une tension certaine, parfaitement palpable mais transcendée par un humour décalé de bon aloi, tout à fait approprié et bienvenu…
Au final, un moment savoureux où règne la délectation et le plaisir pour le spectateur et un sacré numéro d’actrice, que l’on n’est  pas près d’oublier !
A posséder ! (il existe en DVD chez TF1 vidéo)
8/10