samedi 22 octobre 2011

Le Massacre des Morts Vivants de Jorge Grau, 1974

LE MASSACRE DES MORTS VIVANTS
Aka Let corpses sleeping lie
Aka Living dead at Manchester Morgue
De Jorge Grau
1974
avec Arthur Kennedy, Christina Galbo
Espagne
Tourné en Grande Bretagne
Synopsis :
Le destin croisé d’un motard écologiste et d’une jeune femme extrêmement jolie au détour d’une station d’essence va muter en cauchemar sordide…
Un matériel agricole laisse se libérer des ondes thermiques qui se répandent dans les cerveaux de nourrissons les rendant particulièrement agressifs puis… réveillent les défunts !
Un commissaire de police acariâtre mène l’enquête mais il multiplie les pistes brouillées et se trompe totalement sur la culpabilité d’un soi disant criminel qui n’est autre que celui qui a compris le mystère !
Bientôt la population est prise par la panique et rien ni personne ne stoppera cette hécatombe !
Le point central, lieu clef de voûte sera l’hôpital de la ville…
Mon avis sur ce film :
Misant à la fois sur le caractère écolo avec un propos particulièrement appuyé et revendiqué, l’action, l’investigation, l’horreur, le gore, le drame et la densité des personnages, « Le Massacre des Morts vivants » est un métrage d’une rigueur remarquable et exemplaire…
Aucun plan ne s’avère inutile et dès les premières minutes, on est totalement pris et impliqué dans ce film, qui ne laissera aucun moment de répit !
Un montage nerveux et solide vient renforcer l’intérêt apporté à l’intrigue, via des séquences incroyables (le cimetière, les paysages de la lande, l’hôpital particulièrement glauque et le style très seventies) qui confèrent à créer et faire ressentir une atmosphère pesante et funeste !
Tout est paramétré dans l’horreur qui se déroule crescendo et met le spectateur dans une situation oppressante voire étouffante, le tout savamment réalisé et témoignant d’une redoutable maitrise technique !
A ce titre, le passage de la jeune toxicomane assaillie par le mort vivant alors qu’elle effectuait une séquence de shoot, la gamine trisomique de l’épicerie, Guthrie le zombi clochard errant le long du fleuve près de la colline, cet ensemble s’avère REELLEMENT terrifiant et traumatisant, amplifié par une mise en images brute de décoffrage, ne se refusant aucun excès horrifique (la standardiste éventrée par son vagin et autres joyeusetés bien inhérentes à l’époque et mises en exergue par des SFX craspecs)…
Un film à voir et à revoir, qui s’avère particulièrement doué et intelligent dans son traitement et qui restera sans conteste un classique du fantastique Ibérique, transcendant les codes instaurées par Hollywood et laissant sa « patte » européenne avec un brio indéniable, bousculant les tabous du film de morts vivants et allant même encore plus loin que ses illustres prédécesseurs (je pense notamment à « Night of living dead » de Romero tourné 6 années auparavant)…
« Le Massacre des Morts Vivants » repousse les limites de la bienséance et fait preuve d’une originalité, ce qui est tout à son honneur, Jorge Grau a remporté un challenge sur un style plutôt casse gueule et l’on ne peut que le féliciter !
Un régal pour les amateurs, qui n’a pas pris une ride grâce à son dynamisme et son ouverture stylée au niveau de l’approche à imposer la terreur, restant un classique du genre à redécouvrir impérativement voire à réhabiliter !
10/10






FAST AND FURIOUS 5

FAST AND FURIOUS 5
Etats Unis
2011
avec Jordana Brewster, Vin Diesel

Synopsis :
Dominic Torreto, sa sœur et le mari de cette dernière refont des siennes !
Après l’évasion spectaculaire de Dom, sauvé in extremis d’une sentence de prison à perpétuité, les bougres atterrissent à Rio de Janeiro.
Ils vont démanteler un vaste trafic visant à éliminer un célèbre élu local corrompu !
Ils seront aidés dans leur tâche par des contacts qu’ils ont là bas et même par… la police elle-même ! lassée par toutes ces immondices de politiciens véreux et affairistes !
Mais cela s’avère loin d’être évident, notamment à cause d’un coffre fort inviolable et caché dans une forteresse inaccessible !
Des dizaines de millions de dollars sont en jeu !
La course poursuite peut dès lors débuter !
Elle ne sera pas de tout repos…

Mon avis sur ce film :
5ème opus d’une saga très célèbre et à succès, « Fast and furious 5 » impressionne surtout par ce sentiment d’impunité qu’ont les protagonistes !
Je reconnais que les cascades sont superbes, les poursuites accrocheuses et les scènes d’action très trépidantes, niveau « entertainment » rien à redire, on passe un réel bon moment !
Ceci dit, on n’y croit pas une seconde tant la balourdise du scénario interpelle même le moindre cinéphile basique…
Jordana est sensée être enceinte de quelques semaines et on la voit bondir, courir à fond les bananes, se catapultant sur les toits métalliques de favellas bidonvilles lors d’une scène totalement irréaliste où « comme par hasard » les « gentils » ne sont jamais atteints par les balles des « méchants » et où, à l’inverse, les « méchants périssent » par dizaine sous le flot des balles de Dominic et sa bande !
TOUT CECI EST ULTRA MANICHEEN ET NE SERT QU’A CONTENTER QU’UN PUBLIC ADDICT AU CINEMA MAC DO !!!!
Lors de la mini alliance avec la police brésilienne, bien sur seuls 2 officiers sont impliqués, en aucun cas leurs collègues flics ne sont mis au parfum !!!
Un peu gros tout de même !
Et en contrepartie de leur soutien, les voitures de police (à peu près une vingtaine de caisses mises à disposition de Dominic !) arrivent comme tombés du ciel !!!!!
Du foutage de gueule total !
L’unique intérêt du métrage réside dans les scènes d’action mais ce dernier peine à rendre l’intrigue à peu près debout et souffre d’un grand manque de crédibilité (d’ailleurs qui semble assumé) !
On est là pour en mettre plein la vue à un public peu regardant qui gobe tout ça, aussi vu aussi oublié !
Bref, ceux qui souhaitent mettre leurs neurones aux abonnés absents se régaleront, les autres passeront leur chemin et constateront une nouvelle fois que parfois le ciné U.S. nous sort des trucs d’une vacuité abyssale !
4/10 pour le charme de Jordana Brewster et pour la poursuite scotchante du début …




samedi 15 octobre 2011

White Fire de Jean Marie Pallardy, 1985

VIVRE POUR SURVIVRE aka WHITE FIRE aka LE DIAMANT
De Jean Marie Pallardy
France/Turquie
1985
100’
avec Robert Ginty, Jess Hahn et Fred Williamson
Synopsis :
Difficile de raconter ce film !
Il y est question d’une mine où se trouve un diamant d’une taille gigantesque et fortement convoité, par des trafiquants sans scrupules et par un frère et sa sœur, qui elle-même travaille pour la société qui exploite la mine…
Ils sont épaulés par un vieil homme costaud et bourru qui les couvre dans leurs exactions mais tout part en live le jour d’un meurtre qui va tout changer…
Une Italienne est également sur le coup mais je n’en dévoilerai pas plus, car « Vivre pour survivre » est un énorme portnawak, tourné sans script et truffé de scènes incongrues toutes plus délirantes les unes que les autres avec un final à la hauteur de ses ambitions antérieures : on y comprend strictement rien de rien !
Ce que j’en pense :
Jean Marie Pallardy est un réal qui officiait principalement dans le film érotique lourdingue mais là il n’y est pas allé de main morte !
Tourné sans le moindre script, ce « White Fire » est l’un des plus grands nanars de tous les temps, à se pisser de rire, ici le comique involontaire est légion et inonde chaque plan !
Ginty est aussi à l’aise dans son rôle qu’un macaque égaré dans un magasin de porcelaine, la blonde joue comme une courgette sur un étal de marché et Jess Hahn a une présence pachydermique…
Tout n’est prétexte à…rien !
Le métrage avance à la va-comme-je-te-pousse sans la moindre cohérence scénaristique et est dénué de la moindre application dans sa manière d’accumuler les séquences !
Bourré de faux raccords, on se croirait dans un mix entre Tex Avery, Les Charlots et un film d’aventures, avec un zeste de violence et de sexe !
Et c’est justement ce qui fait l’intérêt du film, on en arrive à comptabiliser les erreurs, à cataloguer par dizaines les inepties que » White fire » comporte !
Si l’on est réceptif à ça, alors c’est la poilade absolue, on est pliés de rire durant l’intégralité du visionnage !
Tombant comme un cheveu sur la soupe, on constate des trouvailles complètement barges et hors de propos, comme ce bûcheron tronçonnant une bûche sur un port maritime, comme cet institut de chirurgie esthétique qui ne sert à rien à l’histoire, comme ces bastons à deux euros dignes d’un Lucky Luke bourré au Jack Daniel’s et au Lexomil, bref ça disjoncte complètement et surtout sans arrêt !
Des acteurs turcs pur jus viennent compléter la galerie de trognes patibulaires et la garde robe très tendance années 80 ne fait qu’accentuer le délire pour un nanar foutoir carrément à côté de la plaque et proprement indescriptible !
Perso, j’ai du le voir 6 fois et je me prends toujours autant des barres de rire à chaque fois !
Par contre, avertissement : surtout ne pas le voir seul ! mais plutôt entre potes et avec boissons et pizzas à disposition !
Soirée réussie garantie…
Le film qui fait passer « Les Bronzés font du ski » pour « La Liste de Schindler » !
10/10
spéciale dédicace à Pierre Jean, Fabien, Mily, Aurore, Guillaume et Nobru (faut que tu vois ça !)







vendredi 7 octobre 2011

MACHINE HEAD, rétrospective sur leur carrière

RETOUR SUR LA CARRIERE DE MACHINE HEAD, GROUPE AMERICAIN DE POWER THRASH METAL

Issu d’ex membres de Forbidden et d’un dissident de VIO-LENCE ancien dealer (Robb Flynn) Machine Head sort brillamment son premier album en 1994, « Burn my eyes » en pleine apogée du genre, à l’instar de Pantera (« Far beyond driven »), Slayer (en perte de vitesse à l’époque –« Divine intervention »-) et nombre d’autres combos (Overkill avec le superbe « WFO ») pour ne citer que les principaux…
Succès public retentissant, presse quasi unanime saluant un renouveau du genre et constatant la naissance d’un groupe se taillant la part du lion, en plein essor et bourré d’énergie et de fougue dévastatrice !
3 ans plus tard (en 1997) le second opus divise…
« The more things change » avec l’arrivée de Dave mac Clain à la batterie, remplaçant Chris Kontos qui végétait avec Testament et Konkhra, l’album s’avère rentre dedans mais bien en deçà de son prédécesseur…
La dégringolade commence avec l’arrivée de Ahrue Luster sur « The burning red » (1999) et « Supercharger » (2001)…
Là tout part en vrille, les fans de la première heure sont consternés et se sentent trahis !
Des reprises comme « Message in a bottle » n’ont rien à foutre sur un album de thrash, les ventes s’en ressentent et un discrédit s’instaure désormais…
MAIS !
En 2003, les bougres reviennent avec « Through the ashes of the empire » qui reste, selon moi, leur meilleur disque !
Mac Clain domine de bout en bout son style, Flynn s’est bonifié et les chansons se succèdent à un rythme effréné et frénétique, rehaussé par des introductions atmosphériques de toute beauté et de parfaite augure…
Bref, LEUR chef d’œuvre ! (et une pochette superbe, leur plus belle à ce jour !)
La qualité se confirme à nouveau 4 années plus tard avec le génial « The Blackening », sorti en 2007 et qui conforte et confirme le virage amené par « Through the ashes » en l’amplifiant même !
Des morceaux très longs (9 minutes pour certains), une rythmique encore une fois bétonnée mais plus claire et identifiable que sur « The more things change » laisse présager un nouvel horizon pour le groupe…
Un DVD live agrémente la discographie de ce groupe désormais reconnu mondialement pour son talent et trouvable partout y compris dans les grandes surfaces, pourtant réfractaires et hyper sélectives au métal…
C’est que Machine Head fait vendre et reste une grande référence marketing…
Nous arrivons en 2011 avec leur dernier skeud sorti il y a quelques semaines nommé « Unto the Locust »…
La déconfiture recommence !
A part un ou deux morceaux plutôt speeds et racés, on a le sentiment désolé que Machine Head nous livre une soupe sans saveur…
Des intros de trois plombes, des riffs mous du genou et une hésitation inhérente à l’ensemble du disque déçoivent l’auditeur…
On a l’impression flagrante que la page « Burn my eyes » est définitivement tournée malgré le ressort entre 2003 et 2007, cette fois c’est grillé à jamais !
Mais il ne faut jamais dire jamais, donc on attendra leur prochain fébrilement…
Machine Head évolue à chaque sortie d’album mais je trouve qu’ils n’en font un peu qu’à leur tête, se contrefoutant des fans de la première heure qui voyaient en eux une figure de proue du thrash et les érigeaient au rang de divinité…
Par exemple, Pantera n’aurait jamais fait un truc pareil à ses aficionados !

Discographie de Machine Head :
1994 : Burn my eyes                                       10/10
1997 : The more things change                          8/10
1999 : The burning red                                     6/10
2001  :Supercharger                                        5/10
2002 : Hellalive (live)                                       8/10
2003 : Through the ashes of empire                 10/10
2006 : Elegies (DVD)                                      9/10


2007  :The blackening                                      9/10
2011 : Unto the Locust                                    6/10

jeudi 6 octobre 2011

Ultimate Warrior aka New York ne répond plus de Robert Clouse, 1975

NEW YORK NE REPOND PLUS
Aka Ultimate Warrior
De Robert Clouse
Etats Unis
1975
Anticipation
Avec Yul Brynner, Max Von Sydow
Synopsis :
Métropole de New York, nous sommes en 2012.
Après une épidémie qui a décimé pratiquement la totalité de la population, quelques survivants s’organisent dans les bas fonds de la ville pour résister et trouver de la nourriture et de l’eau.
Un dénommé « Baron » coordonne toute cette installation et ses sbires cultivent eux-mêmes des légumes dans le but de subvenir à leurs besoins…
Mais ils sont sans arrêt attaqués par une horde de barbares sans foi ni loi prête à tout pour les annihiler et leur dérober leurs biens…
Le Baron fait alors appel à un « Combattant » du nom de Carson afin d’assurer leurs protections…
En contrepartie de quoi Carson aura jouissance de la nourriture et du gîte de ses hôtes…
Mais tout va se corser et la tâche s’avère bien plus compliquée qu’il n’y parait, eu égard à la coriacité des voyous et aux conflits internes inhérents aux survivants vis-à-vis du Baron…
Ce que j’en pense :
Robert Clouse est un excellent artisan du cinéma populaire hollywoodien et il le prouve ici de façon certaine, jouant sur différents registres (action, fantastique, anticipation, scènes de combats, drame, aventures) et insufflant même un certain sadisme rarement vue pour l’époque qui n’est pas sans rappeler Sam Peckinpah ou certains métrages italiens…
D’ailleurs « New York ne répond plus » fait presque figure de précurseur car nombre d’œuvres postérieures allaient reprendre ce postulat, voire le piller…
Carpenter avec « New York 1997 », George Miller avec « Mad Max 2 » et nous ne parlerons même pas des innombrables ritaleries post apocalyptiques qui firent la gloire des vidéos clubs dans les années 80…
Si « New York ne répond plus » reste un emblème de ce cinéma là, c’est pratiquement grâce au charisme incroyable et immense (et je pèse mes mots) de Yul Brynner…
Mais quel acteur ! quelle aura ! quelle densité chez ce Monsieur !
Un regard foudroyant, un corps athlétique et un jeu quasi parfait font de ce choix de personnage un atout total pour son réalisateur, qui ne s’y est d’ailleurs pas trompé en lui confiant le rôle principal !
Brynner est au cinéma populaire d’action ce que John Wayne est au western, ce que Eastwood est au polar et inversement…
Les combats (nombreux) sont filmés en plans serrés et d’une durée courte au niveau des séquences, ce qui renforce leur crédibilité et accentue leur efficacité…
Les décors sont assez minimalistes sauf vers la fin, lors de la fuite dans les souterrains…
Un excellent témoignage de ce qui se produisait au milieu des années 70, une œuvre exemplaire, à savourer immodérément et assez rare, donc jetez vous sur le DVD sorti chez Aquarelle, il est tout à fait correct et trouvable facilement…
9/10
Dédicace à Abel Bourdais



mercredi 5 octobre 2011

Braindead de Peter Jackson, 1993

BRAINDEAD
De Peter Jackson
Nouvelle Zélande
1993
100’
avec Timothy Balme, Diana Penalver
Synopsis :
Un rat singe exporté d’une ile de Sumatra va contaminer par morsure une grand mère qui visite un zoo puis une bonne partie de la population d’une petite bourgade.
Au centre de tout ça, Lionel un sympathique bougre et son amour inavoué, Paquita une jolie fille qui travaille dans une épicerie.
Puis tout part complètement en live !
Ce que j’en pense :
“Braindead” est sans conteste le film d’horreur le plus délirant, le plus barré et le plus inventif de ces 15 dernières années !
Tout y est : scènes mémorables, personnages attachants et totalement hystériques, gore à fond avec des kilolitres d’hémoglobine déversés, zombies, punch et action, on ne s’ennuie pas une seconde !
Bien avant « le seigneur des anneaux » et peu après « Bad taste » son premier opus gore, Peter Jackson y va franchement dans le délire parodique !
Et tout fonctionne !
Le pasteur karatéka, le bébé zombi dans le parc, l’oncle libidineux atteint d’une infection urinaire, tout n’est que prétexte pour enquiller les séquences de façon débridée et cathartique et ce, pour notre plus grand plaisir de goreux !
La dernière demie heure est, à ce titre, un monument de folie pure où rien n’est laissé au hasard et où tout le monde a mis les coudées franches pour un résultat parfaitement à la hauteur de la réputation mythique du métrage !
Mélangeant les genres, « Braindead » parvient sans la moindre difficulté à asséner le gore le plus craspec, rendre crédible l’histoire d’amour impossible la plus tendre et attachante et instaurer la glauquitude la plus forte (la grand-mère mourante avec Lionel qui dort dans la même maison)…
Les seconds rôles sont épatants et tout est maitrisé de façon sidérante, pas une seule fausse note scénaristique n’est à déplorer !
Historique pour avoir décroché le dernier grand prix du dernier festival d’Avoriaz en 1993, « Braindead » est et demeurera toujours un classique du film d’horreur, à savourer pleinement et articulant les genres entre eux avec efficacité, fun et intelligence…
Un morceau essentiel du cinoche fantastique des années 90, à visionner impérativement même si un zone 2 se fait (malheureusement) toujours attendre !
10/10
dédicace à Bruno, Aurore, Fabien et Anthony





lundi 3 octobre 2011

Les rats attaquent, Robert Clouse, 1982

LES RATS ATTAQUENT
De Robert Clouse
Canada
1982
83’
Synopsis :
Toronto. Des rats ont dévoré du maïs contaminé et se transforment en monstres féroces qui attaquent les personnes isolées. Kelly Leonard, inspectrice du département de la Santé Publique, et Paul Harris, un professeur amoureux d'elle, vont tout mettre en oeuvre pour arrêter la horde carnivore...
Ce que j’en pense :
« Les rats attaquent » est une honnête série B d’horreur particulièrement sympathique et malgré le fait qu’elle soit kitsch et datée, elle n’en demeure pas moins un vrai régal !
Le postulat ultra basique maintes fois ressassé dans le bestiaire du film d’attaque animale fonctionne cependant à plein régime, grâce notamment à une dynamique et une rapidité de traitement via des raccourcis scénaristiques et des plans alternés tout à fait bienvenus, faisant la part belle à des séquences chocs qui alimentent une histoire fort bien troussée et qui tient en haleine !
Quelque peu maladroite par moments, l’intrigue se suit néanmoins avec grand plaisir, notamment lors du point d’orgue au dernier quart d’heure (la scène du métro, excellente) faisant apparaitre une course contre la montre inexorable à l’issue cauchemardesque…
Une histoire d’amour un peu « cucu », des adolescents caricaturaux d’une certaine Amérique profonde, des décors enneigés de toute beauté et des rats géants de la même taille que des Westies (lol !) semant la panique dans des conduits souterrains ou dans les égouts de Toronto, voici ce qui vous attend !
Il demeure quelques incohérences (personne ne semble s’inquiéter du bébé tué au début du film, tombé de sa chaise haute !), l’inspectrice si amoureuse qu’elle ne se préoccupe pas des directives de sa hiérarchie, les autorités policières qui plient les affaires de morts en supposant de « simples » crises cardiaques sans faire la moindre autopsie !
Ceci étant, Robert Clouse s’est évidemment fait plaisir avec ce métrage sans prétention et parfaitement huilé, renvoyant même un clin d’œil à Bruce Lee, qu’il dirigea quelques années auparavant, lors d’un passage mémorable dans un cinéma où se joue « Le Jeu de la Mort »…
Un DVD est enfin disponible pour cette œuvre qui demeurait assez rare, passé seulement une fois à la télévision sur Canal vers 1988 !
A voir au moins une fois et en laissant son cerveau aux vestiaires, ici pas besoin de réfléchir, il suffit juste de savourer ce plaisir coupable et hautement délectable !
7.5/10





dimanche 2 octobre 2011

MARTYRS de Pascal Laugier - 2008

MARTYRS
De Pascal Laugier
France / Canada
2008
99’
avec Mylène Jampanoi, Morjana Alaoui
Effets spéciaux de Benoit Lestang (RIP)
Synopsis :
Lucie fait irruption dans la résidence champêtre d'une famille bourgeoise et abat tous ses occupants, qui l'auraient séquestrée et torturée pendant des semaines lorsqu'elle était enfant. Le méfait accompli, la jeune femme est rejointe par Anna, son amie et ex-consoeur d'orphelinat, qui l'aide à tout nettoyer. Mais peu après, Lucie, en proie aux attaques d'une effroyable créature surgie de son imagination, se suicide. Restée seule, Anna découvre dans la maison un passage secret qui mène à une cave où sont aménagées de nombreuses cellules. Surgit peu après un petit groupe armé qui capture la jeune femme. Commence alors pour cette dernière une longue série de tortures, ordonnée par une digne dame âgée à la tête d'une étrange secte mystique.
Ce que j’en pense :
Véritable film « coup de poing », « Martyrs » réconcilie avec le cinéma de genre tricolore, jusqu’ici bien moribond…
Laugier parvient à capter la viscéralité de ses personnages de façon si dense et habile que l’on ne peut qu’éprouver une immense empathie pour ces derniers.
Des plans-séquences d’une fluidité hors du commun confèrent à instaurer une grâce rarement atteinte jusqu’alors…
Un vrai électrochoc, mais parfaitement mesuré et exempt du moindre voyeurisme, ici on fonctionne sans parti pris ni scènes outrancières mais bien dans la beauté du décharnement, dans l’accomplissement de deux destinées que tout oppose et sépare, jusqu’à une conciliation du fait des événements, tenants et aboutissants d’une vengeance ancrée à postériori…
Lucie et Anna (jouées magistralement par Mylène Jampanoi et Morjana Alaoui) sont des filles perdues à jamais, confrontées dans une spirale dédalesque où l’issue ne peut qu’être funeste et la souffrance omniprésente…
Mesurant cet aspect de ses personnages, Laugier a pris le choix de jouer la carte de l’émotionnel et le tout fonctionne de façon sidérante !
Il faut y voir un immense professionnalisme de sa part et une originalité s’articulant avec une histoire super casse gueule si on l’appréhende sans talent…
Mais Laugier a su insuffler la grâce par le biais de sa direction d’acteurs, précise et méticuleuse, et par une approche mystique justifiant le dénouement du métrage, bluffant le spectateur par son culot et l’aspect novateur qu’elle procure au genre…
Il n’y a pratiquement rien à redire devant cette maestria cinéphilique, humaine, juste et d’un aspect certes perturbant pour certains, mais qui restera une pierre angulaire du cinéma contemporain, dont on sort « collapsé » et bizarrement, rassuré et vidé…
Une vision expérimentale du septième art en quelque sorte mais en tous points maitrisé via une réalisation épurée et des passage très marquants qui vous hanteront à jamais…
Morjana si un jour tu lis ces lignes, « Je t’aime »…
10/10
Dédicacé à Pierre Jean, Loic, Alain Schlockoff et Bruno





samedi 1 octobre 2011

DEAD MAN'S SHOES de Shane Meadows, 2004

DEAD MAN’S SHOES
Royaume Uni
2004
de Shane Meadows
Paddy Considine : Richard
Gary Stretch : Sonny
Toby Kebbell : Anthony
Seamus O'Neill : Big Al
Paul Sadot : Tuff
Emily Aston : Patti
Synopsis :
Richard revient à son village natal dans les Midlands à la fin de son service militaire. Il n'a plus qu'une chose à l'esprit : tirer vengeance. Il veut rendre la monnaie de sa pièce aux brutes locales qui ont maltraité son frère. Au début, il s'essaye avec une tactique de guérilla, dans le but d'effrayer ces hommes et de les mettre mal à l'aise. Mais quand Richard souhaite intensifier son opération, les uns après les autres, ces hommes prennent peur de ce nouvel homme terrifiant qu'est devenu Richard[1].
Ce que j’en pense :
Il est des films dont on ne sort pas indemne, de part leur côté atypique, leurs travers hautement perturbants et leur habileté à traiter des sujets graves, le tout amplifié par une mise en images parfaitement adaptée…
« Dead man’s shoes » fait partie de cette race de films là !
Tout est savamment orchestré, parfaitement conçu pour provoquer LE choc chez le spectateur, MAIS avec une finesse et un sang froid parfaitement maitrisés…
Filmé avec une maestria hors du commun (notamment des plans aériens de toute beauté) ce métrage laisse filer crescendo l’adrénaline, via une histoire de vengeance se déroulant sur un petit laps de temps (le film est scindé en quelques jours qui se suivent).
Richard, le glaçant personnage principal fait preuve d’une froideur de détermination hors normes !
Il ira jusqu’à l’accomplissement de sa tâche et ce, quoiqu’il advienne !
Plans millimétrés, calculant tout de A à Z, Richard peut enfin accomplir les desseins qu’il envisageait afin de rendre justice «  à sa manière » et obtenir dédommagement de ses souffrances antérieures…
Tous les moyens sont bons !
Aussi bien la peur (souffrance psychologique, sentiment de paranoïa) que la douleur physique (par le biais de psychotropes), rien n’est laissé au hasard pour faire mesurer aux agresseurs le poids de la vindication !
Abrupt et sans aucun remords, le « rouleau compresseur » va orienter inexorablement son plan machiavélique jusqu’à une issue pour le moins jusqu’au-boutiste, qui rappelle même « Se7en » de David Fincher, tourné pratiquement une décennie auparavant !
Laissant le spectateur en plein collapse, littéralement abasourdi, « Dead man’s shoes » est une énorme claque, loin des codifications actuelles du cinéma contemporain !
Ceci étant, il ne doit être montré qu’à des cinéphiles aguerris et avec d’infinies précautions, car son sujet très grave (je ne dévoilerais rien, pas de spoilers dans cette critique !) peut rebuter nombre de gens, même si la finesse et l’intelligence inhérentes à la réalisation de Meadows atténue quelque peu le degré de violence…
Certaines séquences, notamment, sont particulièrement difficiles à regarder…
Pour les autres, un film à côté duquel on ne peut passer…
LE renouveau d’un certain cinéma d’outre Manche, monumentalement mis en scène et doté d’un jeu d’acteurs stupéfiant !
INOUBLIABLE
10/10





Dédié à Isabelle, Pierre Jean, Marija et Bruno.