dimanche 29 avril 2012

la Grande Menace, de Jack Gold, 1978


LA GRANDE MENACE

Aka The Medusa Touch

De Jack Gold

1978

Grande Bretagne

104 minutes

avec Richard Burton, Lino Ventura, Lee Remick, Marie Christine Barrault

Thriller fantastique

Synopsis :

John Morlar, ancien avocat au barreau de Londres et écrivain décède mystérieusement, tué à coups de statuette en métal assénés violemment par un meurtrier introduit à son domicile…

L’inspecteur Brunel, dépêché en urgence de l’hexagone, est chargé de l’enquête, devant faire lumière sur les multiples zones d’ombres entourant l’affaire…

Il rencontre ainsi, durant ses investigations, la psychanalyste de Morlar et essaie de retracer les points convergents de la « mosaïque Morlar » aux antécédents pour le moins stupéfiants et atypiques !

Ce qui complexifie l’intrigue et multiplie les difficultés c’est qu’en réalité Morlar n’est pas tout à fait mort mais placé en coma artificiel !

Il serait doué de pouvoirs télékinésiques depuis son enfance et parviendrait à provoquer des meurtres ou catastrophes à distance, par le seul pouvoir de sa volonté tenace !

Un vrai panier de crabes pour Brunel alors que les désastres s’accumulent vitesse grand V et que les recherches piétinent !

Le film explore les tenants et aboutissants pathologiques de Morlar et les révélations vont bon train, toutes plus extraordinaires les unes que les autres !

Jusqu’à une issue que l’on n’est pas prêt d’oublier !

Mon avis :

Ce qui frappe surtout dans ce thriller rondement et savamment mené, c’est la qualité exemplaire de son montage…

Tout est paramétré pour créer la surprise et l’angoisse est très intelligemment distillée, on est littéralement envoûté par le propos du film, doté d’une interprétation sans faille et d’un déroulement scénaristique d’une exemplarité rare !

Lino Ventura aux antipodes de ses rôles de gangsters, Burton habité par son personnage proche de la schizophrénie et Lee Remick atout charme qui prend de l’importance via un rebondissement imprévisible, tout est dirigé de main de maitre par un Jack Gold en état de grâce et littéralement en roue libre…

L’efficience fait partie intégrante de ce très grand thriller aux connotations fantastiques, empli de passages mémorables et parfaitement rendus crédibles grâce à une dynamique appuyée et imparable !

Dès lors, une course contre la montre est engagée et lorsque les protagonistes comprennent (en même temps que nous, spectateurs) qu’il est déjà trop tard, la destruction s’active et la mort et la désolation reprennent leurs droits !

Très habiles également les nombreux flashbacks qui émaillent le film créant par la même une multiplicité de fausses pistes de fort bon aloi, contribuant ainsi à amplifier la dangerosité de la personnalité de John Morlar, tour à tour inquiétant voire carrément terrifiant !

Le final magistral nous tétanise complètement et rend un côté visionnaire au métrage, jamais vu au septième art car furieusement original et couillu pour un film fantastique de ce calibre !

« la Grande Menace » est unique en son genre, un modèle de sa catégorie auquel il faut ajouter une surenchère exempte de grandiloquence mais bel et bien un sens du rythme qui va droit à l’essentiel, doté d’une finesse de propos flagrante…

Un excellent film qui ravira les fans d’action, de fantastique et de thriller d’investigation mais également les amateurs de sueurs froides car il en provoque beaucoup !

A voir sans faute et sans relâche !

Note : 17.5/20






Les Lyonnais d'Olivier Marchal, 2011


LES LYONNAIS

De Olivier Marchal

France

2011

avec Gérard Lanvin, Tchéky Karyo, Daniel Duval

Polar

95 minutes

Synopsis :

Une fresque qui s’étale sur une trentaine d’années sur la pègre qui sévissait dans la région Rhône Alpes…

Issus d’une famille de gitans, Momon et son fidèle ami Serge sont emprisonnés pour un larcin dérisoire (un vol d’un cageot de cerises !) et le film suit leurs démêlés avec la justice mais aussi les trahisons dont ils sont victimes, les coups fourrés et tout le lot de violences qui s’ensuit…

Jusqu’à ce que Momon soit mis au pied du mur face à une évidence : son propre camp n’est pas si pur que ça et même ceux qu’il croyait être ses plus fidèles acolytes se révèlent être en fait des brebis galeuses !

Une collaboration inopinée avec la police va le rendre à l’évidence ! même si le bougre a déjà presque tout perdu !

Un bain de sang océanique et une barbarie sans nom seront les vecteurs d’un affrontement sans pitié !

Qui s’en sortira ? et surtout avec quels moyens ?

Mon avis :

Réalisé avec un grand sens de la rigueur (aussi bien scénaristique que dans la restitution des décors ou des costumes), exempt d’anachronisme et violent comme un « film d’hommes », « Les Lyonnais » est un métrage exemplaire qui tient particulièrement bien la route !

Lanvin est impérial, il a un rôle taillé pour lui et sa personnalité de fonceur…

Karyo ne déroge pas à la règle dans son personnage d’enflure intégrale et même si vieillissant il s’en sort avec les honneurs !

La faune de la pègre lyonnaise comporte tous les stéréotypes surtout vers les années 70 (avec les filles soumises à leurs gangsters de maris, les caïds qui n’hésitent pas à frapper ou à flinguer fort, les casses et « braquo » -braquages- à pléthore, et la police le plus souvent dépassée –malgré une « rafle » dans un campement de gitans particulièrement millimétrée et efficace, et qui entrainera un procès fleuve !)…

Les gangsters ne reculent devant rien pour faire aboutir leurs desseins illégaux et font preuve d’une imagination hors normes et sans le moindre remords !

S’en prenant à des enfants ou des animaux, essayant par tous les moyens à faire régner leur diktat de corruption et de domination, et quiconque se mettra devant leur chemin, se verra froidement abattu !

Certains passages sont extrêmement violents et Marchal prend le parti pris pour une complaisance à minima, malgré un entêtement sidérant dans la tension et le stress (notamment lors des fuites de Momon et de sa femme, constamment harcelés !).

Film d’un grand professionnalisme et aux moyens ultra conséquents, « Les Lyonnais » s’entiche non seulement d’un scénar bien rôdé mais d’une restitution magistrale d’un domaine assez méconnu et peu exploité dans le cinéma hexagonal, pour au final projeter le spectateur sur un pan de la délinquance qui s’étale de 1970  à nos jours, le tout avec un talent indéniable !

Du très bon boulot pour un des meilleurs polars de ces dernières années, tous genres confondus !

Marchal frappe fort et l’impact de son œuvre trouve ici son aboutissement via peut être son chef d’œuvre !

A voir absolument pour la qualité du travail réalisé et pour son plaisir si on est adepte des polars français, un métrage qui fera date !

Note : 8.5/10

Dédicace aux bad guys Philippe Veillard, Fabien Leroy et Pierre Bertrand




vendredi 27 avril 2012

Cannibal Holocaust, Ruggero Deodato, 1980


CANNIBAL HOLOCAUST

Italie/Colombie

De Ruggero Deodato

1980

avec Robert Kerman, Carl Gabriel Yorke, Francesca Ciardi, Perry Pirkanen, Luca Barbareschi

98 minutes

Synopsis :

Un groupe de jeunes gens part en Amazonie afin d’effectuer un reportage sur les tribus cannibales qui peuplent le maquis de la forêt…

On perd leur trace !

Un mercenaire et un petit groupe de miliciens part à leur recherche…

Le film dévoile la pellicule du film retrouvé après le décès des jeunes gens et notamment leur mise à mort par les indigènes…

Ce qui devait être un voyage servant de support à une thèse journalistique va petit à petit se muter en un long cauchemar à l’issue funeste et morbide !

Mon avis sur ce film :

Œuvre légendaire pour nombre de fantasticophiles et gravée à jamais dans les esprits des adeptes de cinéma extrême, « Cannibal Holocaust » est un métrage qui ne verse aucunement dans la facilité, il comporte une approche d’un certain cinéma expérimental et intellectualisé.

D’une complexité hors normes, il soulève des thèmes de réflexion fondamentaux et œcuméniques, un questionnement évident et lucide sur la déliquescence sociétale…

Deodato, par le biais du pouvoir des images, délivre un parallèle/corollaire sur les civilisations qui s’établit en confrontant frontalement la dégénérescence (les tribus cannibales) et l’opulence (les américains à l’apparence « civilisés »)…

Un témoignage qui ouvre les œillères et renvoie l’homme au stade animal, à l’état primitif…

Une barbarie, certes, mais dotée d’une thématique universelle et jamais, comme certains ont pu le dire souvent, complaisante (hormis bien sûr les meurtres d’animaux, abjects et ignobles !)…

On est mis devant le fait accompli, loin de tous stéréotypes, un message à la fois nihiliste et évocateur d’une évidence que tout le monde refuse majoritairement de cautionner…

Refusant de s’autoproclamer « film – choc » malgré une réputation qui converge dans ce sens, « Cannibal Holocaust » renvoie le spectateur à ses peurs primales et ses pulsions destructrices, loin des films de sa catégorie aseptisés et conventionnés, il se démarque par son côté abrupt et révolutionnaire

Moins voyeuriste que délivreur d’une théorie emplie de lucidité et de pertinence, il demeure une œuvre jusqu’au-boutiste au final proche du collapse cathartique, prenant acte de la folie génocidaire où l’homme opère un homicide sur sa fratrie (symbolisée par les indigènes)…

Deodato prend parti pour une stratégie de délitement des consciences, signant ici un film imparable, de loin son meilleur !

La magnifique musique de Riz Ortolani est également pour beaucoup dans la réussite de l’œuvre, amplifiant le côté dramatique tout en atténuant à certains moments la brutalité malgré quelques nappes synthétiques assourdissantes qui, nettement, rajoutent au malaise (notamment dans les scènes de poursuites avec les cannibales). 

Note : 18/20



samedi 21 avril 2012

GRAN TORINO, Clint Eastwood, 2008


GRAN TORINO

De et avec Clint Eastwood

Etats Unis

2008

Drame social

Synopsis :

Walt Kowalski, un américain dont les ascendants étaient d’origine polonaise, vient de perdre son épouse…

Le film commence par l’enterrement de cette dernière…

Walt mène une vie paisible et taciturne, ponctuée entre visites chez son ami barbier et sirotant des canettes de bières installé devant chez lui avec sa chienne, fidèle animal de compagnie…

Mais bientôt son petit quotidien sans histoires va se retrouver perturbé avec ses voisins asiatiques…

Le jeune fils de cette famille étant agressé, Kowalski (excédé) prend parti pour lui et le défend face à ses agresseurs, ceux-ci prennent la fuite !

Le lendemain, toute la famille apporte des offrandes à Kowalski qu’ils considèrent comme un héros…

Dans un premier temps Kowalski va refuser ces cadeaux…

Puis il va se prendre d’affection pour la jeune fille et son frère issus de cette famille asiatique et tenter de réinsérer le jeune en l’aidant à rentrer sur un chantier tenu par un de ses amis…

Jusqu’au jour où tout bascule !

Mon avis :

D’une noirceur extrême proche des plus grandes tragédies modernes, « Gran Torino » est un film superbe et implacable, Eastwood arrive à émouvoir et entrelacer le spectateur face à une intrigue humaniste mais au final très amer, proche du mythe du « martyr » et de l’ange repenti et salvateur, déchu de sa vie et de la signification qu’il essayait de donner à son existence…

Magistralement interprété et exempt du moindre voyeurisme, « Gran Torino » est d’une justesse de propos sidérante, bien interprété avec une galerie de personnages cosmopolite et parfois désorientée, le personnage d’Eastwood servant de régulateur dans tout ce melting pot, du moins essayant de ramener de l’ordre à tout ce chaos ambiant (certains y ont vu un parallèle amoindri avec Dirty Harry, personnage antérieur mythique de Clint)…

Un sacré coup de vieux tout de même ! car en plus de la vieillesse, Kowalski est malade (probablement un cancer des poumons) et crache du sang, fumant clopes sur clopes …

Dénigré par son propre fils, Walt reporte (in)consciemment son affection sur les jeunes asiatiques, n’hésitant pas à s’intégrer/intégrer leur domicile lors d’un repas pantagruélique, ceci entérinant le côté fusionnel qu’il a pour ces derniers, les considérant un peu comme ses propres enfants, par un côté empathique appuyé subtilement…

Le final n’en est que plus bouleversant et déstabilisant, transcendant le sauveur en martyr (certains y ont vu la mort du Christ, tombant du ciel à la terre les bras en croix, le sang coulant sur les mains) mais je crois qu’Eastwood a voulu par là amener une dimension mystique au métrage, amenant presqu’un aspect nihiliste à son œuvre, ôtant le côté banal de l’histoire pour en faire un authentique chef d’œuvre du genre, lyrique et dramaturgique…

On en sort bouleversés et hagards !

« Gran Torino » est l’un des témoignages sincères et émouvants d’un dinosaure du cinéma américain, dernier des mythes hollywoodiens encore en activité à l’issue implacable et inoubliable !

Par un torrent de spiritualité et d’émotivité, Eastwood déverse une leçon de tolérance et de vie par le biais du film, particulièrement abouti dans sa démarche et le propos de « Gran Torino » est à mille lieues du cinéma contemporain habituel, codifié par des grandiloquences et des exubérances.

Une grande intelligence et une pudeur absolues l’amène au rang de mythe cinématographique, érigeant Eastwood au panthéon des réalisateurs/acteurs d’outre Atlantique.

Sans concession mais à la mise en scène effilée, « Gran Torino » restera gravé dans l’esprit de tous ceux qui l’auront vu…

Note : 9.5/10





vendredi 13 avril 2012

OVERKILL Thrash Heavy américain

OVERKILL

Groupe de Heavy Thrash Américain

Ce qui frappe chez les thrasheux d’Overkill, c’est leur incroyable capacité d’adaptation suivant les (multiples) périodes qu’ils ont rencontrés…

Passant allègrement et toujours avec le même groove et la même puissance du heavy au thrash, ils nous ont délivré des joyaux sonores (notamment « Killing Kind », « Under the influence », « WFO » et plus récemment « Ironbound » leur chef d’œuvre !)…

A la barre du groupe, les inoxydables Bobby Blitz et DD Verni, respectivement au chant et à la basse et nombre d’autres collaborateurs dont entre autres, l’immense Joe Comeau (qui fût le vocaliste d’Annihilator entre 2001 et 2003) le batteur Sid Falck sur la période eighties et des zicos talentueux dont seul Overkill a(vait) le secret !

Rythmiques bétonnées, basse ultra présente et évolutive, chant entre Udo d’Accept et Dave Mustaine, prestations scéniques décapantes (qui lui valurent plusieurs albums live sortis) et toujours cette même pêche à chaque morceau, faisant irrémédiablement taper du pied et headbanguer son auditeur !

Overkill les maitres d’un genre qu’ils ont su bonifier et renouveler avec le temps eu égard à un talent inhérent aux bonshommes qui, même en ayant pris de la bouteille, s’avèrent toujours aussi toniques et au top de leur forme !

Un groupe sur lequel il faut et sur lequel on peut compter ! 



Discographie :



Fuck You (1987, EP)





W.F.O. (1994) 8/10

Wrecking Your Neck (1995, live)

The Killing Kind (1996) 9.5/10

Fuck You And Then Some (1997, rééditions)


Necroshine (1999)

Coverkill (1999, reprises)

Bloodletting (2000) 9/10

Wrecking Everything (2002, live)

Killbox 13 (2003)

ReliXIV (2005)

Immortalis (2007) 8/10

Ironbound (2010) 10/10






mercredi 11 avril 2012

Battleship de Peter Berg, 2012, produit par Hasbro

BATTLESHIP

De Peter Berg

Etats Unis

Produit par la firme Hasbro

2012

avec Taylor Kitsch, Liam Neeson, Alexander Skarsgard, Rihanna, Brooklyn Decker, Tadanobu Asano et Peter MacNicol

130 minutes

Résumé :

Ayant capté un signal de communication envoyé par la NASA quelques années plus tôt, un vaisseau d’extra terrestres prend possession des fonds marins au large d’une ile d’Hawaï.

A la suite d’un exercice militaire, une flottille tombe nez à nez avec la partie immergée du vaisseau des fameux aliens…

Se faisant particulièrement hostiles, ces derniers détruisent en partie l’armada de la U.S. Navy et forment un bouclier autour d’un périmètre établi, rendant ainsi impuissants les renforts aériens et maritimes pour sauver la poignée d’hommes faits involontairement prisonniers…

La base des aliens balancent des roquettes métalliques à droite et à gauche détruisant les métropoles environnantes !

Une lutte est alors engagée avec le commandant Hopper, seul homme habilité à diriger les opérations après le décès de son frère…

Sam, sa fiancée, est de son côté missionnée pour rencontrer le responsable des satellites perché sur une colline sur la côte de l’archipel…

Les japonais également se souderont avec les américains pour endiguer la progression des aliens mutants grâce à des moyens déployés très impressionnants !

C’est la guerre dans les mers !

Mon avis :

Forcément et après tout le battage médiatique autour de « Battleship », on y part avec de lourds à priori !

Certes on a de nouveau droit au sempiternel patriotisme amerloque et aux drapeaux volants au vent, mais en passant outre de tout ça, il faudrait vraiment être de très mauvaise foi pour ne pas reconnaitre que le film a de sacrés atouts et même des qualités certaines !

Et que je rassure les grognons qui se foutaient de moi quand j’avais déclaré aimer le « 2012 » de Roland Emmerich, ici TOUT, absolument TOUT est LISIBLE !

C’est pas comme dans la trilogie lourdinguissime des « Transformers » ! dans « Battleship » on comprend TOUT, on assimile bien les plans et on prend un REEL PLAISIR à regarder le métrage !

Je ne hurle absolument pas au chef d’œuvre, mais au film divertissant par excellence, léger comme un milk shake et qui rassérène et permet d’oublier tous ses soucis du quotidien, ce qui est déjà pas si mal !

Votre copine vous a plaqué, vous venez de perdre votre taf, vous êtes au bord de la dépression ?

Allez voir « Battleship » ! à défaut de résoudre vos problèmes il vous fera changer d’air, vous oxygéner et sortir de la morosité du quotidien !

Et les effets spéciaux c’est juste fabuleux !

On s’en prend plein les dents et plein les mirettes !

Cela rappelle pêle mêle « Stargate », « Aliens le retour », « Waterworld »,  « Pearl Harbor », « 2012 », Independence Day » et même un passage du « Titanic » de Cameron !

Il y a également beaucoup d’humour et un second degré plutôt rare pour un film de ce calibre !

Beaucoup, beaucoup d’action, et des vues aériennes fantastiques, un des blockbusters les plus impressionnants qu’il m’ait été donné de voir !

Les décors d’Hawaï, les navires, le ciel, l’espace, tout est parfaitement bien exploité pour un rendu très à la hauteur comme seuls les américains savent nous pondre !

Les aliens, quant à eux, ne sont pas en reste et restent crédibles car parfaitement identifiables et identifiés …

Taylor Kitsch n’est pas ringard comme son patronyme pourrait le laissait présager et se défend bien en looser de la U.S. Navy devenu héros (un peu malgré lui) après la mort de son frère …

Brooklyn Decker, l’atout sexy du film, ne fait pas du tout « potiche » à contrario de Megan Fox dans les premiers Transformers, elle assume bien sa féminité et se révèle efficace dans son rôle…

Liam Neeson (son père) de par sa présence monolithique et rugueuse prouve une nouvelle fois sont talent non exempt d’un certain décalage ponctué d’humour, notamment lors de la blague finale faisant référence au dorito au poulet !

En fait « Battleship » est vraiment un film d’une sympathie extrême, ce dont on avait bien besoin dans le folklore du cinéma contemporain, honnête spectacle très bien ficelé et dépaysant à l’absolu…

Vous pouvez même y emmener vos enfants, il s’agit d’un métrage familial qui ravira les petits comme les grands…

Vraiment un blockbuster nécessaire aux autres, fédérateur et ne se prenant pas au sérieux, et qui a le mérite d’apporter jubilation et évasion jouissive…

Un must qui, n’en doutons pas, se bonifiera avec le temps et restera pilier dans les annales du film de science fiction de la décade 2010.

Note : 17/20







mardi 10 avril 2012

VALSE AVEC BACHIR, Ari Folman, 2008

VALSE AVEC BACHIR

WALTZ WITH BACHIR

De Ari Folman

France/Israel/Allemagne

2008

Documentaire d’animation

César du meilleur film étranger en 2008

Co produit par Arte

Synopsis :

Ari avait à peine 19 ans quand il fut missionné en 1982 comme soldat de Tsahal (l’armée israélienne) sur la commune palestinienne englobant Sabbra et Chatila pour « couvrir » les phalangistes (armée libanaise prise en renforts afin de « nettoyer » la population avant l’arrivée des soldats commandités par Ariel Sharon).

22 ans après, ses nuits sont hantées par de récurrents rêves/cauchemars où il voit ses congénères munis de fusils sortir nus d’une plage en pleine nuit sous des bombardements incessants venus d’un ciel rouge sang écarlate…

Il décide de rendre visite à un psychanalyste qui est aussi son ami et par le biais d’une analyse clinique il se remémore certains passages de ses incursions alors qu’il était mandaté par Tsahal…

Il mêle onirisme, fantasmes et quête d’identité par le biais de raisonnements pour la plupart absurdes et irraisonnés mais seule reste l’évidence de l’horreur de la guerre et du conflit israelolibanopalestinien, engrangé par des raids meurtriers brisant la population interne dans une jugulation transcendée par la force des armes, des tanks et la folie des généraux insensibles au désarroi et allant jusqu’au bout de leur entêtement…

Le titre du métrage fait référence à une « danse » exécutée par un des soldats israéliens qui était à couvert en pleine rue sous les affiches de propagande d’un homme politique vénéré par la population et prénommé Bachir…

L’issue de « Valse avec Bachir » reprend la réalité pour quitter l’animation et renvoie aux femmes palestiniennes lorsqu’elles découvrent, vociférantes et abasourdies, les cadavres des gens tués lors des massacres de Sabbra et Chatila en 1982 (documentaire de la BBC)…

Mon avis :

« Valse avec Bachir » est un film précurseur et révolutionnaire puisqu’il invente un genre nouveau au septième art : le « documentaire d’animation »…

Graphiquement irréprochable et mêlant réalisme (cela va jusqu’aux clignements d’yeux des protagonistes) ésotérisme (les théories avancées par les psychanalystes renvoient directement à des complexes de personnalités) et onirisme débridé (la femme géante nue aux tétons salvateurs et libérateurs qui surgit de la mer et sur lequel s’engouffre le soldat –symbolique évidente de la mère/nourricière-, les chiens hurlant au début du film –symbole des palestiniens annihilés par Tsahal et quelque part renvoyant Ari face à ses propres peurs, à son propre déni de l’horreur), ceci étant, et malgré un côté quelque peu « hermétique » qui pourrait déstabiliser le moins « open » des spectateurs, « Valse avec Bachir » nous collapse totalement, desservi par des images de bande dessinée « cinématographiées » et animé par une soif inextinguible  « d’essayer de comprendre » les choses, de creuser avec des mains terreuses jusqu’au saignement dans l’opprobre tapi dix pieds sous terre, dans l’unique but d’analyser la raison de tels crimes commis et la motivation folle, mégalomane et quasi génocidaire d’Ariel Sharon qui, contacté en pleine nuit, remercie le commandant et se rendort comme si de rien n’était !

Le psychanalyste y voit comme un « calque » quarante ans après !

Après la seconde guerre mondiale où les Juifs étaient victimes, les voici transformés en bourreaux à leur tour, et ce, avec l’assentiment d’une bonne partie de la communauté internationale !

« Valse avec Bachir » ne prend aucun parti pris mais dénonce la folie de la guerre et renvoie aux viscères de l’horreur de cette dernière, magnifié par un graphisme plombé de beauté qui imprègne et se loge dans la rétine !

Inoubliable, il amène à se poser des questions et reste une leçon de « cinéma hors normes », comme on en voit peu…

PS : Ne jamais montrer ce film à un enfant (il contient un passage pornographique ! – une vidéo porno visionnée par un soldat particulièrement explicite avec une pénétration !)

Note : 19/20