samedi 27 avril 2013

La dernière vague de Peter Weir, 1977


LA DERNIERE VAGUE

aka The last wave

de Peter Weir

Australie

1977

avec Richard Chamberlain

Fantastique atmosphérique de haut niveau

101 minutes

Synopsis :

Australie, dans les années 1970...

Des phénomènes climatiques anormaux se produisent sans que l'homme ne puisse y donner la moindre explication...

Parallèlement à ces événements, un aborigène est assassiné sur un parking en pleine nuit sans que ses agresseurs n'utilisent la moindre arme...

David Burton, un brillant et richissime ténor du barreau, qui vit avec sa femme Annie et ses deux filles, est chargé de défendre l'accusé au procès de ce dernier...

Burton décide d'aller plus loin dans ses investigations et va vite comprendre qu'il y a corrélation entre le décès de l'aborigène et les dérèglements atmosphériques qui secouent le pays...

Il est bientôt plongé dans un long cauchemar...

Mon avis :

"La dernière vague" est un enchevêtrement de situations toutes plus énigmatiques les unes que les autres qui trouvent refuge dans le mysticisme, la nature et l'envoûtement (que ce soit pour les protagonistes du film ou pour le spectateur)...

Weir, par une mise en images habile et exempte de toutes grandiloquences, parvient aisément à instaurer une atmosphère pesante et angoissante via des moyens dérisoires voire rudimentaires (ici pas de gros SFX blockbustériens à la Emmerich mais une poussée en tension imagée par des trouvailles simples et bougrement efficientes)...

Chamberlain démontre par sa prestation impeccable qu'il est un grand acteur et rend crédible un personnage qui n'était pas donné à tout comédien, il porte le film à bout de bras, n'hésitant pas à payer de sa personne dans des séquences stupéfiantes, vraiment empreintes au cinéma fantastique inhérent aux années 70...

Les aborigènes, à la fois charismatiques et effrayants, font aussi peur que d'autres créatures du bestiaire du cinéma d'angoisse, ils figurent comme pierre angulaire d'une oeuvre qui joue sur les craintes intrinsèques au public, et s'avèrent d'une précision scénaristique particulièrement convaincante et maîtrisée...

Nous ne sommes tout de même pas dans un métrage plausible et possible, et Weir convient qu'il s'agit de fantastique, malgré une mise en scène qui pourrait faire croire le contraire...

Misant volontiers aussi bien sur la forme que sur le fond mais à petites mesures saccadées et sans esbroufe, Peter Weir contrôle son film de manière à la fois élaborée précisément et sans installer l'incrédulité immédiate, car il traite avec la plus grande intelligence et le plus grand respect métronomique sa trame...

S'articulant même sur la religion et l'origine de Dieu ou du Créateur, "La Dernière Vague" va très loin dans son approche et pousse vers le haut une histoire qui aurait pu stagner à mi-métrage si elle avait été victime de ses  limites...

Du travail d'orfèvre qui rafla une récompense amplement méritée au mythique festival d'Avoriaz en 1978, à voir absolument et contre toute attente !

Note : 9.5/10






samedi 20 avril 2013

Mort à Venise de Luchino Visconti, 1971


MORT A VENISE

aka Death in Venice

de Luchino Visconti

Italie

1971

avec Dirk Bogarde, Marisa Berenson

Drame passionnel

125 minutes

Musique de Gustav Malher

Tourné dans les studios Cinecitta

Synopsis :

Venise, 1911, pendant la belle époque...

Gustav Aschenbach est un musicien pianiste de renommée qui séjourne dans un luxueux hôtel afin de se ressourcer après un décès dans sa famille...

Il souffre de problèmes cardiaques et est souvent sujet à des malaises...

Décidant inopinément de rentrer chez lui, en Suisse, un malheureux concours de circonstances fait que sa malle est transférée au mauvais endroit...

Mécontent il décide de retourner à l'hôtel...

Aschenbach est fasciné par la beauté de Tadzio, un jeune adolescent polonais...

Il ne s'agit nullement de pédophilie mais d'une idolâtrie liée à une quête de la perfection inhérente à Gustav...

Bientôt, les rues de Venise sont nettoyées et décontaminées en vain...

Gustav apprend la vérité : une épidémie de choléra arrivée par la mer va venir bouleverser la ville !

Et si Venise devenait son tombeau ? 

Mon avis :

Non seulement la mise en scène de "Mort à Venise" est phénoménale mais il faut saluer à juste titre la performance de Dirk Bogarde qui porte le film à bout de bras, habité par un personnage torturé en proie et à la recherche de la perfection cristalline...

Le personnage du jeune adolescent, éphèbe à la beauté foudroyante, symbolise pour Gustav l'entité de ses malaises passées et l'on sent habilement qu'il veut dédouaner ses démons passés via ce jeune homme, mais qu'il n'arrive jamais à atteindre son but, affronter le décès de sa fille et retrouver la sérénité, il est victime d'un malheur irréversible et n'arrive pas/plus à contrôler sa déchéance...

Déclinaison d'un déclin, "Mort à Venise" subjugue par ses plans séquences et son esthétisme et certaines images ressemblent à des peintures des plus grands maîtres...

Aucun propos malsain, aucune idée déplacée mais bel et bien un envoûtement pour un homme brisé et qui a du mal à se reconstruire, végétant au sein d'une mosaïque inextinguible et où l'issue la plus convenue ne peut être que funeste, eu égard à un refoulement indicible et impossible à juguler...

On peut faire un léger parallèle avec l'aspect psychanalytique produit dans "le Silence des agneaux" par le fait que Clarice Starling voit en l'arrestation du tueur le silence des cris des agneaux décimés dans son enfance, par la symbolique de Tadzio, qui, si Gustav l'abordait et conversait avec lui, enfouirait la souffrance qu'il a vécu après le décès de sa jeune fille, n'extrapolons pas trop la comparaison mais il y a tout de même un peu de ça...

Avec "Mort à Venise", on est à mille lieues du cinéma traditionnel, on atteint l'exceptionnel, le lumineux, le magique...

Visconti fait survoler par sa caméra le destin d'un homme abattu par le chagrin et Malher, par ses symphonies, amplifie la beauté de la mort, la souffrance interne décuplée par l'obsession au travers d'une vie saccagée par une brisure...

Un classique du cinéma d'auteur italien au côté dramaturgique d'une intensité hors normes et qui reste encore bouleversant, même plus de quarante ans après...

Note : 10/10





dimanche 14 avril 2013

La Reine Margot de Patrice Chéreau, 1993


LA REINE MARGOT

de Patrice Chéreau

France

1993

avec Isabelle Adjani, Daniel Auteuil, Vincent Pérez, Jean Hugues Anglade, Virna Lisi, Asia Argento, Jean Claude Brialy, Valeria Bruni Tedeschi

Fresque historique

d'après Alexandre Dumas

Scénario, adaptation et dialogues de Patrice Chéreau et Danielle Thompson

153 minutes

Synopsis :

En l'an de grâce 1572, le mariage très controversé entre Margot (une catholique) et Henri (un protestant) devait servir de bouclier pour calmer les esprits quelque peu échauffés et redonner une certaine sérénité au sein de la population...

Mais Margot refuse de se soumettre au lien conjugal et déserte la chambre nuptiale...

Elle s'amourache d'un homme qu'elle ne connaît pas et ce dernier lui fait l'amour au détour d'une impasse (pour ne pas être reconnue et afin de ne pas déjouer la supercherie, Margot porte un masque)...

Le massacre de la saint Barthélémy éclate alors !

C'est un véritable carnage et Coligny, une éminente personnalité issue du protestantisme, est tué...

Peu après, Henri vire sa cutie et se convertit au catholicisme, espérant récupérer l'amour de Margot...

Charles, le frère de Margot, fera l'objet d'un empoisonnement mais l'amour que Margot avait pour le bel inconnu sera plus fort que sa raison, et cette dernière ira jusqu'à conserver la tête du défunt malheureux guillotiné...

Un passage sombre de l'histoire de France est raconté avec réalisme et retranscrit les tenants et les aboutissants de la plus sanglante des guerres de religion qu'ait connu la France du seizième siècle...

Mon avis :

Sincèrement "la Reine Margot" est un film prodigieux et d'une amplitude sidérante, on atteint les cimes du septième art et je pense que l'on peut le considérer comme un des films français les plus aboutis de ces vingt dernières années !

Acteurs et actrices sont au firmament et il n'y a rien à reprocher à la réalisation, vraiment d'une exemplarité rare, et à la reconstitution aussi bien au niveau architectural qu'au niveau scénaristique, dès les premières secondes, le spectateur est plongé dans un pan de l'histoire de France, avec des cadrages ébouriffants de maestria et un sens du détail frôlant la perfection...

Adjani irradie la pellicule avec ses profonds yeux bleu délavé, elle semble habitée par son personnage...

Quant aux autres, Anglade en tête, ils démontrent par A + B qu'ils n'ont plus rien à prouver au niveau performance d'acteurs, ne surjouant jamais et adoptant une maîtrise coordonnée par un Chéreau en état d'apesanteur gracile !

On a le plaisir de voir Asia Argento jeune et niveau barbarie, le massacre entre catholiques et protestants est incroyable de justesse et de réalisme (les combattants y vont carrément à la lance, un peu comme avec des baïonnettes !)...

La caméra de Chéreau nous fait visiter les recoins des demeures royales, nous transporte dans une partie de chasse au sanglier gigantesque ou nous convie à un banquet, bref, pendant deux heures et demie on oublie absolument tout !

C'est une invitation pour un voyage dans le temps, en somme...

A la fois monstrueuse et indicible, belle et baroque, lugubre et rayonnante, toute l'histoire de France est transparue dans cette oeuvre magistrale à visionner impérativement !

Note : 10/10

dédié à ma mère et à mon ami "bro" qui se reconnaitra






samedi 6 avril 2013

The big Lebowski des frères Coen, 1997


THE BIG LEBOWSKI

de Joel et Ethan Coen

Etats Unis

1997

avec Jeff Bridges, Julianne Moore, John Turturro, Steve Buscemi, John Goodman

Comédie loufoque et déjantée

112 minutes

Synopsis :

Un demandeur d'emploi roublard et feignant nommé Lebowski et surnommé par ses amis "Le Duc" se retrouve mêlé à un quiproquo avec un de ses homonymes, un richissime sexagénaire cloué dans un fauteuil roulant...

De fil en aiguille, Lebowski se voit intermédiaire entre des malfrats qui ont kidnappé la femme du riche industriel mais la transaction tourne au vinaigre, un de ses comparses voulant subtiliser l'argent et envoyant un sac de linge à la place !

Pris pour un andouille, Lebowski décide alors de se venger du milliardaire et va employer la manière forte !

Tout ceci est ponctué d'innombrables parties de bowling que Lebowski affectionne particulièrement et où il aime se retrouver avec ses amis...

Mon avis :

Le moins que l'on puisse dire en visionnant "The Big Lebowski" c'est que les mythiques Coen Brothers ne choisissent jamais la facilité en tournant leurs films...

Celà démarre sur les chapeaux de roues et ça n'arrête quasiment jamais au niveau de la dynamique et du rythme, enchevêtré de dialogues et de répliques cultes, magnifiés par un John Goodman au sommet de sa forme et proche du syndrome de Gilles de la Tourette, le tout dans l'hilarité la plus complète !

Les frères Coen insèrent des séquences oniriques parfaitement bien venues comme un tapis volant ou des quilles de bowling qui dévalent une piste géante...

L'humour ravageur est omniprésent et fait tout le temps mouche et les acteurs forment tous des personnages à part entière, comme le détestable Jésus incarné par Turturro ou la fille artiste jouée par Julianne Moore...

A la fois léger et profond, le métrage aborde nombre de thématiques comme l'amitié, la trahison, le pouvoir, l'argent et le pouvoir de l'argent...

Parfaitement réalisé et comprenant des scènes inoubliables et millimétrées au détail près, "The Big Lebowski" fait parfois penser à "Pulp Fiction" tourné trois années auparavant, mais il sait garder son style et sa singularité...

Jouant avec toutes les possibilités de configurations qui lui étaient offertes et sublimé par le talent des frères Coen, "The Big Lebowski" nous fait passer un bon moment et se digère comme un bonbon acidulé dans la bouche et, par sa finesse et son intelligence, nous évite la gueule de bois !

Enorme film !

Note : 8.75/10





mercredi 3 avril 2013

Le dernier tango à Paris de Bernardo Bertolucci, 1972


LE DERNIER TANGO A PARIS

de Bernardo Bertolucci

1972

avec Marlon Brando, Maria Schneider, Jean Pierre Léaud, Catherine Allégret

Adaptation des dialogues d'Agnès Varda

Drame érotique

124 minutes

Synopsis :

Une jeune femme d'une vingtaine d'années, Jeanne, visite un appartement en chantier dans Paris...

Un homme s'y était introduit avant...

Poussés par un magnétisme fou, les deux personnes s'embrassent dans une étreinte passionnée presque animale...

Ils font l'amour...

Eu égard au charisme de Paul, Jeanne ne peut s'empêcher de revenir le retrouver alors qu'elle vit avec un cinéaste qui, lui aussi, est fou d'elle...

La relation sexuelle que vivent Jeanne et Paul devient de plus en plus extrême !

Paul cache un lourd antécédent, sa femme, Rosa, s'est suicidée il y a peu de temps...

Jusqu'au jour où Jeanne refuse de voir Paul, ce dernier, n'arrivant plus à se détacher d'elle, devient alors complètement fou...

Mon avis :

Des les premières secondes (lorsque Brando marche sous le métro aérien) on repère tout de suite que "Le dernier tango à Paris" sera un film exceptionnel...

Bertolucci parvient à transcender l'insolite en magie...

Les personnages gravitent comme des électrons libres reliés par un point central qui se traduit par l'acte sexuel...

Impérativement liés ils vont alors s'embras(s)er dans une plongée faite de sperme et de fureur, Brando demandant toujours plus à Jeanne et lui faisant libérer voire éclater sa pudeur enfouie au plus profond et cette jeune femme, métaphore de l'innocence, va démultiplier ses pulsions en catharsis dont Paul sera spectateur, apaisant -temporairement- la douleur d'un deuil dont il a été acteur et victime...

Bertolucci filme de façon effrénée leur histoire, avec un talent artistique sidérant et Schneider et Brando irradient la pellicule dans des séquences mémorables et grandioses !

Le piège pour un cinéaste vis à vis d'un tel postulat aurait été d'adopter un ton surfait mais ici, par le jeu de Brando, tout passe comme une lettre à la Poste ...

Le spectateur est pris dans un tournoiement incessant d'abord agréable puis infernal car, ne nous méprenons pas, "Le dernier tango à Paris" est en même temps un film d'amour mais également un drame terrible, une vraie descente aux enfers...

Ici la drogue c'est le sexe, mais ce dernier a les mêmes revers qu'une addiction et peut s'avérer très dangereux et anxiogène...

Le scandale qui a été fait sur "Le dernier tango à Paris" est principalement dû au fait que l'oeuvre de Bertolucci est décalée et en avance sur son temps, brisant le politiquement correct de l'époque et s'avérant hors normes, hors du temps, visionnaire sur la déliquescence inhérente aux couples actuels, qui se séparent pour un rien ou, à contrario, se créent sur des faux semblants, Bertolucci a anticipé la société moderne avec ce film...

Un métrage magnifique, outillé de façon pure et moderne, porté par des acteurs au firmament et qui dégage une indicible sensation, difficile à retranscrire mais qui s'exprime en le visionnant attentivement, je dirais même précieusement...

Du très grand cinéma...

Note : 10/10






lundi 1 avril 2013

Mission de Roland Joffé, 1986


MISSION

de Roland Joffé

Etats Unis/Angleterre

1986

avec Robert de Niro, Jeremy Irons, Liam Neeson

Aventures épiques et humanistes

Musique d'Ennio Morricone

120 minutes

Palme d'or à Cannes en 1986

Synopsis :

Amérique du sud au seizième siècle...

Frère Gabriel, un jésuite, dirige une mission ecclésiastique auprès d'indigènes vivant dans des contrées encore sauvages...

A la suite d'un différend avec son frère, le mercenaire Mendoza tue ce dernier après avoir constaté un adultère...

Il est condamné à la prison et choisit la rédemption via un sacrifice religieux consistant à traîner une lourde armure le long d'une montagne, dès lors cet acte très physique, Mendoza finit par intégrer la mission de Frère Gabriel et consacre sa vie à la foi...

Lors d'une assemblée avec l'église espagnole, Mendoza fustige violemment les cardinaux ibériques, les traitant de fourbes et de menteurs...

La décision est prise de supprimer la mission, l'assaut est donné !

Qu'adviendra t-il de Mendoza et de Gabriel qui avaient tout donné pour les indigènes ?

Mon avis :

Palme d'or à Cannes entièrement méritée, "Mission" est un film mixte à la fois entre aventures spirituelles et évasion pure via des paysages de toute beauté, le tout étant tourné prodigieusement en décors naturels et s'avérant particulièrement impressionnant...

A l'instar d'autres métrages comme "Aguirre, la colère de Dieu" d'Herzog auquel il fait souvent penser, tant la gageure technique est incroyable et remportée haut la main, "Mission" est un voyage qui nous fait nous transporter dans une période peu abordée au septième art...

Voir l'immense De Niro et le fantastique Jeremy Irons dans des rôles très casse gueule qu'ils arrivent talentueusement à rendre crédibles, et ces combats guerriers omniprésents contre l'armée espagnole, sont insolites et le rendu cinématographique de Joffé atteint le génie, amplifié par un rythme soutenu qui explosera dans le dernier quart d'heure...

Le prologue du film propose une vision énigmatique du personnage rédempteur de Mendoza mais se justifie aisément lors du déroulement intrinsèque de ce dernier, véritable martyr via une souffrance inversement proportionnelle à son passé sanguinaire, qu'il remettra à contribution contre les militaires espagnols... en vain !

Tout se suit très bien et sans le moindre temps mort et "Mission" est une oeuvre courageuse et enivrante, dotée de séquences d'anthologie et d'un mysticisme à la fois humaniste et appuyée...

La confrontation entre l'ecclésiastique ibérique (symbolisant la puissance et l'opulence) et le chef de la tribu (pris à parti et tiraillé entre sa foi et le diktat des Espagnols) fait preuve d'une grande intelligence dans les dialogues et Frère Gabriel semble passer pour un médiateur entre les deux camps, ce qui parvient à consolider le dévouement du jésuite pour les populations défavorisées qui n'ont que pour polarisation la religion...

A la mise en scène appliquée dans les combats et au dénouement tragique, obsessionnel et bouleversant, "Mission" est magnifiée par la superbe musique d'Ennio Morricone et se révèle être un chef d'oeuvre, unique en son genre, et qui laisse une trace indélébile dans la mémoire...

Note : 10/10