samedi 30 novembre 2013

La vie est belle de Roberto Benigni, 1998


LA VIE EST BELLE

de Roberto Benigni

Italie

1998

avec Roberto Benigni, Nicoletta Braschi, Horst Buchholz

111 minutes

Fable sur l'holocauste

Synopsis :

Une petite ville d'Italie, pendant l'occupation lors de la seconde guerre mondiale...

Guido, un jeune homme fantasque, travaille comme serveur dans un hôtel restaurant de luxe...

Il fait la rencontre inopinée de Dora, il tombe instantanément éperdument amoureux d'elle...

Bon gré mal gré, ils finissent par se marier et ont un fils, Joshué...

Alors que tout pourrait aller pour le mieux, Guido ayant ouvert une librairie dans le centre ville, la famille au complet est enlevée par les soldats allemands avec pour unique tort celui d'être juifs...

Arrivé en camp de concentration, Guido décide de "masquer" à son fils la réalité et invente un parallèle à la situation dramatique, il lui fait croire que tout ceci n'est qu'un "jeu" afin de le préserver et de conserver son espoir et son innocence d'enfant...

Mon avis :

D'une originalité déconcertante et d'un culot jusque là jamais vu, Roberto Benigni avec "La vie est belle" explose tous les codes cinématographiques sur la seconde guerre mondiale et la déportation...

Il arrive aisément à transcender le dramatique avec l'improbable, à glisser une intrigue façon "comedia dell'arte" sur un sujet tragique, par des combinaisons très habiles qui se relient entre elles pour former une trame qui se détache totalement de la réalité et de l'horreur de la guerre...

Auteur-acteur-réalisateur génial, Benigni créée une nouvelle dimension du film dramatique s'appuyant sur une méthode de la dérision et du contre-pied de chaque plan séquence, il est sacrément doué et le film se suit de façon linéaire mais terriblement bouleversant car nous, spectateurs, connaissons et nous nous doutons bien de l'issue du film...

L'aspect technique est, quant à lui, sidérant par des mouvements de caméra amples et calculés au millimètre (comme la scène du bal), rien n'est laissé au hasard dans le film et la direction d'acteurs est sensationnelle, le petit bouleversant avec son visage enfantin et frêle, il symbolise la vie, la vie qui doit être préservée de toutes ces horreurs, il s'agit vraiment d'une idée magnifique qu'a eu Benigni, profondément HUMAINE, pertinente et sensible...

Benigni raconte son histoire, nous fait suivre de bout en bout les moindres détails mais toujours avec cette PUDEUR qui le caractérise, ici pas de sensationnalisme ou d'effets d'esbroufe appuyés, tout reste simple, limpide... comme dans la vie...

Le passage de la traduction est hilarant et peut être perçu comme un renouveau du film satirique contemporain, Benigni arrive avec facilité à alterner moments franchement désopilants et séquences sous tension (le chien qui aboie à côté de la cache de Joshué)...

Récompensé comme il se doit de multiples fois, que ce soit à Cannes, aux Césars ou aux Oscars, "La vie est belle" est un métrage magnifique, bouleversant, intelligent et cinglant, porté par un Roberto Benigni en état de grâce qui a su adopter un ton décalé et percutant sur un sujet pas facile...

On peut dire qu'il a pondu un chef d'oeuvre...

Note : 10/10







dimanche 24 novembre 2013

MANIAC de Franck Khalfoun, 2012


MANIAC

de Franck Khalfoun

Etats Unis

2012

produit par Alexandre Aja

avec Elijah Wood

86 minutes

Remake d'un film culte d'horreur des années 80

Synopsis :

Franck tient la boutique de mannequins que lui a légué sa mère Angela...

Il fait la rencontre d'Anna, une jeune photographe, qui venait prendre des clichés de la devanture de son commerce...

Très vite ils sympathisent au point qu'Anna introduit Franck dans son cercle d'amis et dans le milieu de la mode...

Franck est en fait un tueur psychopathe à la sexualité refoulée qui suit ses victimes féminines et les tue en les scalpant pour (re)créer un univers délirant où il met en scène ses pulsions et ses angoisses enfantines !

Mon avis :

Immense gageure que de remaker le classique de Lustig sorti il y a 33 ans et...

Khalfoun et Aja malgré leur bonne volonté se sont cassés la gueule !

Et oui pas facile de succéder à un mastodonte pareil avec un acteur de la trempe de Spinell !

Le film a tout oublié des codes de l'original et voulant à tout prix faire "moderne" et "plaisant" tout fonctionne au ras des pâquerettes !

Le choix de la caméra subjective omniprésente fonctionne comme un gimmick mais n'apporte rien de plus au film, les seconds rôles sonnent creux et je ne vous parle même pas des trucages en CGI irréalistes à mille lieux des effets saisissants de Savini sur le film de 1980...

Autant Lustig faisait mouche (et ce, dès l'entame du métrage) autant Khalfoun se perd dans une histoire bancale et fade, cherchant à faire prendre la mayonnaise sans que celle ci ne monte...

La scène du métro n'est repris que partiellement et semble incongrue et bâclée, le film trouve vite ses limites au bout d'une vingtaine de minutes et peine à se renouveler, l'érotisme insistant devient racoleur et inepte et même si Wood croit en l'entreprise, le pauvre semble perdu puisqu'en plus on ne le voit pratiquement jamais (bon sang de caméra subjective !)...

Des incohérences scénaristiques pullulent (Anna au lieu de quitter l'appartement s'enferme dans sa chambre, que faisait la fille du métro dans le parking au lieu de regagner son domicile ?), je m'attendais à un spectacle plus sale, plus trash et moins policé, mais il n'en est rien, la déception est d'autant plus grande que les enjeux étaient de taille !

"Maniac" millésime 2012 s'oublie dès qu'il est visionné contrairement à son monumental prédécesseur qui laisse une empreinte indélébile...

Vraiment dommage !

Et comme je n'aime pas tirer sur une ambulance, j'arrêterai la critique là car j'aurais pu m'acharner sur ce film tant il comporte de défauts...

N'est pas Spinell et Lustig qui se proclame !

Note : 3/10

 





dimanche 17 novembre 2013

L'enfer des zombies de Lucio Fulci, 1979


L'ENFER DES ZOMBIES

aka Zombie 2

aka Zombie flesh eaters

de Lucio Fulci

Italie

1979

avec Ian Mac Culloch, Tisa Farrow, Richard Johnson, Al Cliver, Olga Karlatos

95 minutes

Film de zombies

Synopsis :

Etats Unis, ville de New York, fin des années 70...

Peter West, un brillant journaliste doit faire la lumière sur un crime sanglant survenu sur un bateau à la dérive de Coney Island...

Il fait la connaissance d'une jeune femme dont le père était propriétaire du fameux navire...

Avec l'accord du patron du journal, ils se rendent à Matoul, une île de Guadeloupe, accompagnés d'un couple de jeunes plaisanciers...

Arrivés sur place ils sont accueillis par le Docteur Ménard et sa femme dépressive...

Des événements bizarres liés au vaudou secouent l'archipel et des meurtres mystérieux sont commis sur les autochtones...

Les morts semblent revenir à la vie !

Mon avis :

Film monumental que tout fantasticophile se doit d'avoir visionné au moins une fois dans sa vie, "L'enfer des zombies" est, selon mon humble avis, le meilleur de son auteur avec "La longue nuit de l'exorcisme"...

Ici, tout tient la route, scénario, musique, effets spéciaux, comédiens...

On est pris dans une spirale passionnante et on s'immerge dans une version exotique du film de zombies italien...

Tout atteint la perfection dans "l'enfer des zombies", que ce soit l'intrigue, les rebondissements, la tension, l'action et le réalisme des séquences...

La scène sous marine est incroyable et la fin du film stupéfiante !

On se rappellera longtemps de "L'enfer des zombies" car on peut aisément le considérer comme plus grand film de morts vivants avec le "Zombie " de Romero, même si ces deux métrages n'ont strictement rien en commun, Fulci choisissant une relecture de ce mythe du bestiaire fantastique et s'inspirant plus du "Vaudou" de Jacques Tourneur que de "Night of living dead"...

Et puis ce PLAISIR de suivre une intrigue, de plonger dedans corps et âmes, Fulci prouve une nouvelle fois son génie et gratifie le spectateur de passages inoubliables avec un gore charpenté et une musique de Fabio Frizzi envoûtante, collant parfaitement aux images...

La manière extrêmement stylée de filmer avec des techniques panoramiques de haut niveau renvoient à un niveau qualitatif que les réalisateurs hollywoodiens n'ont rien à envier et démontre par un sans faute total qu'un artisan du bis rital peut faire aussi bien voire mieux que n'importe qui d'autre...

Imprégnant d'une empreinte indélébile le film d'horreur contemporain, "L'enfer des zombies" reste encore 34 ans après un vrai régal, qui se savoure sans fin ni modération et entraînera avec lui toute une génération, tout un pan de cinéphiles qui rendront culte Lucio Fulci même post mortem...

C'est de "l'enfer des zombies" que mon amour pour le cinéma bis est né et je pense ne pas être le seul...

Note : 20/20








samedi 16 novembre 2013

Monster de Patty Jenkins, 2003


MONSTER

de Patty Jenkins

Etats Unis

2003

avec Charlize Theron, Christina Ricci, Bruce Dern

109 minutes

Polar/Etude sociale

Synopsis :

Etats Unis, au début des années 90...

Aileen, une prostituée depuis l'adolescence, rêve de se sortir du marasme dans lequel elle vit...

Elle sillonne les bars mal famés et enchaîne les passes sordides le plus souvent dans des voitures d'hommes d'un certain âge et sans scrupules...

Un soir elle fait la connaissance de Selby, une jeune femme de 18 ans et c'est, l'alcool aidant, le coup de foudre !

Décidant de se ranger définitivement de la prostitution, Aileen plaque tout pour vivre avec Selby mais son lourd passé reprend le dessus...

Un client désaxé fera basculer l'histoire, ce dernier frappant violemment Aileen, celle ci sera contrainte de l'abattre !

Prenant goût à l'argent facile de ses victimes trucidées, Aileen va ainsi entraîner Selby dans une spirale irréversible de violence...

Mon avis :

A la fois histoire d'amour et biographie policière romancée, "Monster" tient surtout l'intérêt pour les formidables performances des deux actrices principales, Charlize Theron et Christina Ricci, et pour un scénario solide appuyé par une mise en scène sèche et sans compromis...

Réaliste et n'épargnant quasiment rien au spectateur, ce dernier se retrouve plongé dans un monde sordide et trash, où la perversion, qui est légion, s'articule avec l'argent, où la misère côtoie l'alcoolisme et où tout semble sans la moindre issue...

C'est le revers de la médaille et le titre du film fait référence à une grande roue de fête foraine appelée "Monster" qu'on a envie de gravir mais d'où l'on sort sonné et vomissant ses tripes, un peu comme un mythe moderne de Sisyphe où le déni détache de la réalité, avec soit la prison soit la chaise électrique au bout...

L'aspect lesbien et saphique du film transcende la relation entre les deux femmes pour les faire se fusionner, comme un couple traditionnel, poussé à l'extrême mais avec la plus grande pudeur, permettant de garder une certaine retenue même si les trois quarts des personnages masculins sont montrés comme des êtres immondes...

Le christianisme omniprésent des parents de Selby propose une caricature d'une certaine Amérique bien pensante et par la même hypra hypocrite, où la jeune fille n'y trouve pas/plus son compte préférant la vie de bohème et le risque avec la rencontre d'Aileen...

Portrait appuyé du déclin sociétal et de la misère d'une population, "Monster" aborde de nombreuses thématiques comme le féminisme et la place des femmes dans la société, mais en même temps, ne cautionne pas à 100 % les actes répréhensibles d'Aileen, évitant de la "glorifier", ce qui aurait été trop facile...

La mise en scène de Patty Jenkins se contente de délivrer un constat abrupt et plus dense qu'il n'y parait sur le parcours d'une écorchée vive, magnifiée par une Charlize Theron enlaidie et méconnaissable...

Ayant raflé nombre de prix et de distinctions lors de festivals internationaux, "Monster" est un excellent témoignage du cinéma des années 2000 et prouve que l'on peut encore se démarquer du cinéma traditionnel en tournant des oeuvres sincères et dénuées de complaisance, malgré un sujet scabreux...

A voir absolument !

Note : 9/10






lundi 11 novembre 2013

Killing Zoe de Roger Avary, 1994


KILLING ZOE

de Roger Avary

France/Etats Unis

1994

avec Jean Hugues Anglade, Eric Stoltz, Julie Delpy

Polar barré

96 minutes

Produit par Quentin Tarantino

Synopsis :

Paris en plein coeur de l'été...

Des toxicomanes, après une nuit dans les sous sols de la capitale gorgée de shoots et d'alcool, décident de faire un casse dans une banque (la seule ouverte le 14 juillet)...

Eric, le leader de la bande, a tout planifié et a tout préparé depuis des lustres, il fait appel à Zed, un américain spécialiste de l'ouverture des coffres forts qui connaît toutes les combinaisons possibles et imaginables, sensé maîtriser l'opération...

Arrivés au sein de la banque, le casse va tourner au bain de sang !

Mon avis :

Disciple de Tarantino, Roger Avary prouve avec "Killing Zoe" qu'il connaît la technique cinématographique et réalise un métrage sans temps morts et extrêmement violent ...

Anglade est fascinant dans son rôle du toxico atteint de séropositivité et fiche la trouille lors de ses accès de démence exultés par des gunfights foudroyants et souvent intempestifs...

Avary ne recule devant aucun stratagème pour rendre antipathiques ses protagonistes sans foi ni loi et luttant comme ils peuvent face à un combat désespéré...

Le personnage féminin de Zoé ajoute un plus dans le déroulement scénaristique et procure un effet de surprise assez bien venu, amplifiant le malaise évident et calculé au sein de la banque, devenue anti chambre de la mort...

Le clin d'oeil au "Nosferatu" de Murnau prouve qu'Avary est cinéphile et que sa cause sert à satisfaire d'autres cinéphiles, c'est à dire NOUS, spectateurs avides de violence et d'action...

Un humour (très noir) est également omniprésent du début à la fin de "Killing Zoe" et le score entêtant et technoïde de Tomandandy fait penser à une rave party gigantesque où des gens sous ecsta commettraient l'irréparable...

Dôté d'une énergie débridée et servi par des comédiens impliqués et sincères, "Killing Zoe" est sorti au cinéma la même année que "Pulp Fiction" et "Tueurs nés" (autres productions estampillées tarantinesques) et fait figure de "petit frère", "petit dernier" par rapport à ses prédécesseurs mastodontes mais s'en sort très bien...

Huis clos oppressant et décalé, "Killing Zoe" est une réussite incontestable du genre et mérite l'attention des fans de polars qui y trouveront nettement leur compte, tant la combinaison violence/angoisse fonctionne à plein régime...

Immense performance d'acteurs habités par leurs rôles, le film ne souffre pas d'un manque de rythme, l'entrée en matière s'articulant avec le reste du métrage, faisant un lien irrémédiable dans la pathologie folle de ces braqueurs, dévolus à une lutte sans la moindre issue...

Puissamment mis en images, "Killing Zoe" fait figure de pan du film policier des années 90 et se doit d'être visionné impérativement, laissant une empreinte indélébile dans la rétine du spectateur et bravant les codes du bien pensant inhérents aux films de gangsters sortis précédemment...

Bourré d'une dynamique à la fois angoissante et cathartique, un film qui remplit son contrat haut la main!

Note : 10/10







dimanche 10 novembre 2013

Mother's day de Charles Kaufman, 1980


MOTHER'S DAY

de Charles Kaufman

Etats Unis

1980

avec Tiana Pierce, Nancy Hendrickson, Deborah Luce, Frederick Coffin

Slasher gore décomplexé

90 minutes

Synopsis :

Etats Unis, début des années 80...

Une femme d'une soixantaine d'années apparemment bien sous tous rapports se rend à une convention pacifiste, elle fait la connaissance d'un couple de jeunes gens et leur propose de les reconduire à leur domicile...

Prétextant une panne technique, elle stoppe la voiture...

Deux énergumènes désaxés sortent de nulle part et décapitent le jeune homme puis agresse sexuellement la jeune fille avant de la laisser pour morte sur le bas côté de la route...

Quelque temps plus tard, quatre amies d'université décident de se mettre au vert et partent en virée pour camper dans une forêt éloignée de la périphérie de la métropole...

Elles se font agresser puis kidnapper et seront torturées par les mêmes psychopathes du début du film !

Parviendront elles à s'évader de ce marasme funeste ?

Mon avis :

Avec "Mother's day", on est en plein dans l'archétype du slasher des années 80, presque relecture du mythique "Last house on the left" tourné 6 ans auparavant, la dérision et l'outrance en plus !

Politiquement incorrect à l'extrême, "Mother's day" propose une succession de séquences atroces et déjantées mettant en exergue des psychopathes voyeurs désaxés et des jeunes filles torturées, le tout sous l'égide d'une marâtre qui contrôle les faits et gestes de sa progéniture (on est pas loin du "Massacre à la tronçonneuse" de 1974 au niveau déviance et folie ambiante !)...

A l'instar de son frangin Lloyd (le responsable de la firme Troma), Charles Kaufman prend le parti pris de tout tenter, de tout montrer et ne nous épargne rien dans le mauvais goût et la débilité décomplexée (la fille qui marche pieds nus sur un étron, la blague potache sur le terrain de base ball) mais dénote une grande intelligence de crédibilité pour appuyer la souffrance des malheureuses captives (la main saigne à cause de la corde tenue, plan viscéral et glauque poussé à maxima)...

La déviance de la mère rappelle des horreurs ancestrales et ses fils prennent un malin plaisir dans leurs exactions, ne contrôlant plus du tout leurs pulsions et fonctionnant à l'outrance !

Le coup de la voiture de police, certes prévisible et au stratagème bien connu, s'avère tout de même bougrement efficient et le retournement de situation évoque aussi des films comme 'I spit on your grave", on lorgne presque du côté des Rape and revenge à la mode à cette époque...

Particulièrement éprouvant à suivre aussi bien dans la forme que dans le fond, "Mother's day" suit un scénario linéaire ponctué de moments chocs, sous une tension palpable quasi permanente et dégageant un sentiment nauséeux, il est par conséquent impératif d'être aguerri aux films d'horreur pour le visionner et déconseillé au public féminin ou aux spectateurs ne supportant pas les scènes de viols...

Les autres pourront aisément suivre un métrage au postulat basique mais efficace cependant et où l'on n'a pas le temps de s'ennuyer, eu égard à un dynamisme indéniable dans la réalisation...

Malgré un début un peu cucu et long à démarrer, "Mother's day" prend enfin son essor et dynamite les conventions du slasher pour au final s'avérer être un de ses meilleurs avatars !

A voir avec le coeur bien accroché mais à voir vraiment !

Note : 9/10






mercredi 6 novembre 2013

CHAOSIS, clip de Doomsday, NG prod, 2013


CHAOSIS

Clip de DOOMSDAY

Octobre 2013

Réalisé par le collectif NG Prod

 

Cette fois ci le très prometteur groupe CHAOSIS (au vu de ses précédentes performances scéniques et de la qualité de leur MNCD « Too late to repent ») a placé la barre très haut avec leur vidéo clip du titre « Doomsday »…

Les gros moyens ont été mis et le résultat est sans appel : MONSTRUEUX et terriblement PUISSANT…

Comme à l’accoutumée chez les savoyards, les rythmiques bombardent et atomisent, mais quel PLAISIR de les (re)voir en chair et en os et en action !

La mise en scène du clip est très soignée, le déroulement et le découpage des plans séquences particulièrement efficace !

Le titre « Doomsday » en lui-même est parfaitement calibré à l’image du groupe et de sa musique, violent, sec et redoutable en même temps, comme un mastodonte qui émerge des océans pour tout faire voler sur son passage !

Le refrain est entêtant et fait mouche, le fait que les membres de CHAOSIS aient tous mis un T shirt de leurs groupes fétiches (Pantera, Fear Factory, Down…) renforce et accrédite leur appartenance au Métal et par conséquent le spectateur peut en déduire une identification voire une similitude musicale entre ces groupes et Chaosis…

Ce procédé est particulièrement habile et malin…

L’aspect scénaristique du clip est aussi très bien vu, rappelant des films comme « 28 jours plus tard » ou des métrages apocalyptiques…

Bref, vous l’aurez compris, le clip de « Doomsday » ouvre une multitude de portes supplémentaires à la carrière de Chaosis et lui permet de se faire connaître d’une plus ample partie du public métalleux…

Un grand bravo et tous les encouragements pour ce combo qui ne copie personne et qui a su forgé son propre style, loin des conventions musicales moult fois ressassées…

Une pure tuerie !

10/10

samedi 2 novembre 2013

RAZORBACK de Russell Mulcahy, 1984


RAZORBACK

de Russell Mulcahy

Australie

1984

avec Gregory Harrison, Arkie Whiteley, Bill Kerr, Chris Haywood

Animal attack/Angoisse

95 minutes

Synopsis :

Australie, Gamulla, ville perdue au milieu du bush, début des années 80...

Un sanglier gigantesque, un "Razorback" détruit la maison de Jake Cullen en pleine nuit et enlève et tue sa petite fille...

Le vieil homme, impuissant pour détruire le phacochère, comparait en justice, accusé à tort du décès de l'enfant puis sera finalement acquitté, faute de preuves tangibles...

Deux ans plus tard, Beth Winters, une journaliste new yorkaise défenseuse de la cause animale, se rend sur place pour enquêter, elle sera tuée dans d'atroces conditions !

Son petit ami, Carl Winters, fou de douleur, se rend à Gamulla à son tour pour retrouver le meurtrier et en découdre...

Il fait la connaissance de Sarah et des gérants de la conserverie Petpak alors que le razorback réitère ses méfaits !

Rien ne semble le stopper !

Mon avis :

"Razorback" est un film à l'image de l'animal qu'il met en scène : HYBRIDE !

Mixage très esthétique entre "Mad Max 2" et "les Dents de la mer" avec un sanglier géant à la place du requin blanc et l'oeuvre de George Miller se retrouve dans l'architecture du métrage et dans son côté déjanté par le biais de personnages foutraques, à l'instar de ceux qui peuplaient le second opus des aventures de Max tournés trois ans auparavant ...

Issu du clip (ceux de Duran Duran sont dans toutes les mémoires) Russell Mulcahy connaît son job et applique l'enseignement qu'il a tiré de son expérience antérieure avec méthode et habileté, juxtaposant à la chaîne des plans courts, rapides et serrés au niveau du montage, se privant rarement de raccourcis scénaristiques pour dynamiser son film...

Jeux de couleurs, alternance nocturne/diurne, autant d'éléments contribuant à rendre l'intrigue et son graphisme de très grande qualité...

Organique et olfactif également, on (res)sent l'excrément des cochons sur la peau des personnages mais le scénario ne patauge jamais car parfaitement calibré et chronométré et vrombissant dès l'entame du métrage ponctué de scènes chocs mêlant angoisse et onirisme (le passage des rêves de Carl est stupéfiant !)...

Le combat final atteint des sommets dans l'amplification des dangers et le spectateur retient son souffle, l'issue est mécanique et foudroyante, Carl symbolisant David et le razorback Goliath, mais par sa persévérance et la rage de venger sa femme, Carl parvient à "inverser les forces en présence" lors d'une scène monumentale et hypra précise...

Tout, aussi bien la mise en scène, les décors, la musique, le jeu des comédiens parfait l'ensemble de "Razorback" qui amorcera la carrière que l'on sait pour Mulcahy qui tournera l'année suivante "Highlander" !

Autant dire qu'en seulement UN film il a convaincu les studios et déjà fait ses preuves, ce qui reste plutôt rare pour un cinéaste !

"Razorback" est un mastodonte du film fantastique des années 80, à voir ou redécouvrir sans modération, ancré dans sa période et pourtant novateur et modernisé pour l'époque !

Note : 10/10