samedi 31 mai 2014

Non cannibal disco killer carnage O rama d'Otto Rivers et Or El, 1999

NON CANNIBAL DISCO KILLER CARNAGE O RAMA
France
D'Otto Rivers et Or El
1999
67 minutes
avec Otto Rivers, Florence Bardou, Fred Ghelfi, Or El, Stéphane Belhomme
Musique d'Otto Rivers
Film d'horreur amateur comique jubilatoire
Synopsis :
Une bande de jeunes se fait déposer en van sur le bord d'une forêt, Crispal Lake...
Harry Fordson, Mitch Robertum, Sandra Ursules, Breike Shoolds doivent faire une excursion avec le père La Tâte, ce dernier leur propose de marcher et de camper...
Mais un mystérieux tueur rôde et les épie, il s'agit d'un disc jockey !
Dans une atmosphère délirante, la folle équipée sera décimée, sauf un !
Il percera le secret de ce tueur fou et va se retrouver prisonnier dans son antre, le Disco Inferno !
Sa vie va se jouer sur les pas de danse qu'il exécutera !
Mon avis :
Sur une trame délirante et fichtrement jubilatoire, Otto Rivers dévoile une des multiples facettes de son talent et transmet sa passion innée pour le cinéma d'exploitation via un métrage parfaitement mis en scène et témoignant d'une folie ambiante qui ne décline à aucun moment !
Film de potes, comédie loufoque, ovni iconoclaste, aventure cinéphilique, "Non cannibal Disco killer carnage O Rama" se suit avec un plaisir délectable et coupable dans une furie de bonheur palpable avec des séquences d'anthologie !
Mix entre "La dernière maison sur la gauche", "Evil dead" et "la Fièvre du samedi soir", "Non cannibal Disco killer carnage O rama" avec sa troupe de joyeux drilles pousse très loin dans la caricature des slashers qui firent la gloire des années 80 mais en y intégrant un humour proche de celui de "Y a t-il un pilote dans l'avion" avec en prime des trouvailles inédites (il faut le préciser) et une fraîcheur revigorante qui fait un bien fou !
Bricolé sérieusement et avec application, le métrage est également doté d'une musique (concoctée par Otto lui même) qui se marie très bien avec les situations rencontrées et qui rajoute une bonne dose de franche rigolade dans tout ce portnawak surburlesque et atomisant !
Le lave linge en pleine forêt, la hache à visée laser, les vynils qui tranchent les têtes, les instruments de musique sortis de nulle part, le prêtre et sa bible qui lui sert de papier hygiénique, tout dans  "Non cannibal Disco killer carnage O Rama" est prétexte à un gag qui fait mouche, dans l'hilarité la plus complète !
Renouant à sa manière avec les meilleurs films comiques (on pense à Peter Sellers autant qu'à Bad taste), Otto Rivers parvient à gravir sans difficulté un pan de son délire mais aussi témoigne d'un amour pour ce cinéma qu'il affectionne en lui rendant un hommage décalé et détonnant !
Ceux qui se disent fans de références cinéphiliques et qui ont un sens ouvert de l'humour doivent absolument visionner "Non cannibal Disco killer carnage O Rama", c'est du pain béni pour eux et en cas de coup de blues, ça vaut tous les antidépresseurs du monde !
Euphorisant !

Note : 10/10





jeudi 29 mai 2014

FIST OF LEGEND de Gordon Chan, 1994

FIST OF LEGEND
de Gordon Chan
Chine
1994
sorti en France en 2001
avec Jet Li, Ada Choi, Shinobu Nakayama, Yasuaki Kurata, Chin Siu-Hou
103 minutes
Action/Kung fu
DVD édité chez HK vidéo
Synopsis :
Japon et Chine...
Chen Zhen est un brillant étudiant au lycée de Kyoto...
Il pratique les arts martiaux qui lui ont été enseignés dès son plus jeune âge par Maître Huo, dont il est le disciple...
Il apprend le décès de ce dernier !
Il part fissa en Chine pour retrouver la dépouille de son mentor...
Alors que suite à des suspicions sur la mort de Maître Huo, il est procédé à l'exhumation de son corps et qu'une autopsie post mortem prouve qu'il a été empoisonné, Chen Zhen décide de prendre les choses en main !
Quittant sa petite amie, Mitsuko, restée au Japon, Chen Zhen décide de mettre toute la lumière sur cette mort devenue crime et cherche à venger Maître Huo...
Il doit combattre un gigantesque adversaire, nommé Akutagawa, afin d'évaluer son niveau et ses capacités de combattant...
Lorsqu'il croit avoir vaincu tous ceux qui lui faisaient barrage, un guet apens est tendu à Chen Zhen !
Quelle en sera l'issue ?
Mon avis :
Avec une grande facilité scénaristique, "Fist of legend" est bien sûr surtout axé sur les combats (multiples), l'histoire n'étant en fait qu'un "prétexte" pour mettre en exergue la dimension titanesque de Jet Li et sa vigueur foudroyante à kicker dans tous les sens, quelqu'en soient les raisons et la différence des supports ou des situations...
Mais il ne s'agit pas d'un vulgaire "pif ! paf ! movie" comme ceux vus précédemment ad nauseam, ici tout est appliqué, concis et parfaitement lisible, du moins suffisamment, pour réveiller l'intérêt pour le spectateur suscité par une trame qui tient le pavé...
Jet Li a réussi à être au diapason avec le film, il tournoie, virevolte avec habileté et grâce, faisant oublier la maigreur de la qualité de son interprétation (il se contente de réciter son texte sans la moindre expression émotive, comme les trois quarts des acteurs du film !), mais le spectacle des bagarres et des scènes kung fu permettent de rehausser l'aspect qualitatif du métrage pour transporter le spectateur dans un spectacle pour le moins sidérant ou au moins attrayant !
Honnête dans sa forme et sommaire dans son fond (les histoires de vengeances sont légion dans ce style de cinéma, donc l'originalité n'est pas forcément au rendez vous), "Fist of legend" reste un tourbillon de plans séquences ultra travaillés et maîtrisés techniquement, il aurait peut être fallu plus de densité et de consistance dans la psychologie des personnages et des antagonismes même si ce n'est pas le but premier du canevas inhérent aux films de cet acabit...
Dans le style, Jet Li s'en sort haut la main car sa technique de combat est bluffante, il est l'héritier de Bruce Lee mais avec un charisme moindre...
Au final, "Fist of legend" se suit avec grand plaisir et attachement et aucun aficionado de kung fu movie ne doit passer à côté !  

Note : 7.5/10






samedi 24 mai 2014

Police Python 357 d'Alain Corneau, 1976

POLICE PYTHON 357
d'Alain Corneau
France
1976
avec Yves Montand, Stefania Sandrelli, François Périer, Simone Signoret
Polar noir typé années 70
121 minutes
édité en DVD dans la collection "Série Noire" chez Studiocanal
Synopsis :
Ville d'Orléans, 1975...
Marc Ferrot est orphelin, c'est un enfant de la DDASS, comme on dit...
Il est devenu un brillant inspecteur de police, sachant manier comme personne son arme fétiche, un pistolet python 357...
Il est sous les ordres du commissaire divisionnaire Ganay, un homme marié à une riche femme, héritière de demeures bourgeoises de la région, et qui est infirme...
Sylvia Leopardi, une jeune et belle photographe, prend par hasard, lors d'une virée nocturne, Ferrot en photo lorsque ce dernier intervient sur un vol de statuettes dans une église...
Ferrot est amené à la revoir, très vite ils tombent éperdument amoureux l'un de l'autre et vivent une étreinte passionnée...
Le hic c'est que Sylvia est la maîtresse de Ganay !
Lors d'une violente dispute, ce dernier tue Sylvia en lui assénant des coups à la tête...
Quittant le domicile de la jeune femme, Ganay comprend que Ferrot est à l'intérieur de l'appartement !
Il va tout faire pour que Ferrot, innocent, porte le chapeau du meurtre !
Une course contre la montre est dès lors engagée d'autant que des témoins ont formellement identifié Ferrot, lui qui est chargé paradoxalement de trouver le coupable...
Mon avis :
Corneau est à son apogée avec "Police Python 357", il a su exploiter tous les ingrédients du film policier des années 70 de façon maîtrisée pour finaliser le côté "film d'investigation" de ce polar très noir, presque crépusculaire, empreint d'une gravité aussi bien situationnelle que dans le caractère des protagonistes...
Le personnage de Sylvia, à la beauté juvénile et à l'innocence éclatante, ramène à la souillure d'un meurtre crapuleux comme sur un délit sévèrement répréhensible où François Périer campe une ordure sans nom avec son couple vénal (Simone Signoret monumentale !) et Montand atteint par la double blessure d'avoir perdu celle qu'il aimait et en plus d'être potentiellement coupable du crime car tous les mobiles l'incriminent !
Corneau pousse très loin dans l'extrême les aspects scénaristiques, Montant n'hésitant pas à s'asperger le visage de vitriol afin d'être défiguré et couvert de bandages lors de la confrontation avec les témoins, il fait figure d'"anti héros" d'un métrage très complexe où rien n'est occulté, ni la logique du déroulement de l'enquête, ni le côté "implacable" du personnage de Ganay, faisant se refermer l'étau sur Ferrot, comme un boa étoufferait une souris !
Une mise en scène solide et haletante permet ainsi au spectateur de s'immiscer très vite et de comprendre la situation et le piège dont Ferrot devient victime, ce qui amplifie dès lors l'empathie que l'on a pour lui et la manière que l'on a d'appréhender les techniques qu'il adoptera pour se sortir de ce bourbier à la fois paradoxal et vicieux...
Les paysages orléanais apportent un côté graphique très esthétique et les plans défilent de façon gracile et linéaire, transportant l'histoire avec fluidité et quelquefois des passages mystiques (Montand se baignant dans le lac, les photos en noir et blanc apposées sur la vitrine du commerce de Sylvia, l'obsession de l'arme à feu et son démontage, le casse final sur le parking du supermarché...)...
Plus qu'un polar, "Police Python 357" s'apparente aux classiques de toute une époque, laissant une empreinte éternelle dans le cinéma français et se dotant de tous les éléments nécessaires à le rendre indélébile...
A voir pour comprendre comment raisonnaient  les grands réalisateurs dans les années 70 pour monter un film, aux antipodes de ceux actuels...

Note : 9.5/10





samedi 17 mai 2014

INFERNO de Dario Argento, 1980

INFERNO
de Dario Argento
Italie/Etats Unis
1980
avec Leigh Mac Closkey, Daria Nicolodi, Veronica Lazar, Ania Pieroni, Gabriele Lavia, Sacha Pitoeff, Alida Valli
107 minutes
Fantastique ésotérique
Synopsis :
New York, 1980...
Les portes de l'enfer sont reliées aux endroits où se trouvent trois mères/sorcières, Mater Suspiriom à Fribourg en Suisse, Mater Lacrymarum à Rome en Italie, reste la dernière mère qui a élu domicile à New York dans un immense bâtiment d'allure gothique à côté du commerce d'un bouquiniste et non loin d'une gigantesque bibliothèque...
Une femme va "percer" le secret de cette énigme mystique par inadvertance après avoir perdu un bracelet en forme de salamandre...
Elle contacte son frère avant d'être assassinée par un mystérieux criminel dont on suppose une des multiples apparences de la mère sorcière démoniaque...
Le frère de la défunte va se rendre sur place et découvrira, de fil en aiguille, l'indescriptible !
D'endroits mystérieux en morts violentes, tout ira crescendo...
Un nommé Varelli semble être celui qui connaissait toute la clef de cette histoire avant tout le monde...
Mais il est peut-être déjà trop tard !
Mon avis :
Foutoir indescriptible pour les uns, véritable oeuvre de génie pour les autres, "Inferno" est sans aucun doute le film le plus personnel d'Argento, oscillant entre film fantastique et pure introduction à l'alchimie omniprésente dans le métrage...
Il faut impérativement posséder les bases de l'alchimie ou au moins en connaître les symboliques pour pouvoir entrer dans le jeu d'"Inferno", autrement on passerait à côté du film et le propos d'Argento est parfaitement référentiel à celle ci (il le dit lui même dans les bonus du blu ray)...
Labyrinthe de fantasmagories ponctué d'une ivresse de couleurs aussi chiadées que fascinantes, "Inferno" marque un tournant dans la carrière de son auteur, mais n'en demeure cependant pas accessible à tout le monde, même aux propres fans de la première heure, il y a un aspect très hermétique dû aux drogues qu'Argento ingurgitait à l'époque : le rendu est à la fois stylisé et délirant, Argento reprenant plan par plan certaines séquences de son "Suspiria" tourné trois ans auparavant...
Chose sidérante, il y a très peu de dialogues dans "Inferno", le contemplatif domine et l'emporte sur le verbal !
La scène de l'éclipse a été très difficile à mettre en place et le résultat est incroyable, malgré une crédibilité entamée par l'incohérence totale de l'identité du tueur (un vendeur de hot dogs itinérant ! ... qu'on suppose être une des multiples incarnations de la mère !)...
Le final flamboyant pousse très loin dans le folklore du baroque et emprunte une nouvelle fois l'ultime thématique exploitée dans "Suspiria"...
Restent des scènes d'anthologie comme la plongée aquatique sous les sols, le passage de la vision d'Ania Pieroni, l'étudiante hypnotique avec son chat dans l'amphithéâtre, et pour une fois la musique qui n'est pas de Goblin, comme à l'accoutumée chez Argento...
Film hybride, virevoltant, aux meurtres vrombissants et au scénario chaotique, "Inferno" délivre encore une fois une des facettes de Dario Argento et pourra en décontenancer plus d'un, mais restera une oeuvre majeure du Maestro, au même titre que "Ténèbres" ou "Suspiria", il fait la liaison entre les deux oeuvres, gommant les codifications du cinéma italien pour y apporter un autre rendu, une vision différente, ce qui est tout à l'honneur d'Argento, parvenant ainsi à revigorer SON cinéma...

Note : 10/10







mercredi 14 mai 2014

MIDNIGHT RUN de Martin Brest, 1988

MIDNIGHT RUN
de Martin Brest
Etats Unis
1988
avec Robert de Niro, Charles Grodin, Yaphet Kotto
Polar détonnant et humoristique
126 minutes
Synopsis :
Etats Unis, villes de Chicago, de Las Vegas et quelques autres, 1988...
Jack Walsh, un ancien policier qui a raccroché suite à un trafic de cocaïne qui a mal tourné, est devenu détective privé...
Il est mandaté pour trouver et ramener Jonathan Mardukas dit le "Duc", un homme qui a détourné des millions de dollars et qui en a versé une partie à des oeuvres caritatives...
Suivi par le FBI, il vole la carte d'un de ses membres, Alonzo Mosely,  et pour faciliter son entreprise, se fait passer pour un agent fédéral...
Jimmy Serrano, un dangereux criminel cherche par tous les moyens à neutraliser Jack et la motivation de l'argent aidant, ce dernier se retrouve vite pourchassé de toutes parts : par le FBI, par d'autres truands et par la police d'état...
Ce qui s'augurait comme une partie de plaisir pour Jack va se transformer en pagaille indescriptible et, par dessus le marché, Mardukas sera d'un caractère acariâtre et insupportable...
Mon avis :
Incontestable réussite et véritablement euphorisant grâce à un rythme soutenu et des péripéties sans cesse rebondissantes, "Midnight run" se savoure avec délectation du début à la fin et se dote d'un humour percutant via des dialogues enjoués faisant mouche...
Ca n'arrête jamais et on en redemande, De Niro change de registre pour notre plus grand bonheur et les seconds rôles (tous épatants) tiennent la route, route de ce road movie teinté d'une folie ambiante qui semble ne jamais décliner...
Martin Brest, déjà réalisateur du monumental "Flic de Beverly Hills" atteint ici son firmament dans l'humour et le polar d'action, genre où il excelle, il réussit à combiner rigolade et sens du rythme, nous gratifiant par la même occasion de fusillades ou de poursuites en voitures ou en hélicoptère...
Il arrive à intégrer de la crédibilité dans une séquence particulièrement touchante lors de la visite de Jack chez son ex femme, où il retrouvera sa fille qu'il n'avait pas vue depuis longtemps...
Maniant dérision et sens du récit avec habileté, Martin Brest a réussi avec "Midnight run" à varier un style (la comédie policière) en brisant les conventions établies jusqu'à présent tout en conservant ce "feeling" inhérent aux grands films hollywoodiens, ne relâchant jamais le dynamisme qui se doit d'être omniprésent dans les productions de ce calibre...
Avec un De Niro à contre emploi, "Midnight run" parvient facilement à provoquer l'hilarité tout en captant l'attention et se révèle un pur plaisir avec des personnages cabotins mais jamais exaspérants, un savant dosage articulant dialogues, jeu des acteurs et scénario atypique propulse le métrage à un niveau très haut dans la qualité cinématographique, figeant celui ci au rang des films indélébiles qu'on voit et revoit toujours avec la même jubilation...

Note : 10/10





lundi 12 mai 2014

SIEGE de Paul Donovan et Maura O'Connell, 1983

SIEGE
de Paul Donovan et Maura O'Connell
Canada
1983
avec Tom Nardini, Brenda Bazinet, Doug Lennox
85 minutes
Polar survival ultra brutal
Inédit en DVD
Synopsis :
Halifax, ville de la Nouvelle Ecosse, une province du Canada, 1983...
La police locale décide une grève illimitée afin d'obtenir de meilleures conditions salariales...
Certains en profitent pour commettre des méfaits...
Une bande de malfrats anti homosexuels s'introduit dans un bar gay, narguant et brutalisant les clients...
Alors que le tenancier sort un pistolet pour se défendre et chasser les voyous de son pub, cela tourne très mal...
Les agresseurs font appel à Cabe, leur chef...
Celui ci décime méthodiquement tous les clients un par un, sauf Daniel, qui a le temps de s'enfuir in extremis !
Il a juste le temps de se réfugier dans un appartement situé non loin de là, où vivent Barbara et Horacio, deux jeunes gens qui s'occupent de deux aveugles...
Les tueurs vont tout faire pour retrouver et éliminer Daniel; un siège de l'immeuble est alors engagé !
Mon avis :
A mi chemin entre "Vigilante" et "Assaut" de Carpenter, "Siege" (aussi connu sous le titre "Self defense") est un modèle du polar survival qui tranche dans le lard dès l'entame, sans la moindre fioriture ni le moindre apitoiement...
D'une brutalité et d'une dureté incroyables, le film nous plonge dans un univers anxiogène au possible avec des protagonistes prêts  à en découdre coûte que coûte, ponctué par des trouvailles scénaristiques qui lui valurent un prix au festival du film fantastique de Paris, car le postulat est habile et très malin, se démarquant des moults productions antérieures sur des thèmes similaires...
Tourné de nuit à 90 %, "Siège" bénéficie d'une crédibilité solide et ne fait pas dans la dentelle, rendant des passages inoubliables aux yeux des aficionados friands de polars d'action violents, le personnage de Cabe faisant passer les pires salopards du genre pour des enfants de choeur !
Inimical, déstabilisant et angoissant, le film se suit avec intérêt et les comédiens sont en roue libre, s'articulant avec une mise en scène très étudiée et remarquable, sans aucun temps mort et faisant la part belle aux effets chocs et aux situations périlleuses...
Old school (car il connaît, maîtrise et s'approprie les codes érigés par ses prédécesseurs) et moderne en même temps (il apporte une relecture cinglante, bonifiant et revigorant un genre jusqu'ici en perte de vitesse), "Siège" se dote d'un montage ultra serré dynamisant et dynamitant une intrigue qui aurait pu être simpliste voire famélique...
Avec un final glaçant et une application dans les thématiques qu'il aborde comme le courage, la survie, la fuite mais aussi le handicap, "Siège" reste un des archétypes du polar canadien des années 80 et il est sidérant que ce film n'ait jamais pu bénéficier d'un format DVD !
Un modèle du style auquel il s'apparente à visionner impérativement, "Siège" est une vraie bombe, un jeu de massacre parfaitement calibré et un métrage d'une violence hors normes...

Note : 9/10

samedi 3 mai 2014

LANDRU de Claude Chabrol, 1963

LANDRU
de Claude Chabrol
France
1963
avec Charles Denner, Michèle Morgan, Stéphane Audran, Danièle Darrieux
Biopic d'un serial killer
116 minutes
Synopsis :
France, lors de la première guerre mondiale...
Henri Désiré Landru, un homme à l'allure fine, rencontre, par le biais d'annonces dans un journal, une multitude de jeunes (ou moins jeunes) femmes célibataires...
Il les charme en leur faisant miroiter des tas de choses (comme sa maison à la campagne) pour ensuite les "ensorceler" en leur demandant la procuration sur leurs comptes bancaires, ce qu'elles acceptent docilement, éperdument amoureuses de Landru...
L'homme rencontre souvent la cartomancienne extra lucide Madame Vidal afin qu'elle lui prédise un avenir radieux et semble insatiable dans ses rencontres, enchaînant les conquêtes  à vitesse grand V !
Berthe Héon, Célestine Buisson, Fernande Segret, tels seront les noms des femmes qu'il aura séduites !
Landru les tuera une après une et les brûlera dans le fourneau de se cuisine, afin de faire disparaître les corps, trop encombrants pour lui...
Un jour, la soeur de la défunte Célestine Buisson le reconnaît au hasard d'une visite dans un commerce !
Elle prévient fissa la police !
Landru est arrêté...
Mon avis :
En pleine période de la nouvelle vague, Chabrol prend le parti pris d'une reconstitution très détaillée et d'une précision exemplaire pour mettre en scène ce "Landru" incarné à merveille par un Charles Denner méconnaissable et qui se "fond" habilement dans le personnage, suffisamment pour le rendre crédible aux yeux du spectateur...
Tout y est ! Femmes crédules, politiciens véreux (apparaît même le légendaire Clémenceau), contexte avec la première guerre mondiale qui fait rage, crimes sordides et érotisme sous jacent par le biais de filles volages d'abord farouches puis soumises à un homme à priori au dessus de tout soupçon !
La particularité du métrage est que tous les meurtres sont restitués hors champ, l'issue des crimes se résumant à la fumée s'échappant de la cheminée et Chabrol use et abuse de raccourcis scénaristiques parfois un peu redondants, certes, mais qui, finalement, apporte une dynamique singulière au film, accentuant par la même occasion la véracité et la rapidité avec laquelle Landru a conçu ses méfaits ! (un record :  onze femmes tuées, impensable pour l'époque !)...
Se clôturant par le procès (déjà très médiatisé alors que nous n'étions pas à l'ère de la télévision ou d'internet !), l'affaire Landru symbolise la captation des événements publics et arrangera bien un Clémenceau embourbé dans le fiasco de la grande guerre, faisant ainsi occulter ses défaillances de gestion voire d'ingérence et polarisant toute l'attention du peuple sur cette affaire sordide et atypique qu'est celle de Landru !
Clémenceau rejettera la demande de grâce, comme jetant l'enfant avec l'eau du bain et Landru finira par être guillotiné...
Extrêmement bien réalisé par un Chabrol appliqué et déjà très sûr de lui, "Landru" reste un témoignage glaçant et frivole en même temps d'un pan de l'histoire et marquera tout cinéphile à son visionnage, par la rigueur déployée, aussi bien sur le plan scénaristique que sur le process de sa mise en images, déjà révolutionnaire pour 1963 !
Une réédition DVD ou blu ray tomberait à point nommé car non seulement étant original, ce film est aussi très rare...

Note : 9/10