samedi 30 avril 2016

Baise-moi de Virginie Despentes et Coralie Trinh Thi, 2000

BAISE-MOI
de Virginie Despentes et Coralie Trinh Thi
2000
France
avec Karen Bach, Raphaela Anderson, Elodie Chérie, Jean Louis Costes, Delphine Mac Carty, Adama Niane, Ouassini Embarek, Marc Barrow, Titof, Romain Defarge
Road movie pornographique
77 minutes
Produit par, entre autres, Gaspar Noé
D’après le roman éponyme de Virginie Despentes
Synopsis :
Région parisienne, Biarritz, les Vosges, début des années deux mille…
Nadine, une superbe brune d’une vingtaine d’années vit dans un appartement du Val de Marne avec une colocataire, elle ne travaille pas et végète, ayant du mal à s’insérer dans la société, elle rythme son quotidien en se masturbant devant des films pornographiques, en fumant du cannabis ou en buvant de l’alcool à outrance, elle accepte de faire des passes de temps en temps pour se faire un peu d’argent…
Manu, une jeune fille maghrébine, est violée par trois hommes, avec une autre fille…
Manu ne dit mot lors du viol alors que son amie le vit très mal et hurle…
Francis, un ami toxicomane de Nadine, est abattu en pleine rue…
Le destin va faire se croiser les deux jeunes femmes, ces dernières, refusant la soumission et la fatalité, vont commettre plusieurs crimes, ponctué de sexe et d’alcool, leur quotidien va atteindre son paroxysme lors du casse d’un coffre- fort d’un richissime négociant…
Parfois paumées, toujours touchantes et attachantes dans leur désarroi, Nadine et Manu vont tutoyer la plénitude le temps d’un éclair, recherchées par toutes les polices de France, elles vivent à cent à l’heure, ne se préoccupant plus de quoi que ce soit et ne pensant qu’à assouvir leurs pulsions et leur instinct…
Jusqu’au jour où tout bascule…
Mon avis :
Tourné en six semaines, « Baise-moi » demeure encore seize années après sa sortie un film d’une force et d’une intensité incroyables, sa crudité est le synonyme de sa sincérité, on ne peut qu’être subjugué par la mise en scène du tandem Trinh Thi/Despentes et surtout sidéré par le jeu des deux actrices principales, elles se sont lâchées totalement, le résultat est prodigieux et, outre les scènes effectives de pornographie, « Baise-moi » est avant tout un thriller mâtiné de road movie à la sauce féministe assumée de bout en bout, un peu une déclinaison extrême et hexagonale de « Thelma et Louise »…
Despentes et Trinh Thi prennent le parti pris de ne rien occulter sur le malaise des deux jeunes femmes, malaise qui va se transformer en catharsis par le biais d’un « jeu », un peu une « compétition » sur laquelle des deux ira le plus loin, les deux femmes s’entrainant mutuellement et forçant le passage de toute convention, de toute loi, de toute règle…
Il y a des séquences magiques et uniques dans « Baise-moi », comme cette scène jubilatoire où Nadine et Manu dansent dans la chambre d’hôtel, elle rappelle la scène de la discothèque dans « Polisse » de Maïwenn, ce sont ces éclairs de génie qui illuminent et irradient un film et le rendent inoubliable…
Les deux actrices sont totalement immergées et imbriquées dans leurs rôles, comme si elles s’étaient transférées dans leurs personnages, leur prestation est d’autant plus bouleversante quand l’on sait que Karen Bach s’est suicidée peu de temps après, le côté émotif et viscéral de Nadine est décuplée, dès lors…
Raphaëla Anderson et son charme candide et juvénile met tout le film à plat, elle est comme le soleil pour Nadine, blasée et perdue, le soleil qui va lui faire retrouver goût aux choses et à la vie, sa vie qui devenait une nébuleuse faite de loose et de plans minables…
Il y a un côté « Natural born killers » dans « Baise-moi » rehaussé par une sincérité et un refus du conformisme qui en fait un film très marginal, pas donné à tout le monde, déjà par sa pornographie mais aussi par le discours qu’il apporte, outre le féminisme mais aussi l’anarchisation de la société qu’il propose (les gendarmes, symboles de l’autorité et des règles sont abattus froidement)…
Virginie Despentes et Coralie Trinh Thi nous ont assénés un véritable coup de massue avec « Baise-moi » en livrant un film certes extrême mais finalement une belle histoire d’amitié amoureuse entre deux jeunes femmes qui se clôture de façon poignante…
Chapeau aux deux réalisatrices et aux deux actrices, on sort du visionnage abasourdi et groggy…
Cette critique est dédiée à la mémoire de Karen Lancaume aka Karen Bach, partie beaucoup trop tôt…

Note : 10/10





dimanche 24 avril 2016

Ricochet de Russell Mulcahy, 1991

RICOCHET
de Russell Mulcahy
1991
Etats-Unis
Avec Denzel Washington, John Lithgow, Ice T, Kevin Pollak, Lindsay Wagner, Mary Ellen Trainor
Policier/Thriller
97 minutes
Synopsis :
Los Angeles, fin des années quatre- vingts…
Nick Styles est un jeune policier habile et fougueux, sa carrière est glorieuse et il compte intégrer un grand tribunal de la ville afin de devenir procureur…
Earl Talbot Blake, un dangereux psychopathe déclenche une fusillade lors d’une fête foraine après une transaction avec des dealers qui tourne mal, Nick, alors sur place, parvient à le neutraliser in extremis et le blesse à la jambe…
Transféré dans une prison de haute sécurité, Blake parvient à s’évader grâce à des complices et provoque une boucherie…
Odessa, un gangster toxicomane, doit garder en sécurité la femme de Nick, Alice, et leurs deux jeunes filles…
En effet, Blake a retrouvé la trace de Nick et veut à tout prix le faire payer pour ce qu’il lui a fait, il veut sa peau par tous les moyens !
Le faisant passer pour un pédophile et pour un homme corrompu par le biais de stratagèmes machiavéliques, Blake réussit à mettre à dos à Nick tous ses collègues…
Un jour, Blake fait croire à Nick qu’il a tué ses deux fillettes avec une hache sur une cassette vidéo…
Fou de rage, Nick fonce en sortant de chez lui pour retrouver sa progéniture…
Mon avis :
Russell Mulcahy est un réalisateur issu du clip (notamment ceux de Duran Duran), après les deux gros succès au box-office, « Razorback » et « Highlander », le bougre s’essaie au polar avec un côté décalé et un grand sens de l’humour, notamment dans les dialogues…
Par conséquent, « Ricochet » est une grande réussite mêlant ultra violence, sexe et sadisme dans une histoire maintes fois répétée au cinéma (on pense aux « Nerfs à vif »), la trame scénaristique de la vengeance du psychopathe envoyé en prison par un policier est ici déclinée avec jubilation, Mulcahy donne la plus-value de la maitrise de l’aspect technique qu’il connaît bien et nous gratifie de séquences savamment orchestrées…
Afin de flatter les instincts du spectateur voyeur fan de plaisirs coupables, Mulcahy passe la seconde au niveau du gore lors de scènes délirantes et gratinées (la scie circulaire et la perceuse lors de l’évasion), Denzel Washington drogué à l’héroïne qui copule avec une prostituée dans une piscine vide ( !), on sent bien que ces passages étaient inutiles mais il faut donner au spectateur ce qu’il attend !
John Lithgow a vraiment la gueule de l’emploi avec son visage de névrosé et ses rictus de paranoïaque, c’est lui le personnage central et la justification du film, l’acteur s’en sort à merveille…
Tout juste sorti de « New Jack city » et de son aura de gangster, Ice T, dans un rôle secondaire, délivre une composition honnête…
Quant à Denzel Washington, outre son physique de beau gosse, il tient aisément la route, que ce soit physiquement ou mentalement, bref, il crève l’écran !
Restant un film efficace du début à la fin, « Ricochet » demeure l’archétype d’un style aujourd’hui révolu, ne se prenant jamais au sérieux, ni ne souffrant d’une prétention exagérée, il se suit avec intérêt et plaisir et tient en haleine jusqu’au final qui, justement, rappelle une scène de « Highlander »…
Héritier d’un certain cinéma populaire bien ancré outre Atlantique, « Ricochet » est un métrage très sympathique et sans prise de tête, idéal pour une soirée bières/pizza entre potes…
Il ne s’efface pas des mémoires grâce à un style mémorisable et des passages pas loin d’être cultes, Mulcahy a réussi un coup de maitre et prouve une nouvelle fois son talent à produire de l’entertainment, il se préoccupe avant tout de contenter le spectateur et c’est gagné !

Note : 8/10





samedi 23 avril 2016

Capitaine Kronos, tueur de vampires de Brian Clemens, 1974

CAPITAINE KRONOS TUEUR DE VAMPIRES
de Brian Clemens
1974
Grande Bretagne
Aka captain Kronos vampire hunter
avec Caroline Munro, Horst Janson, Shane Briant, John Carson, Wanda Ventham, John Cater
87 minutes
Production Hammer films
Film fantastique
DVD édité chez Seven Sept dans la collection « Trésors de la Hammer »
Budget : 235 000 euros
Synopsis :
Une contrée d’Europe, fin du dix- neuvième siècle…
De très jeunes filles, à peine sorties de l’adolescence, sont agressées et vidées de leur « jeunesse » par des individus mystérieux et ce, à maintes reprises, les seuls témoins sont leurs petits amis, avec qui elles batifolaient dans des recoins d’une forêt dense…
Le capitaine Kronos, un ancien soldat, est exactement la personne qui peut éradiquer cette panique, il est accompagné de son fidèle Hyeronimos Grost, un professeur bossu et érudit, et sillonne les endroits où les forfaits ont eu lieu…
Carla, une superbe brune, est sauvée par Kronos, alors qu’elle était attachée et condamnée après avoir dansé un jour de prière, elle finira par tomber amoureuse de Kronos et acceptera de copuler avec lui…
Méthodique, Kronos prépare un plan, il retrouve le docteur Marcus, un de ses vieux amis, et après avoir conclu qu’il s’agissait d’actes de vampirisme et de mesmérisme, décide de tuer les vampires en leur infligeant des coups de pieux au cœur…
Selon une vieille légende, les grenouilles mortes qui reviennent à la vie permettent de déterminer les endroits où sont passés les vampires…
Alors qu’il s’apprête à effectuer sa besogne, Kronos découvre que Marcus est devenu un vampire à son tour !
Mon avis :
Jamais sorti en salles, « Capitaine Kronos tueur de vampires » est pour le moins un film atypique qui décline à lui seul une immense prise de risques de la part des studios Hammer, la maison de production britannique ayant voulu dévoiler une autre facette des films vampiriques qui firent sa gloire grâce aux rôles et personnages légendaires incarnés par Christopher Lee, ici, tout est modifié de façon radicale !
Cassant les codes de sa renommée, Brian Clemens, dont c’est ici l’unique réalisation pour le cinéma, est le célèbre créateur de la série « Chapeau melon et bottes de cuir » et l’atmosphère insolite se ressent dès le début de « Capitaine Kronos », plans mouvants, trouvailles techniques avant-gardistes et surtout une antinomie avec le personnage clef, anti héros, Kronos est pragmatique, met un temps monstre avant de rentrer dans le combat, il fume son cigare, déplace l’action au lendemain ; c’est peut- être cela qui fit que le film fut un échec au box-office…
Egérie de la Hammer, Ingrid Pitt herself refusa le rôle de Lady Durward, sans doute fut elle apeurée par le scénario, aux antipodes des films qu’elle tourna, bien plus ancrés dans le style Hammer pur jus…
La belle Caroline Munro (dont c’est un des premiers rôles au cinéma) est l’atout féminin du film, peu avare de ses charmes, elle dévoile même son corps dans des séquences de nudité jamais vulgaires, sa présence à elle seule, vaut le visionnage de « Capitaine Kronos »…
Un soin particulier est mis en avant pour les décors et les arbres de la forêt ont tout à fait leur place dans l’histoire, ils font partie intégrante du cauchemar que vivent les malheureuses qui perdent leur vitalité, le climat est même assez anxiogène voire étouffant…
La façon dont les victimes paraissent une fois attaquées est aussi inédite, au lieu d’être ensanglantées ou mortes, elles ont un visage vieillissant qui terrifie !
Le vampire symbolise celui qui cherche la jeunesse éternelle et qui « pompe » l’énergie vitale, d’ailleurs, le capitaine Kronos avoue même que sa mère et sa sœur furent ses premières cibles…
On déplore que le bide commercial du film n’ait pas pu engendrer de suites, alors que cela était programmé initialement par Clemens et la Hammer…
De tous les films de la Hammer, « Capitaine Kronos tueur de vampires » est certainement le plus bizarre, mais son côté iconoclaste et hors normes lui donnent un réel charme…
Miraculeusement édité en DVD chez Seven sept avec une piste française, ce petit bijou du cinéma gothique d’outre- Manche trouvera et retrouvera son public de nos jours, parmi les plus férus des cinéphiles amateurs de baroque…
Un OVNI.

Note : 10/10






dimanche 17 avril 2016

Rulebreaker, le nouvel album de Primal Fear

RULEBREAKER, le nouveau Primal Fear (2016)
Les allemands de Primal Fear n’avaient plus rien à prouver après une longue carrière entamée en 1998 avec leur album éponyme, cette fois, ils sortent ce que je considère comme leur meilleur album…
Il s’agit de leur onzième et toutes les espérances concentrées sur leur antépénultième (« Unbreakable » sorti en 2012) s’avèrent payantes !
Comme toujours un Heavy Power de toute beauté, des intros à vous faire dresser les poils et une surpuissance dans les compositions avec, toujours, la voix imparable de Ralf Scheepers, mélange entre Rob Halford et Phil Anselmo…
Ca bombarde dès l’entame du disque avec un « Angels of mercy » qui explose tout, Primal Fear s’est envolé depuis longtemps mais là, ça atteint la stratosphère !
Ils avaient déjà pondu des hymnes prouvant leur amour du heavy metal (« Metal is forever », « Metal nation ») mais avec « In Metal we trust » ils ont atteint le sommet de l’ultime !
On en a la larme à l’œil…
Le morceau titre « Rulebreaker » est lui aussi fabuleux avec son solo de guitares monstrueux et sans la moindre faille…
Tout l’album est parfait, il n’y a rien à rajouter, Primal Fear reste bel et bien le meilleur exemple à suivre de Heavy Power Metal à consonance teutonne, ils se sont surpassés complètement avec « Rulebreaker » et la possession  de ce disque est incontournable et impérative pour tout métalleux qui veut headbanger !
Avec « Dystopia » de Megadeth, la bombe de ce début 2016 !

10/10



La montagne du dieu cannibale de Sergio Martino, 1978

LA MONTAGNE DU DIEU CANNIBALE
de Sergio Martino
1978
Italie
Avec Ursula Andress, Claudio Cassinelli, Stacy Keach, Antonio Marsina, Franco Fantasia
Aventures exotiques
103 minutes (version uncut)
Considéré comme « Video nasty » en Grande Bretagne où il fut interdit jusqu’en 2001
DVD édité chez Néopublishing
Musique de Guido et Maurizio de Angelis
Synopsis :
Fin des années soixante- dix, Nouvelle Guinée…
Susan Stevenson, une riche jeune femme, arrive à l’aéroport, elle rencontre le professeur Edward Foster et le persuade de l’aider à retrouver Henry Stevenson, son mari disparu…
Son frère Arthur les accompagne, la dernière trace laissée par Henry prouve qu’il est resté dans la jungle, sur une petite île…
De multiples dangers vont émailler l’expédition et plusieurs porteurs sherpas seront tués ou fuiront !
Manolo, un aventurier, sauve in extremis Susan des mains d’un indigène qui voulait la transpercer avec une lance…
Les Poukas, une tribu de cannibales, rodent et terrorisent une ethnie dirigée par un missionnaire, ami de Foster…
Un breuvage aphrodisiaque sème la zizanie et une jeune femme de la tribu est tuée sauvagement…
Mais ce qui attend Susan sera bien pire que ça !
Mon avis :
Honnête artisan du bis transalpin, Sergio Martino s’attaque ici au film d’aventures, y mêlant des cannibales et des animaux hostiles et ce, un an avant « Cannibal Holocaust », le résultat est efficace mais on doit quand même se farcir des massacres d’animaux dans des séquences abominables de cruauté (Martino se dédouana en prétextant que c’était les producteurs qui avaient souhaité ces scènes, certes, mais cela n’empêche le film d’être franchement ignoble !)…
La version uncut nous gratifie même de zoophilie et de pornographie, Martino a poussé loin dans l’horreur surtout que ces scènes sont inutiles et n’apportent rien à l’histoire, déjà bien corsée…
Le jeu des acteurs (Ursula Andress en tête) reste très fade et le retournement de situation avec l’uranium peu crédible, c’est vraiment du film d’exploitation à la Grindhouse comme en florissaient beaucoup à l’époque dans le cinéma italien…
Tous les clichés inhérents au film de jungle sont présents (bestioles, pièges mortels, tribus cannibales, sacrifices) et le film, une fois le décor planté, ne décollera qu’aux dix dernières minutes lorsque les deux survivants parviennent à s’échapper, avec une fin en queue de poisson improbable…
La partie scénaristique avec le missionnaire apporte un court répit au spectateur et fait une pause pour faire repartir l’action de plus belle !
Avec des moyens financiers confortables, Sergio Martino réussit à s’en sortir de manière honnête, même si c’est loin d’être son meilleur film…
Il insiste beaucoup sur le gore avec des trucages cradingues (émasculation, corps transpercés, décapitation, il faut s’accrocher lors du visionnage !) et semble privilégier moins le fond que la forme, n’hésitant pas à dénuder la belle Ursula pour appâter le chaland, potentiel spectateur, le gimmick de la belle prend les trois quarts de l’affiche du film donc il fallait honorer la commande et cela reste un des (maigres) atouts du film…
Encore une fois j’attire l’attention que ce film a été interdit aux moins de dix- huit ans, il n’est donc pas à montrer à des enfants ou des personnes sensibles et l’aura qu’il dégage est plutôt malsain, seuls les habitués de films de cannibales y trouveront leur compte, les autres passeront allègrement leur chemin…
Dans la filmo de Martino, on préfèrera « 2019 après la chute de New York », bien plus fun et attachant, d’ailleurs « La montagne du dieu cannibale » souffre d’un énorme handicap : son manque total d’humour…
Très spécial dans le genre, « La montagne du dieu cannibale » ne contentera que les fans de cinéma extrême…

Note : 7/10




samedi 16 avril 2016

CRUISING La chasse de William Friedkin, 1980

CRUISING LA CHASSE
de William Friedkin
1980
Etats-Unis
avec Al Pacino, Karen Allen, Paul Sorvino, Joe Spinell, James Remar, Powers Boothe, Richard Cox, Don Scardino, Jay Acovone
Polar
94 minutes
Recettes totales au box office américain : environs 20 000 000 dollars
Synopsis :
New York, début des années quatre- vingts…
La communauté homosexuelle de la ville est la cible d’un terrible tueur en séries qui frappe ses victimes avec la lame d’un couteau, des fragments de corps dépecés sont retrouvés ça et là…
Impuissante à retrouver le criminel psychopathe responsable de ces forfaits, la police new yorkaise piétine…
Steve Burns, une jeune recrue, est mandaté par le capitaine Edelson, pris en tenaille par le maire, pour infiltrer le milieu gay et trouver le tueur…
Nancy, la femme de Steve, questionne ce dernier mais Steve a pour consigne de ne rien dévoiler de sa mission, sous le pseudonyme de John Forbes, il s’installe dans un appartement proche du quartier où les homos ont pour habitude de venir se rencontrer…
Son voisin est Ted Bailey, un gay avec qui il sympathise, pensant trouver des indices sur les meurtres…
Un certain Stuart Richards semble être le responsable de ces atrocités…
Un soir, et après recoupé des informations concordantes sur sa culpabilité, Steve entraine Stuart dans un parc afin de s’adonner à des jeux sexuels avec lui…
Mon avis :
On savait en tant que cinéphiles aguerris depuis longtemps que William Friedkin était un spécialiste des films chocs, des coups de poings sur pellicule et des uppercuts filmiques, nul besoin d’évoquer sa carrière, sa réputation s’est forgée grâce à sa sincérité et son engagement pour produire et réaliser de nombreux chefs d’œuvre…
Ici, avec « Cruising la chasse » il s’attaque à un genre qu’il connaît et maitrise très bien (le polar) mais double la difficulté en intégrant le milieu homosexuel dans l’intrigue qu’il développe…
Soyons nets, il n’y est pas allé de main morte et a forcé le trait grossièrement sur la peinture de la communauté gay américaine, ce qui lui a valu les foudres de cette dernière à la sortie du film et même le refus de cautionner cela de la part de Pacino, c’est dire si « Cruising » est un film polémique, qui a fait et fera encore de nos jours grincer des dents…
L’intrigue policière, la technique utilisée, le jeu des acteurs, tout est impeccable, comme à l’accoutumée Friedkin, par sa rigueur et son talent, apporte une ascension et une plus value au polar du début des années quatre vingt, et outre la caricature du milieu gay, son film se suit allègrement, bénéficiant d’un rythme soutenu et prenant…
Friedkin nous entraine dans une plongée cauchemardesque avec un tueur qui fait penser au Ténia d’ « Irréversible » et même à Buffalo Bill du « Silence des agneaux » tourné dix ans plus tard (notamment la séquence des courriers que découvre Pacino dans la boite à chaussures lorsqu’il perquisitionne secrètement le domicile du tueur)…
Les seconds rôles (on retrouve Joe Spinell la même année qu’il a tourné « Maniac » et même la superbe Karen Allen qui enquillera dans « Les aventuriers de l’arche perdue » l’année suivante ainsi que Powers Boothe dans un rôle de figuration et James Remar –le psychopathe de « 48 heures » de Walter Hill- en gay violent et désaxé), bref, que du beau monde, pour un film très poisseux et plutôt anxiogène, à ne réserver uniquement qu’à un public averti…
Parfois provoquant la nausée (les pelles roulées, les coups de fouet, la nudité cradingue et surtout la scène du peep show par vidéo –j’ai même pensé à « New york ripper » de Fulci), « Cruising » doit se vivre comme une expérience de cinéma extrême, ce qui n’enlève nullement ses qualités et la puissance qu’il déploie…
Ultra couillu et atypique pour son époque, « Cruising » fait figure d’avant-garde du film policier et a bâti toute une flopée d’autres métrages qui dévient de la norme classique, ce qui le place, au final, comme un très grand polar, à la fois réaliste et ambigu sur le thème très spécial qu’il aborde…
Une bombe dégoupillée, saurez- vous la saisir ?

Note : 10/10




dimanche 10 avril 2016

En quarantaine de John Erick Dowdle, 2008

EN QUARANTAINE
de John Erick Dowdle
2008
Etats-Unis
avec Jennifer Carpenter, Jay Hernandez, Columbus Short, Jonhathon Schaech, Steve Harris (rien à voir avec le bassiste d’Iron Maiden !)
aka Quarantine
Remake culte/Horreur
89 minutes
Synopsis :
Quartier de Hayley, Los Angeles, 2007…
Angela Vidal est une très belle jeune femme, elle est journaliste, assistée de son caméraman Scott Percival, elle doit effectuer un reportage sur une caserne de sapeurs- pompiers, une des plus grandes de la ville…
Elle sympathise vite avec les soldats du feu et se plie à des blagues potaches avec eux…
Lorsqu’ils interceptent un message d’alerte, les pompiers foncent vers un immeuble d’un quartier de la ville, Angela et Scott sont avec eux !, ils trouvent les locataires du bâtiment, hagards et sortis de leur sommeil !
Madame Espinoza, une vieille dame, pousse des hurlements du dernier étage…
Les pompiers essaient de la calmer lorsque celle-ci égorge l’un d’eux en le mordant violemment…
C’est le début d’un long cauchemar, d’autant que toutes les portes de sorties de l’immeuble sont bouclées !
Tous les habitants sont mis en quarantaine, un cas de rage virale a été détecté !
Angela, Scott et tous les autres parviendront-ils à échapper à la mort ?
Mon avis :
Remake du film culte ibérique « REC » et en reprenant exactement la même trame scénaristique, « En quarantaine » s’approprie l’histoire de son prédécesseur mais, à la sauce hollywoodienne, il bonifie l’idée de départ par un rythme soutenu et alerte et des comédiens convaincants et surtout, « En quarantaine » instaure une terreur supplémentaire par des passages gore, bien plus que dans « REC » !
Là, ça charcle, ça y va à la trépanation à la perceuse, aux flots de baves et aux jets d’hémoglobine, le film ne s’embarrasse pas de considérations anecdotiques mais tranche vivement dans le lard, c’est une version surboostée de « REC »…
La belle Jennifer Carpenter (l’actrice qui joue la sœur de « Dexter » dans la série éponyme) reprend le flambeau après Manuela Velasco, elle s’en sort honorablement…
Les séquences du film ne sont pas redondantes et chacune d’entre elles permet de se placer dans la continuité du scénario qui va crescendo dans l’horreur…
Found footage filmé en « live », le spectateur n’a pas une minute de répit et l’enchainement  est réaliste (Scott pose la caméra au sol lors des attaques dans les escaliers, puis la reprend), pas de peau de renard en perspective car les mouvements filmiques sont bel et bien lisibles et pas trop désordonnés…
Même en ayant vu au préalable « REC », on prend tout de même grand plaisir à visionner « En quarantaine », on sait forcément tout ce qui va se passer, mais ça reste un bon moment de film d’horreur, à imbriquer au même niveau que son homologue espagnol…
Et surtout le générique final fait d’une musique sourde et atmosphérique (un peu à la Blair witch ou à la fin de « Massacre à la tronçonneuse » de 1974) est cent fois plus convaincant que la musique djeunz de « REC » qui désamorçait complètement l’effet de surprise !
« En quarantaine » est loin d’être un film inutile, il apporte une relecture, un supplément stylistique à « REC » et ce n’est déjà pas si mal, tous les fans de terreur cinématographique et de gore craspec y trouveront aisément leur compte et même les moins connaisseurs de ce genre ne seront pas floués dans ce film populaire qui trouve toujours son public…
A découvrir pour tous les frileux qui en ont entendu du mal, ne vous laissez pas manipuler par ce qui a été dit, laissez- vous aller et transporter car le plaisir est réellement au rendez-vous avec « En quarantaine » !

Note : 9/10





vendredi 8 avril 2016

Le Hobbit, la bataille des cinq armées de Peter Jackson, 2014

LE HOBBIT LA BATAILLE DES CINQ ARMEES
de Peter Jackson
2014
Etats-Unis/Australie/Grande Bretagne/Nouvelle Zélande
avec Cate Blanchett, Christopher Lee, Martin Freeman, Richard Armitage, Evangeline Lilly, Ian Mac Kellen, Benedict Cumberbatch
Fresque fantastique épique/Héroïc fantasy
163 minutes (version longue)
d’après l’oeuvre de J.R.R. Tolkien
Musique de Howard Shore
A participé également au scénario : Guillermo del Toro
Budget : 250 000 000 dollars
Recettes mondiales : 955 119 788 dollars
Synopsis :
Issu du précédent épisode, le maléfique dragon de feu Smaug décime le village entier des nains, Bilbon Sacquet parvient à provoquer l’exil de toute la population qui habitait la ville, ravagée par les flammes…
Avec le magicien Gandalf et quelques volontaires, Bilbon rejoint le royaume d’Erebor, ancien fief du dragon Smaug, il retrouve le trésor enfoui à l’intérieur d’une montagne immense…
Le guerrier Thorin, assisté de Legolas et de l’elfe Tauriel, combat toujours les armées d’Orcs, en fait, chaque clan, chaque ethnie se créée lui-même sa propre armée…
C’est une guerre totale et chaque combattant doit préserver sa vie et son patrimoine, s’aidant de pouvoirs surnaturels et magiques, Tauriel repousse les esprits maléfiques qui essayaient de contrer sa destinée…
Des lapins géants, des sangliers ou de simples chevaux serviront d’attelage à Thorin lors de bagarres épiques dont une, mémorable, sur la glace entre lui et le chef des Orcs…
A la fin de toutes ces aventures, Bilbon regagne la terre du milieu et découvre que depuis son absence, il a été considéré comme mort par la population qui vide son logis…
Le film se clot par ce qui doit faire la jonction entre la prélogie écoulée et la trilogie naissante : « Le seigneur des anneaux, la communauté de l’anneau »…
Mon avis :
Troisième et ultime opus de la prélogie des « Hobbit » après « Un voyage inattendu » et « La désolation de Smaug », « La bataille des cinq armées » clot les aventures de Bilbon de manière somptueuse et magistrale…
S’appuyant sur pléthore de combats épiques (plus que dans ses prédécesseurs), le film ne déroge nullement à la règle et aux codes régis par Peter Jackson…
Formatée dans une héroïc fantasy unique en son genre, l’aventure se suit avec bonheur et délectation et toujours dans des décors et des paysages de rêves…
Les envolées de caméras subliment le ciel et les montagnes malgré des trucages qui, souvent, ne privilégient que le numérique, Jackson se concentrant moins sur la crédibilité de certaines séquences (le pont en pierre suspendu qui perd ses marches, peu crédible voire carrément ridicule !)…
Ceci étant, on a affaire à un spectacle familial de très grande qualité, qu’il faut éviter de visionner si l’on est fatigué, certains dialogues/monologues affaiblissant le rythme de l’histoire…
Les combats sont impressionnants et très spectaculaires, notamment la scène des Orcs sur le lac gelé ou le prologue avec la destruction de la ville par Smaug, crachant des flammes à tout va…
Il fallait bien rééquilibrer toute l’histoire et la présence des protagonistes pour rendre plausible la jonction entre les deux trilogies et on peut dire que Jackson s’en est très bien sorti dans l’ensemble…
« Le hobbit », « Le seigneur des anneaux » sont une usine à rêves, au même titre que d’autres mégablockbusters comme « Star wars », le seul reproche que l’on pourrait faire sur « La bataille des cinq armées » est peut être que c’est le segment qui s’essouffle le plus, il était temps que cela s’arrête, Peter Jackson a usé toutes ses cartouches, le spectateur sort comme le fil conducteur du film, vidé et épuisé…
Le réalisateur avoue lui-même avoir produit un film de commande, comme s’il avait fallu aller au bout du contrat, terminer ce qui avait été commencé…
Il ne faut pas lui jeter la pierre, il s’en sort de façon correcte…
Du haut niveau en matière d’héroïc fantasy qui comblera les geeks fans de la saga…

Note : 9/10






jeudi 7 avril 2016

Te marre pas c'est pour rire de Jacques Besnard, 1982

TE MARRE PAS C’EST POUR RIRE
de Jacques Besnard
1982
France
avec Aldo Maccione, Michel Galabru, Chantal Nobel, Jean Pierre Darras, Marthe Mercadier, Jacques Legras, Smaïn, Brigitte Lahaie, Pit et Rik, Jacques Marin
Comédie satirique
90 minutes
Edité en DVD chez studiocanal
Dialogues de Jean Amadou
Synopsis :
France, début des années quatre vingts…
Suite au décès accidentel de son oncle, un industriel qui dirige une fabrique de cycles, Bruno Puccini reprend la succession de son usine…
Il peut compter sur Albert, son chauffeur fidèle et dévoué…
Il rencontre un à un tous ses employés, dont Janine Royer, sa belle assistante, et notamment Michel Frémont, le responsable syndical qui est un fervent mélomane, ce dernier vit avec son épouse Agathe et le couple est sans le sou…
Puccini est féru d’astrologie et, suivant chaque signe zodiacal de ses collègues, détermine s’ils sont bons ou mauvais…
Face aux pitreries et aux injonctions de Puccini (il déteste la couleur jaune et veut que tous ses salariés s’habillent en rose), Flavacourt, le chargé de mission publicitaire, prévoit un plan médiatique où Puccini est tourné en ridicule lors de spots télévisuels, le chiffre d’affaires dégringole !
Après une dispute, Puccini licencie Frémont, tous les autres employés, par solidarité, se mettent alors en grève et séquestrent Puccini…
Flavacourt invente un stratagème et fait croire à Puccini lors d’un coup monté que Frémont est son « double astral », ni une ni deux, Puccini le réintègre et triple son salaire !
Mon avis :
Sous les atours d’un titre particulièrement débile et peu engageant, « Te marre pas c’est pour rire » se révèle finalement une honnête comédie mettant bien sûr en valeur la personnalité et le fort potentiel comique d’Aldo Maccione, disons le net, ce dernier crève l’écran mais il est secondé par un Galabru déchainé et une brochette de seconds rôles très intéressante (Darras en tête)…
Multipliant les gags et les surprises (un caméo de Brigitte Lahaie qui sort de nulle part !), « Te marre pas c’est pour rire » tient plutôt bien la route et l’intrigue défile de façon fluide via des situations cocasses (le restaurant maghrébin « Chez Mustapha ») et s’invite même dans le domaine du social et du monde ouvrier (le piquet de grève et la séquestration du patron)…
Il y a une caricature appuyée du monde du travail et de l’entreprise mais rien n’est jamais méchant ou vindicatif, « Te marre pas c’est pour rire » est avant tout une comédie bon enfant et tout public, à l’instar des films de Pierre Richard ou même de De Funès (Jacques Besnard a une carrière fournie et avait déjà dirigé l’acteur dans « Le grand restaurant »)…
Le début hilarant est un modèle de timing et déclenche instantanément les zygomatiques, on est proche du comique absurde comme celui britannique, bref, même si quelque peu daté (le film accuse les années avec ses trente- quatre ans au compteur), « Te marre pas c’est pour rire » bénéficie d’une franchise dans le message qu’il délivre et les comédiens parviennent, grâce à leur talent et leur expérience, à rendre drôle et rehausser le comique de situations d’une histoire abracadabrantesque, ce qui n’était pas gagné au départ…
« Te marre pas c’est pour rire » n’est pas le chef d’œuvre annoncé mais permet aisément de passer un bon moment et, de plus, est un témoignage de la société française du début des années quatre vingts, un peu comme une photographie de cette période tout droit sortie de l’opulence des seventies et que l’on a plaisir à revoir…
La sympathie envers Aldo Maccione est immédiate…
Le DVD de studiocanal est nickel et l’image d’excellente qualité…
A voir avec curiosité, une comédie marginale et sincère qui a oublié d’être prétentieuse…

Note : 7/10



mercredi 6 avril 2016

Survival of the dead de George Romero, 2009

SURVIVAL OF THE DEAD
de George Romero
2009
Etats-Unis/Canada
aka Le vestige des morts vivants
aka La survie des morts vivants (titre canadien)
avec Alan Van Sprang, Kenneth Welsh, Kathleen Munroe, Devon Bostick, Athena Karkanis, Richard Fitzpatrick
Film de zombies
85 minutes
Edité en DVD chez Opening
Synopsis :
Une ville côtière des Etats-Unis, fin des années deux mille…
Cela fait plusieurs semaines que les morts sont revenus à la vie, ils sont assoiffés de sang et affamés de chair humaine….
Sur l’île isolée de Plum, James O’Flynn et ses deux filles, les jumelles Jane et Janet O’Flynn, sont en conflit interne avec la famille Muldoon, ils se bagarrent sur la manière à employer pour se débarrasser des zombies…
Lorsque les deux enfants Muldoon sont contaminés, leur père les attache avec des chaines dans leur chambre afin de ne pas éveiller l’attention, O’ Flynn les tue sans ménagement…
Sur ces entrefaits, des militaires déserteurs  dont fait partie la volcanique Tomboy, une belle recrue lesbienne, volent un van (aperçu dans le précédent opus « Diary of the dead ») et déciment une horde de morts vivants sur un port, en pleine nuit…
Ils embarquent sur un cargo et, via les conseils d’un vieil homme sur internet (Capitaine Courage), se rendent sur… l’ile de Plum !
Arrivés sur place, ils assistent à une bagarre entre les O’ Flynn et les Muldoon…
En outre, ils doivent également combattre des dizaines de zombies…
Muldoon pense arriver à enrayer la faim des zombies, il est persuadé que ces derniers pourraient se nourrir de la chair de ses chevaux !
Mon avis :
Enième mouture de la saga entamée en 1968 par George Romero, « Survival of the dead » est, et de loin, le plus mauvais avatar de cette catégorie…
Romero a voulu démultiplié l’originalité qu’il avait entamé avec « Diary of the dead » et s’est vautré dans un métrage sans consistance et totalement à la rue…
Ce qui passait à peu près dans « Diary of the dead » malgré le cassage des codes et le bafouement de la tonicité romerienne (où est passée la dynamique de « Dawn of the dead », l’intelligence scénaristique de « Day of the dead » ?) devient carrément gonflant dans « Survival of the dead », on est loin du plaisir que les films de Romero nous procurait auparavant…
Tout est fade, inutile et ne ressemble à rien dans « Survival of the dead », on s’ennuie ferme, le talent dont faisait preuve Romero semble avoir disparu, un comble !
Ponctué de trouvailles qui tombent instantanément à l’eau (les zombies qui dévorent un cheval, fallait oser !), « Survival of the dead » souffre d’un énorme manque de crédibilité, que ce soit dans le jeu des acteurs ou à cause d’un scénario bancal, rien ne tient la route et c’est indigne d’un grand réalisateur comme Romero, il sucre complètement les fraises et n’a aucune excuse, même « Resident evil » passe pour « Citizen Kane » à côté…
La seule chose que le film prouve c’est que Romero est capable du pire comme du meilleur et que l’on ne peut être et avoir été, l’adage se vérifie et ça fait beaucoup de peine, mieux vaut garder en souvenir des chefs d’œuvre du film de zombies comme « Dawn of the dead » ou « Le jour des morts vivants », Romero a éteint son talent en 2009, la lumière de sa gloire n’est plus perceptible et je suis bien le premier à le regretter avec cet opus anémié, affligeant et grotesque…
La descente aux enfers filmique est entamé, on a touché le fond et Romero, après ça, ne pourra que remonter, il a atteint les abysses de la nullité…
Le naufrage est tel qu’il donne envie de revoir les films de ses comparses italiens, bien meilleurs, et même les pires nanars du tandem Mattei/Fragasso sont mille fois plus réjouissants…
Un coup d’épée dans l’eau, comment perdre une heure vingt de votre vie de cinéphile…

Note : 3/10