dimanche 25 septembre 2016

Le redoutable homme des neiges de Val Guest, 1957

LE REDOUTABLE HOMME DES NEIGES
de Val Guest
1957
avec Peter Cushing, Forrest Tucker, Maureen Connell, Richard Wattis, Wolfe Morris
86 minutes
Film d’aventures fantastiques
aka The abominable Snow man
Scénario de Nigel Kneale
Produit par la Hammer films
Produit par, entre autres, Michael Carreras (réalisateur du « Peuple des abîmes »)
DVD édité chez Seven sept
Synopsis :
Un petit village du Tibet, au milieu des années cinquante…
Le docteur Rollason, un botaniste anglais et sa femme, Helen, doivent étudier des plantes sur les montagnes de l’Himalaya…
Tom Friend, un autre docteur, débarque dans le temple tenu par le Lahma, il est accompagné de deux de ses hommes, Peter Fox et Ed Shelley, ils prévoient une expédition naturaliste pour étudier le comportement du Yéti, une créature vivant dans les sommets de cette montagne…
Friend prétend dur comme fer à Rollason qu’il veut juste analyser les conditions de vie de cet « homme des neiges », il convainc Rollason qui accepte de l’accompagner dans son expédition, Helen restera, elle, au temple et ne viendra pas avec son mari, le périple étant trop dangereux…
Les quatre hommes sont aidés par Kusang, le sherpa, ils essuient des tirs mais parviennent à regagner un refuge afin d’y passer la nuit…
Lorsque Rollason comprend que Friend souhaite, en fait, éliminer le Yéti à des fins commerciales, une violente bagarre éclate entre eux…
Le froid, la nuit et le manque d’oxygène vont provoquer des délires sur les moins résistants des montagnards alors que le Yéti pointera le bout de sa patte…
L’expédition va vivre des situations périlleuses et la météo devient très difficile, dans des conditions dantesques un combat pour la survie va s’engager…
Mon avis :
Il est arrivé à la Hammer films de produire des films en dehors des codes qui firent son succès et sa marque de fabrique, ce « Redoutable homme des neiges » déroge donc à la règle tracée par la Hammer et n’est pas un film de vampires ni un film de Frankenstein mais un métrage sur le Yéti, réalisé brillamment par Val Guest, déjà responsable des « Quatermass » excellente trilogie de science-fiction, il s’est donc appliqué et la présence du légendaire Peter Cushing est une plus-value pour ce film, très facile à suivre et fascinant…
Très bavard, « Le redoutable homme des neiges » bénéficie de paysages somptueux avec des vues de montagnes et de cimes enneigées très jolies et parfois les scènes nocturnes magnifient encore plus les décors, malgré la scène de la tempête où l’on voit bien qu’il s’agit de polystyrène et non de neige qui tombe…
Il faut tout de même attendre quarante-huit minutes avant de découvrir le Yéti, le temps de faire l’exposition de l’intrigue et la présentation des personnages et des traits de leurs caractères, passée cette attente, le film d’aventures initial dévie vers le film fantastique et l’effroi provoqué est indissociable du danger rencontré par Cushing et ses acolytes, le tout dans un environnement hostile…
Dès que le film débute, on est directement pris dedans et on ne décolle plus de son fauteuil jusqu’à la fin, tant il est passionnant…
Le charisme de Peter Cushing, le charme de Maureen Connell et les trognes de Richard Wattis et Forrest Tucker permettent de crédibiliser le « Redoutable homme des neiges » au scénario très méthodique et empli d’une aura rayonnante…
Bref, on se régale totalement, nous bien au chaud, les acteurs dans la neige et dans le froid, il faut s’installer sur son canapé, une boisson et un paquet de cigarettes sous la main et il ne reste plus qu’à savourer ce Hammer et ce plaisir visuel séduira aussi bien les cinéphiles aguerris que l’ensemble du public (aucune violence n’est à comptabiliser, le film est accessible et visible par tout le monde)…
Encore une fois le DVD de Seven sept de la collection « Trésors de la Hammer » est excellent au niveau qualité d’image et la jaquette est très belle, un incontournable donc…
A voir avec la plus grande jubilation, « Le redoutable homme des neiges » est un must have !

Note : 9/10





samedi 24 septembre 2016

Inspecteur la bavure de Claude Zidi, 1980

INSPECTEUR LA BAVURE
de Claude Zidi
1980
Avec Coluche, Gérard Depardieu, Dominique Lavanant, Dany Saval, Richard Anconina, Julien Giomar, Hubert Deschamps, Gérard Holtz, Richard Bohringer, Féodor Atkine, Marthe Villalonga, Philippe Khorsand, Martin Lamotte
Comédie policière satirique
97 minutes
Musique de Vladimir Cosma
Synopsis :
Paris, septembre 1980…
Fils d’un illustre inspecteur de police mort pendant un assaut chez un forcené, Michel Clément avait juré à son père qu’il ferait le même métier que lui ; une vingtaine d’années plus tard, il est admis de justesse et entre à la PJ de la capitale…
Roger Morzini, un dangereux malfaiteur, est considéré comme l’ennemi public numéro un, toutes les polices de France sont à ses trousses…
Faisant bananer de multiples opérations, Clément accumule les bourdes alors que Marie-Anne Prossant, une journaliste arriviste, est la témoin d’un tabassage sur Clément suite à un quiproquo…
Vermillot, le commissaire divisionnaire, se sert de Clément pour appréhender Morzini après que la journaliste ait défié ce dernier à la télévision…
Clément est chargé d’assurer la protection de Marie-Anne afin que les policiers remontent jusqu’à Morzini et l’arrêtent…
Hélas, la naïveté de Clément va faire capoter leur plan et rien ne va se passer comme prévu !
Mon avis :
Mené tambour battant, « Inspecteur la bavure » fait partie des bonnes grosses comédies françaises où des acteurs comiques comme Coluche excellaient et rapportaient un maximum d’argent à ceux qui les produisaient…
C’est vraiment du cinéma populaire et distrayant où le spectateur ne s’ennuie pas et Zidi est un honnête artisan qui a parfaitement compris la démarche à accomplir et la respecte à la lettre…
Le potentiel comique de Coluche est parfaitement exploité dans ce personnage très bande dessinée, un peu un Gaston Lagaffe à la PJ, certaines séquences sont à mourir de rire (la reconstitution avec le violeur, l’interrogatoire et « Presse purée », la poupée qui se dégonfle dans la voiture…), on a même droit à un carambolage de voitures de police que n’aurait pas renié les Blues brothers (sorti la même année)…
Le personnage de Morzini fait directement référence à Mesrine et la filiation entre les deux personnages est flagrante et évidente, il y a quelques caméo comme Gérard Holtz dans son propre rôle ou Anconina que l’on retrouvera avec Coluche dans « Tchao Pantin » et la participation en figuration de Richard Bohringer, méconnaissable…
Le rôle joué par Dominique Lavanant apporte un peu de féminité et le final avec Coluche est crédible car c’est finalement lui le « héros » du film qui sauve sa « belle » des griffes du « méchant »…
Au scénario simple mais regorgeant de rebondissement satiriques, « Inspecteur la bavure » est un film ludique où tout cinéphile prendra un panard et une rigolade quasi permanente, grâce à un rythme alerte et un découpage des plans très tonique…
Claude Zidi est alors à son zénith et sait mettre en scène de façon particulièrement efficace ses saynètes sans bâcler son travail, il s’applique à donner un rendu qui fait mouche pour provoquer les zygomatiques du spectateur…
Ultra sympathique et avec un Coluche survolté, « Inspecteur la bavure » est une immense réussite, un chef d’œuvre populaire qui rallie tous les publics et qui a su insuffler la dimension comique des années quatre-vingts avec une constance indéniable sans prendre une ride même trente années après…
On en redemande et en cas de coups de blues, « Inspecteur la bavure » est le  remède idéal, c’est un pur régal et le DVD qui est inclus dans le coffret « Coluche » avec la quasi- totalité de ses films est devenu très cher et collector, donc si vous êtes chanceux et que vous le possédez (comme moi), conservez-le précieusement !
A voir et revoir toujours avec le même plaisir…

Note : 8/10





dimanche 18 septembre 2016

Le masque du démon de Mario Bava, 1960

LE MASQUE DU DEMON
de Mario Bava
1960
avec Barbara Steele, Arturo Dominici, Ivo Garrani, Andrea Checchi, John Richardson
Film fantastique gothique
86 minutes
Budget : 100 000 dollars
aka La maschera del demonio
aka Black Sunday
d’après l’oeuvre de Nicolas Gogol
Synopsis :
Un village d’une province de la Moldavie, au dix- septième siècle…
Deux siècles auparavant, Asa Vajda, une jeune femme considérée comme hérétique est brulée lors d’un rituel par des villageois, au préalable ces derniers lui marquent le dos au fer rouge d’un « S » et lui applique sur le visage un masque clouté de l’intérieur, mais un orage et une pluie diluvienne empêchent sa combustion ; Asa et son fidèle mari Igor Javuto sont enfermés dans une crypte avec une vue du cercueil sur une effigie de croix, afin que si ces derniers se relèvent, la croix empêche leur résurrection…
Deux cents ans plus tard, les deux docteurs Thomas Kruvajan et André Gorobec font une halte suite à un accident de fiacre et, de fil en aiguille, atteignent la fameuse crypte !
Kruvajan se blesse le doigt et une goutte de son sang tombe sur la dépouille de Asa, celle-ci revient à la vie !
Katia, sa descendante, surprend les deux hommes…
Ils doivent se rendre au domicile du comte Vajda, souffrant…
Lorsqu’ Asa et Igor Javuto sont ramenés à la vie, c’est pour accomplir de nouveaux forfaits !
Après avoir saigné les deux chiens de Katia, ils vont faire régner la terreur et appliquer leurs doctrines démoniaques en vampirisant tous ceux et toutes celles qui croiseront leur chemin !, d’autant que le docteur André Gorobec est tombé fou amoureux de Katia !
Asa va jouer de ce stratagème pour le méprendre, les morts se comptent alors par dizaines !
Mon avis :
C’est évident que « Le masque du démon » est la génèse du film gothique italien, devançant même ses compatriotes d’outre-manche de la Hammer films, Mario Bava, pour sa première réalisation officielle, a frappé très fort avec ce film, véritable pierre angulaire sur laquelle tout un pan du septième art s’est bâti…
Barbara Steele avait seulement vingt- trois ans lorsqu’elle tourne le film et sa beauté est déjà instantanément iconique, elle représente à elle seule tout le climat, toute l’ambiance ténébreuse qui y règne, endossant deux rôles en même temps, elle fait déjà preuve d’une très grande maturité…
Dès l’entame, Bava ose des séquences carrément gore (lors du sacrifice et plus tard, avec l’œil gauche transpercé) et fait preuve d’un culot inouï pour l’époque (le film fut longtemps interdit dans certains pays du globe)…
« Le masque du démon » est en noir et blanc mais la légende raconte que Bava employa des techniques de jeux de couleurs sur les personnages pour « densifier » l’aspect graphique de son film, le résultat est dès lors sidérant !
Fascinant de bout en bout, le film prend une tournure carrément immersive pour le spectateur lorsque nous découvrons le passage secret derrière la cheminée qui mène tout droit à la crypte, plus gothique c’est impossible !
La sémantique utilisée est fidèle à l’œuvre de Gogol et rappelle complètement le segment du film tourné trois années plus tard, « Les Wurdalaks » tiré des « Trois visages de la peur », Bava acclimate à sa sauce la littérature fantastique gothique et la transcende en même temps par une mise en images très graphique et finalement assez fidèle à l’effroi provoqué voulu par l’écrivain…
L’acteur Arturo Dominici qui joue Igor a vraiment une tête à faire flipper une couvée de singes et sa démarche monolithique, presque cadavérique, renforce le côté oppressant de son personnage, alors que Katia/Asa joue plus sur le registre de la contradiction attirance/répulsion, d’ailleurs nombreux sont ceux qui tomberont dans son piège, succombant à son charme…
Film très habile et révolutionnaire pour le début des années soixante, « Le masque du démon » est un coup de tonnerre dans le cinéma italien et dans la totalité du cinéma fantastique mondial…
Lamberto Bava, le fils de Mario, rendra hommage à son père dans une scène du premier « Demoni » où il reproduit exactement le fameux masque du film de son père qui déclenchera toute l’intrigue avec le même modus operandi (la goutte de sang qui réveille l’entité démoniaque)…
Autant dire que si vous voulez voir un film innovant et d’une sincérité déconcertante, « Le masque du démon » répondra à vos attentes, tout y est original et bourré de charme, il est doté d’un relief et d’une richesse que peu d’autres films gothiques arriveront à égaler par la suite…
« Le masque du démon » est une référence du genre gothique et reste néanmoins parfaitement accessible à tout cinéphile, on ne s’ennuie jamais et on savoure une atmosphère fabuleuse, que Bava déclinera tout le long de sa filmographie avec le talent que l’on sait et qu’on lui connait…
Il nous faudrait un blu ray digne de ce nom car le DVD zone 2, même si honnête, n’arrive pas à sublimer les qualités graphiques du film…

Note : 10/10






samedi 17 septembre 2016

Les frissons de l'angoisse de Dario Argento, 1975

LES FRISSONS DE L’ANGOISSE
de Dario Argento
1975
avec David Hemmings, Daria Nicolodi, Macha Méril, Nicoletta Elmi, Gabriele Lavia, Clara Calamai
Giallo thriller fabuleux
126 minutes (version intégrale)
Edité entre autres chez Wild side (blu ray/DVD)
aka Profondo rosso
aka Deep red
Musique de Goblin
Scénario de Bernadino Zapponi et Dario Argento
Synopsis :
Ville de Turin, Italie, milieu des années soixante-dix…
Helga Ulmann est une médium qui pratique la télépathie, la jeune femme donne une conférence, elle dit « sentir » la présence de quelqu’un de malveillant…
Marcus Daly, un jeune homme pianiste, discute avec son ami Carlo, ils se trouvent sur une place de la ville et il est tard…
Soudain, ils entendent un cri strident qui résonne d’un bâtiment adjacent ! C’est Madame Ulmann, elle se fait assassiner ; Marcus fonce à son domicile et la trouve empalée par la poitrine à sa fenêtre, la police arrive sur place et conclut à un décès par homicide…
Une journaliste,  Gianna Brezzi, prend Marcus en photo et ce dernier fait la une des journaux locaux…
Ce n’est que quand Marcus échappe lui-même à la mort qu’il décide de mener sa propre enquête sur la mort de la médium, il est épaulé par Gianna…
Ses pérégrinations vont l’amener à raisonner dans l’inconscient du tueur et les découvertes qu’il va faire seront effroyables…
Mon avis :
Tourné en trois mois et dix jours, « Les frissons de l’angoisse » est le meilleur film de Dario Argento, il y distille toutes ses obsessions cinéphiliques et fait preuve d’un talent, d’une recherche graphique incroyable et sidérante…
Son film est autant psychotique que la personnalité du tueur principal et nous sommes dans la période pré-Bavaienne d’Argento, deux ans avant « Suspiria » donc pas d’exubérances dans les couleurs mais on note déjà des plans séquences axés sur la symétrie et les gros plans de robinets et d’éviers qui se vident et également le délire obsessionnel argentesque pour les bris de verre (que l’on trouve pratiquement dans tous ses films !)…
La référence à « Blow up » d’Antonioni est nette et Argento emploie le même acteur (David Hemmings) et Daria Nicolodi, qui deviendra sa femme…
La musique stridente de Goblin illumine l’anxiogénéité du film et transcende les passages d’angoisse, notamment lors de l’excursion dans la villa, véritable moment de flippe !
Il ne faut pas trop en raconter sinon cela gâcherait l’impact du film, mais ce qui est sûr, c’est qu’il faut au moins deux visionnages pour l’apprécier et capter la démarche qu’Argento a voulu impulser…
Summum du thriller italien, summum du giallo, « Les frissons de l’angoisse » est un hommage aux films d’Hitchcock avec un côté latin ; très impressionnant et précis dans la terreur qu’il insuffle, « Profondo rosso » est un film qui fait très peur et lorsque la double identité du tueur est révélée, on reçoit une décharge d’adrénaline et on ne peut s’empêcher d’avoir les poils qui se dressent…
Le scénario est particulièrement habile, d’ailleurs Argento ne l’a pas écrit seul mais s’est fait aider par Bernardino Zapponi, déjà responsable du script de (tenez-vous bien) « Felllini Roma » !
Film où l’eau a beaucoup d’importance (régurgitée par Macha Méril lors de la conférence, bouillante pour tuer dans la scène atroce de la baignoire, servant à soulager Carlo, l’ami de Marcus quand il se prend une cuite, et remontée par la bouche lors de la scène du collier pris dans l’ascenseur), « Les frissons de l’angoisse » balade complètement le spectateur dans un flux ininterrompu de scènes terrifiantes et Argento peaufine son style par des gros plans qui font mouche (la goutte de sueur qui dégouline de la tempe de Marcus lors de son agression, le microsillon qui se pose sur le disque vinyl ou l’œil en gros plan –qui sera repris dans « Ténèbres » sept années plus tard…).
Argento bouscule, renverse, efface et réinvente les codifications du giallo pour régner en maitre du genre et surpasser tous les autres avec « Deep red », il façonne tel un architecte visionnaire les fondations d’un genre que l’on pensait uniquement populaire alors qu’Argento en fait l’archétype du thriller moderne ; doué et sincère, il hisse son style et sa patte personnelle au sommet de son art, déjà entamé avec ses trois films précédents (« L’oiseau au plumage de cristal », « Quatre mouches de velours gris » et « Le chat à neuf queues »), il a bonifié son cinéma et s’est envolé avec « Les frissons de l’angoisse » qui lui servira de tremplin pour asseoir sa réputation de cinéaste culte…
Inutile de dire qu’il est impératif d’avoir vu « Les frissons de l’angoisse » si l’on se considère cinéphile…
Note : 10/10 immortel

Dédicacé à Bruno Terrier, David Mutelet, Lionel Corso, Patrick Lang, Daniel Aprin, Bertrand Lesaffre, Christina Massart, Bruno Dussart et Pierre Jean Gabriel Bertrand






mercredi 14 septembre 2016

ITINERAIRES BIS, Bruno Mattei de David Didelot, 2016

ITINERAIRES BIS BRUNO MATTEI
de David Didelot
2016
Décrié par les uns, adulé par les autres, le cinéaste Bruno Mattei est sans aucun doute une référence du cinéma bis, et le réalisateur le plus fou de sa catégorie ; ses œuvres sont pour la plupart des nanars et il a acquis très vite une réputation de cinéaste culte via des films comme « Virus cannibale », « Les rats de Manhattan » ou « Women prison massacre »…
Pour ce qui nous concerne, l’immense cinéphile David Didelot retrace en détails la carrière de ce réalisateur, méconnu du grand public mais vénéré par les fans de bis grindhouse, dans son livre édité par Artus et intitulé « Itinéraires Bis »…
Le livre fourmille d’infos et de photos et est remarquable à tous points de vue, broché de façon splendide et rempli de détails croustillants sur la carrière de Mattei, c’est en quelque sorte LA bible que tout aficionado se doit de posséder s’il est accro au cinéma bis italien, ce livre est immanquable et particulièrement bien écrit, David Didelot maitrisant son sujet comme nul autre…
Décliné par les genres que Mattéi explora durant sa prolifique carrière (péplum, aventures, SF, film de zombies, film carcéral, érotique) et non sans humour, « Itinéraires bis » retrace et relate en décortiquant les grandes lignes du cinéma de Mattei, toujours avec précision et avec un talent que l’on connait de la part de David Didelot et qui s’avère remarquable…
Moderne dans sa présentation et très bien écrit et commenté, ‘Itinéraires bis » est le Must have qu’il faut posséder impérativement, son prix peu élevé (39 euros) est une raison supplémentaire pour le posséder et faire vivre Artus films, déjà grosse maison d’éditions en DVD…
Très accessible et jamais prétentieux, David Didelot s’est adapté dans son écriture à tout type de public et par conséquent, n’importe quel lecteur, même néophyte en la matière, pourra lire « Itinéraires bis » et se délecter sur les facéties de ce réal bien barré qu’était Bruno Mattei…
Avec un immense travail de recherches toutes plus fouillées les unes que les autres, David Didelot s’est énormément documenté pour réaliser son ouvrage, il a su capter l’essence du cinéma de Bruno Mattei de façon remarquable pour élaborer son livre et ce pour notre plus grand plaisir…
Conscient du caractère « touchant » de l’œuvre de ce bonhomme, à la fois barré et attachant, David Didelot a décliné avec une grande rigueur toutes les facettes de son style, illuminant ainsi la marginalité peu commune de Bruno Mattei…
« Itinéraires bis », outre une œuvre sincère et rempli de bienveillance, est un pavé qu’il faut posséder impérativement pour connaitre ou découvrir Bruno Mattei, écrite par un passionné avec un grand « P », facile à lire et passionnant de la première à la dernière ligne…
Un must…



dimanche 11 septembre 2016

Angelus Apatrida, Thrash moderne espagnol

ANGELUS APATRIDA
Heavy thrash metal espagnol
Formé en 2000, originaire d’Albacete, Angelus Apatrida est composé de Guillermo Izquierdo, son frère José, de David G. Alvarez et de Victor Valera…
Angelus Apatrida délivre une musique entrainante et très rentre-dedans proche de groupes comme Havok ou même Slayer, dont ils sont des disciples même si leur style lorgne également du côté de Megadeth…
Ils ont sorti deux démos et cinq albums (« Evil unleashed », « Give’em War », « Clockwork » « The call » et « Hidden evolution » leur dernier opus qui date de 2015), le groupe a fait fureur sur scène lors de nombreux festivals et possède une niak et une énergie redoutable !
Riffs ciselés, double grosse caisse pétaradante et chant tantôt clair tantôt thrashy, le succès ne s’est pas fait attendre et le groupe acquiert une notoriété très rapide, contentant de nombreux fans dont le nombre croit à longueur d’années…
Une musique très travaillée et moderne avec des morceaux phares comme « You are next », « Vomitive » ou « The hope is gone » révèlent une puissance dans les compositions et un sens de la dynamique que seuls les meilleurs peuvent se targuer de produire, par son talent, Angelus Apatrida n’a rien à envier aux autres groupes de thrash metal, ils en sont un des meilleurs ersatz dans la période 2010/2015 et il va s’en dire que leur carrière a été fulgurante !
Avec « Hidden evolution » Angelus Apatrida prend une tournure encore plus heavy et plus axée sur le progressif, le morceau éponyme de l’album dure 9 minutes !
Il y a du Pantera dans la musique d’Angelus Apatrida, d’ailleurs ils ont repris le morceau « Domination », groupe jeune et très dynamique, Angelus Apatrida est pétri d’énergie et donne une dose de métal boosté très facilement identifiable, ils font du thrash metal mais ne copient personne, parvenant à créer leur « patte », leur style se forge dans les standards du genre mais n’est jamais plagiaire…
Les deux meilleurs albums à posséder impérativement sont « The call » et « Hidden evolution », « Give’m war » est sympathique et « Evil unleashed » un peu trop brouillon…
Vous aimez Testament, Megadeth, Slayer, Havok et les plans de thrash moderne ?

Ruez- vous sur Angelus Apatrida !!!!!




CONTRONATURA d'Antonio Margheriti, 1969

CONTRONATURA
d’Antonio Margheriti
1969
Italie/Allemagne
avec Marianne Koch, Joachim Fuchsberger, Helga Anders, Claudio Camaso, Dominique Boschero
Film fantastique gothique
87 minutes
Edité en DVD chez Artus films
Synopsis :
Grande- Bretagne, dans les années vingt…
Ben Taylor et sa femme Viviane doivent effectuer une transaction financière, sortant d’une maison de jeux, Alfred Sinclair, un beau brun playboy qui fait fureur auprès de la gente féminine, est promu pour être l’homme de main de Taylor, ses conquêtes sont Elisabeth et Margaret, deux superbes femmes…
Archibald Barrett, un notable de la classe aisée, accompagne Taylor et les autres dans un fiacre, ils partent de nuit ; hélas un terrible orage éclate et le véhicule s’embourbe !
Ne pouvant continuer, les protagonistes trouvent refuge dans un chalet, ancien hôtel, où vivent Uriat, un quinquagénaire et sa mère…
D’abord intrigués, les visiteurs se demandent si la mère d’Uriat ne serait pas aveugle, ce dernier leur explique qu’elle est en état de « transe », le fils et sa mère étaient en train de pratiquer une séance de spiritisme, ils invitent leurs hôtes à y participer…
D’abord réticents, ces derniers finissent par accepter, la terrible vérité va pouvoir éclater au plein jour, alors que Margaret pratique un jeu saphique dans la chambre…
Et si la fortune amassée par Ben Taylor n’était qu’une source de faits illégaux ?
Ponctuée de flashbacks, la séance de spiritisme vire au cauchemar et une vengeance inopinée de la part d’Uriat va transformer la nuit en un véritable calvaire !
Mon avis :
Totalement inédit en France et même en VHS, « Contronatura » est donc un film particulièrement rare et précieux et inutile de dire qu’encore une fois Artus films frappe très fort en le sortant, tout cinéphile fanatique de bis italien ne pourra que trouver son bonheur dans ce métrage très esthétisé où Margheriti s’est particulièrement appliqué à dégager une atmosphère gothique, alors que ce genre semblait délaissé puisqu’il connut son âge d’or les années précédentes…
Margheriti dose savamment baroque, érotisme, film de demeures, huis clos et connotations paranormales pour accoucher d’un de ses meilleurs films, il a soigné les décors, les plans séquences en les dotant d’un fort potentiel graphique qui fait nettement illusion par des trouvailles techniques qui relèvent du haut du panier, inhabituelles pour ce genre de productions…
Le premier quart d’heure sert d’exposition et de présentation des personnages, puis « Contronatura » se mute en huis clos décliné habilement par des flashbacks qui font comprendre au spectateur pourquoi les protagonistes ont atterri là…
Un scénario machiavélique très précis intègre les faits et gestes passés de Taylor et le film prend alors un essor insoupçonné qui met tout le monde par terre ; 47 ans avant Tarantino et ses « Huit salopards », Margheriti se sert du huis clos et de la répétition de plans tournés sous un autre angle pour scotcher les cinéphiles que nous sommes et nous asséner une mandale dans les dix dernières minutes, véritable virage dans l’histoire, qui va propulser l’intrigue de manière prodigieuse…
Le montage alterné avec la chasse à courre et les ébats langoureux des deux nymphes, l’austérité qui règne dans le chalet, le générique avec la pluie torrentielle sont autant d’éléments qui confèrent à la qualité de « Contronatura », gothic movie à part si on le compare à ses prédécesseurs et qui n’a rien à leur envier, tant la précision dont fait preuve Margheriti est imparable…
Tour à tour envoutant et insolite, « Contronatura » est une tentative réussie de régénérer le genre du film gothique, l’interprétation sonne juste et le climat qui se dégage très atmosphérique, seul bémol, le final avec des moyens ridicules (la maison en miniature lors de l’inondation) mais ceci est un détail…
Les belles actrices donnent un charme capiteux et n’hésitent nullement à dénuder leurs superbes corps dans des saynètes plutôt osées pour l’époque, ce qui vaudra à « Contronatura » une interdiction aux moins de seize ans, mais, comparé aux films actuels, cela reste un érotisme relativement sage, qui plaira aux érotomanes…
A noter que le DVD d’Artus ne comporte pas de piste audio française mais les deux versions allemandes et italiennes sous-titrées en français…
Encore une fois un travail remarquable de la part de cette maison d’éditions, « Contronatura » se savoure avec le plus grand plaisir et marque d’une pierre blanche le genre gothique…
A visionner pour tout fan de cinéma baroque…

Note : 9/10




samedi 10 septembre 2016

Les tontons flingueurs de Georges Lautner, 1963

LES TONTONS FLINGUEURS
de Georges Lautner
1963
France/Allemagne/Italie
Avec Lino Ventura, Bernard Blier, Francis Blanche, Jean Lefebvre, Venantino Venantini, Claude Rich, Robert Dalban, Sabine Sinjen
Comédie déjantée
112 minutes
Edité chez Gaumont vidéo
Dialogues de Michel Audiard
Synopsis :
Montauban et Paris, début des années soixante…
Fernand Naudin, un industriel vendeur de tracteurs mène une vie paisible jusqu’au jour où il reçoit un télégramme qui lui demande de se rendre en urgence au chevet d’un de ses anciens amis, Louis dit le mexicain, ce dernier est mourant et avant de passer l’arme à gauche, il souhaite que Fernand s’occupe de sa jeune fille, Patricia…
Le mexicain est un malfrat parisien qui possède des cercles de jeux clandestins, une distillerie d’alcool prohibé et des maisons de passes ; Raoul Volfoni et son frère Jean ne l’entendent pas de cette oreille et vont rapidement chercher à éliminer Fernand, qui échappe de peu à la mort lors d’un accident de camion en pleine nuit…
Maitre Folace, le notaire chargé du bon déroulement de la transaction semble lui aussi dépassé…
Heureusement, Fernand est épaulé par Pascal, un tueur d’origine italienne à la gâchette facile, qui lui rendra moult services, notamment lors d’un traquenard…
De plus, Patricia s’est amourachée d’un jeune artiste qui compose de la musique expérimentale, Fernand se trouve dans un pétrin inextricable !
Le film se clôt par le mariage de Patricia alors qu’une voiture piégée explose juste devant l’église !
Mon avis :
Film mythique qui n’a pas pris une ride même un demi-siècle après sa création, « Les tontons flingueurs » est surtout réputé pour les dialogues ciselés de Michel Audiard, mais il faut aller plus loin car le film recèle également de qualités techniques surprenantes et pour le moins inhabituelles pour l’époque, Lautner revendique ouvertement la filiation avec les films d’Orson Welles et lorsque l’on connaît la pression qu’a eue le directeur de la photographie sur « Les tontons flingueurs » on se dit qu’il s’en est sorti haut la main !
La séquence incroyable avec le mexicain mourant sur son lit et le jeu de miroir derrière est hallucinante, la maitrise est bel et bien là, Lautner combine la sémantique avec l’aspect visuel, dès lors on ne peut qu’être bluffé !
Avec « Les tontons flingueurs », Lautner réinvente le polar qui n’en est pas un, mais plutôt une joyeuse comédie, joviale, bourrée d’excentricités et très imaginative…
Les comédiens sont tous prodigieux, Lino avec sa carrure, Francis Blanche et sa bonhommie et Bernard Blier hilarant avec sa trogne de nounours souffre- douleur qui prend « bourre-pif » sur « bourre-pif », Jean Lefebvre, Venantino Venantini et même le couple Claude Rich/Sabine Sinjen sont épatants, apportant un peu de fraîcheur par leur jeunesse insouciante dans le microcosme rude des gangsters qui gravite autour d’eux !
Tonique et bourré d’action, « Les tontons flingueurs » est un métrage énergique qui se suit avec le plus grand plaisir sans discontinuer, certaines séquences sont devenues mythiques (la cuisine avec l’alcool « ça c’est du brutal ! »), Lino qui se passe de l’aqua velva alors que la jeune Patricia fait sa rencontre (scène très sensorielle qui se vit de l’intérieur), la façon dont Lino/Fernand « vire » tous les jeunes de la maison après leur soirée dansante, tout ceci est fortement déjanté et jubilatoire en même temps, Lautner parvient à donner du plaisir au spectateur qui se délecte dans un tourbillon de scènes comiques qui feront date…
Et dire que Lino Ventura faillit refuser le rôle de peur de ne pas être crédible dans une comédie !
Le blu ray du film est monumental, l’image y est d’une qualité exceptionnelle, idéal pour découvrir ou revoir ce film, avec « Les tontons flingueurs » le spectateur est ébahi, il s’en prend plein les yeux (des trouvailles techniques de toute beauté) et plein les oreilles (les dialogues et la sémantique d’Audiard sont magistraux), on ne peut rater un tel film !
Jouissif au plus haut point, « Les tontons flingueurs » fait culminer à son zénith la comédie des années soixante et même la totalité du cinéma français pré –années soixante- dix…
Un pur régal à visionner sans aucune modération, devenu culte depuis et qui le restera tant son originalité, sa modernité de traitement et sa gouaille font mouche…

Note : 10/10





samedi 3 septembre 2016

BATMAN V SUPERMAN , l'aube de la justice de Zack Snyder, 2016

BATMAN V SUPERMAN L’AUBE DE LA JUSTICE
de Zack Snyder
2016
Etats-Unis
Avec Ben Affleck, Jeremy Irons, Laurence Fishburne, Diane Lane, Henry Cavill, Gal Gadot, Jesse Eisenberg, Amy Adams
182 minutes (version ultime)
Film de super héros
Produit par Christopher Nolan, entre autres
Budget : 250 000 000 dollars
Synopsis :
Villes de Metropolis et de Gotham City, 2016…
Batman et Superman appliquent la justice chacun à leur manière, Batman en faisant régner la loi face à des contrevenants et Superman, de par sa force herculéenne, sauve des vies lors de catastrophes naturelles (notamment des inondations) ou lorsque des immeubles sont attaqués et mettent en péril leurs occupants…
Superman alias Clark Kent travaille toujours au Daily Planet avec comme collègue, la belle Lois Lane, qui est également son épouse…
Lors d’une enquête en Afrique, Lois manque d’être tuée par un groupe terroriste, Superman déboule in extremis et la sauve…
Il s’agissait d’un test pour voir quelles étaient les capacités de Superman face aux armes des belligérants…
De son côté, Batman délivre des prisonniers clandestins enfermés dans  des sous-sols par un dangereux malfrat, Batman comme « signe » marque au fer rouge un insigne en forme de chauve-souris sur le torse de ceux qu’il a châtiés…
Lex Luthor veut contrer Superman et que ce dernier soit dénigré par la population et les médias, il parvient, très riche, à créer un monstre (le Doomsday) issu de la kryptonite prélevé sur le cadavre de Zorg, que Luthor a pu approcher…
Le Doomsday débarque en ville et provoque le chaos, c’était sans compter sur une nouvelle venue, Wonder Woman, qui va aider dans leurs tâches Superman et Batman à éradiquer le Doomsday…
Hélas, Superman est très gravement blessé lors du combat et tout laisse à penser qu’il ne pourra pas survivre !
Lois Lane retrouve un peu plus tard un colis que Clark Kent lui avait envoyé, il contient une bague…
Lors de son enterrement, lorsque que Lois jette de la terre sur son cercueil, celle-ci se met alors en lévitation !
Mon avis :
TROP DE MOYENS TUE LES MOYENS ! C’est la première pensée qui ressort après le visionnage de « Batman V Superman, l’aube de la justice », film ultra friqué, tape à l’œil et m’as-tu vu, il aurait fallu moins de densité, moins de séquences, le film y aurait plus gagné en étant plus « light » ; et qu’est-ce que cela s’étire !  A aucun moment, Snyder ne s’est mis dans la peau du spectateur en pensant qu’il risquait de s’ennuyer pendant ces TROIS heures, OK c’est bien de faire un film mais plus on est brefs, plus ça développe l’imagination du spectateur, en faire trop n’est jamais bon !
Ça démarrait plutôt bien avec l’introduction sur les origines de Batman et l’assassinat de ses parents, mais dès l’arrivée de l’insupportable Lex Luthor, le film patauge et perd son rythme pour s’engluer dans de la pachydermie scénaristique, rehaussée il est vrai par quelques bons moments (le procès, les scènes de dévastations –très impressionnantes !-)…
Le « Doomsday » (monstre de kryptonite) est très laid et les effets CGI de celui-ci lors des combats sont bâclés, les images de chaque plan sont à la limite de l’illisible et agressent plus qu’elles ne fascinent !
Gal Gadot, la belle actrice israélienne qui incarne Wonder Woman, est trop rare dans l’ensemble du métrage et délivre une composition plutôt fade ; Ben Affleck souffre de son passif avec « Daredevil » et les fans de la première heure ne lui ont pas fait de cadeau ; Henry Cavill s’en sort honorablement tout comme Amy Adams et les seconds rôles incarnés par les illustres comédiens que sont Fishburne et Irons…
Mais les trois heures, il faut se les farcir ! L’action décolle ne réellement qu’au début de la deuxième heure, le film est quand même prétentieux et peu accessible, ce qui empêche au spectateur d’y faire une franche immersion ; Snyder refait toujours le même film avec un postulat de jeux vidéo fait pour des geeks gamers et non des cinéphiles (à contrario de Nolan avec sa trilogie des « Dark Knight » qui, lui, apporte plus de plaisir au public)…
Il est normal et tangible dans tout film qu’il y ait une entrée en matière, mais pas qu’elle fasse la moitié du film !
Le final vire au pathos et la dernière image fait comprendre qu’il y aura une suite et ce sera encore Snyder aux commandes…
« Batman V Superman, l’aube de la justice » donne envie de se remater « L’homme puma » d’Alberto de Martino, là au moins on rigole et on ne s’ennuie pas…
Un gâchis visuel et narratif mis à part quelques séquences intéressantes, je me suis ennuyé ferme et j’ai même dû passer certains chapitres pour revenir dessus après, ça ne m’était jamais arrivé en regardant un film…
A réserver à un public d’ados ou de fans invétérés de Marvel, les autres, les cinéphiles puristes qui sont réceptifs à Kurosawa ou à Ingmar Bergman, n’y pensez même pas…

Note : 6/10