vendredi 30 juin 2017

BERNIE d'Albert Dupontel, 1996

BERNIE
d’Albert Dupontel
1996
France
avec Albert Dupontel, Hélène Vincent, Claude Perron, Roland Blanche
87 minutes
Comédie caustique décalée
Musique de Ramon Pipin et Noir désir
Nominé aux Césars pour la meilleure première oeuvre
Synopsis :
Région parisienne, milieu des années quatre-vingt dix…
Bernie Noël, un orphelin qui fut retrouvé dans une poubelle, quitte l’établissement de la DDASS à l’âge de trente ans ; il végète et cherche à retrouver la trace de ses parents ; de fil en aiguille il s’introduit illégalement dans les locaux de la DDASS et retrouve son dossier après avoir frappé une employée de ménage…
Ses pérégrinations le mènent chez Donald Willis, un vieil homme alcoolique en fauteuil roulant ; les deux hommes, à la recherche de la mère, pénètrent dans une maison bourgeoise, c’est le carnage ! à coups de pelle, ils tuent quasiment tout le monde !
Bernie tombe amoureux de Marion, une jeune toxicomane paumée et très belle…
Ils partent tous les deux dans un transformateur électrique et font l’amour ; après tous les meurtres, Bernie est recherché par les gendarmes…
Ces derniers parviennent à retrouver sa trace, un siège est alors mis en place…
Mon avis :
Film devenu instantanément culte à sa sortie, « Bernie » est un métrage très atypique qui hérite de la culture Hara Kiri créée par le Professeur Choron, Dupontel signe là une comédie foutraque totalement déjantée et parfois ultra violente avec des répliques inoubliables et des séquences gore qui font que « Bernie » n’est pas du tout un film tous publics (il a été interdit aux moins de douze ans à sa sortie, ce qui est tout à fait justifié)…
On adhère totalement ou… pas du tout ; Dupontel met les coudées franches dans la dérision et le délire, « Bernie » est un pétage de plombs filmique mais, par contre, on ne peut lui enlever l’aspect technique de ses plans séquences très bien réalisés (beaucoup de plans fixes sur les visages, des trouvailles insensées de cadrage, des « inventions », Dupontel a su transposer ses délires sur pellicule de manière virtuose !)…
« Bernie » offre au spectateur une galerie de personnages marginaux au plus haut point, décalés avec la société et pourtant crédibles et possibles d’exister dans nos banlieues (Dupontel n’occulte pas l’aspect réaliste de cette folie ambiante qui règne parfois, issue de la misère et du dénuement dans les zones urbaines où vivent les « laissés pour compte »), à ce titre, le personnage de Marion (extraordinaire Claude Perron), fille toxicomane et espoir de sortie pour Dupontel, est le vecteur du film, c’est ce protagoniste qui fait rebondir l’histoire et qui booste l’aspect onirique et métaphorique du film, qui culminera au final avec la scène de chevauchée ; Bernie semble voir en Marion le sens de son existence et peut être aussi son salut…
Incontestable réussite aussi bien visuelle que scénaristique (on ne s’ennuie pas et on suit avec plaisir les aventures de Bernie), le film a le mérite d’exploser les conventions des comédies françaises de l’époque et Dupontel a pris un sacré risque (c’est son premier film, financé en partie par Mathieu Kassovitz), l’histoire est hyper casse-gueule et avec un tel postulat, ce n’était pas donné à tout le monde de réussir, et bien Dupontel a aisément gagné son pari et acquis une renommée nationale, ses films suivants confirmeront son talent et la précision de son humour très particulier…
Pour les spectateurs les plus ouverts et qui n’ont pas froid aux yeux et pour les cinéphiles fans de curiosités, « Bernie » est un must be seen et la modernité dont fit preuve Dupontel lui permit d’accéder au rang de réalisateur, après celui de comique, de façon habile et talentueuse…
Les amateurs de cinéma comique déviant se régaleront et trouveront leur bonheur avec « Bernie »…

Note : 8.5/10





mardi 27 juin 2017

Les démons de Jésus de Bernie Bonvoisin, 1997

LES DEMONS DE JESUS
de Bernie Bonvoisin
1997
France
avec Nadia Fares, Victor Lanoux, Elie Semoun, Marie Trintignant, Thierry Frémont, José Garcia, Yann Collette, Patrick Bouchitey
Chronique sociale
117 minutes
Synopsis :
Banlieue ouest parisienne, fin des années soixante…
Une famille de gens du voyage sédentarisés, composée de Jo, le patriarche, Rita, la mère, Jésus, René et Jeannot, les fils et Marie, la fille, caissière dans une supérette, végète à droite à gauche, dans un quotidien ponctué par l’alcool…
Jésus a pour habitude de fréquenter le bar « Chez Elvis », il traine sa solitude et refuse de s’intégrer ou de chercher un travail pérenne…
Seule Marie, sa sœur, travaille ; un jour Marie présente Mathilde, une de ses collègues, à Jésus, qui a le coup de foudre…
Le couple se revoit à la piscine et malgré des divergences et des engueulades, ils ne se quittent plus ; le frère de Mathilde ne supporte pas qu’elle traine avec un homme issu du milieu gitan, un jour, dans un bar, Jésus est passé à tabac par des complices du frère de Mathilde…
Marie s’habille hyper sexy pour sortir un soir, c’est alors qu’elle est violentée puis violée !
Ses deux frères décident de la venger et appliquent une justice manu militari qui mettra le feu aux poudres !
Mon avis :
Ancien chanteur du groupe mythique Trust, Bernie Bonvoisin s’essaie pour la première fois à la réalisation et bien, il a réussi son pari, « Les démons de Jésus » est un film savoureux pétri de répliques à la Audiard qui font mouche instantanément…
Le casting est de qualité et la direction d’acteurs tient bien la cadence, alternant comédie et moments plus solennels, la peinture de ce monde des gens du voyage juste avant la période de mai 1968 est séduisante et l’ensemble s’avère convaincant grâce à une reconstitution minutieuse et un rythme alerte…
Lanoux est imparable en patriarche alcoolique et même les jeunes acteurs inconnus du grand public s’en sortent à merveille (la dithyrambe du mouflet lors du repas est impressionnante et le tout en un seul plan !), Nadia Fares est très belle et son rôle de fille qui rêve d’un autre avenir est touchant, Elie Semoun n’a pas un rôle facile mais il sait y faire et donne de la crédibilité à son personnage, nous faisant oublier ses pitreries scéniques qui lui collent à la peau…
Vers la dernière demie-heure, le film bifurque totalement et nous offre presque un rape and revenge, Bonvoisin a visé juste et nous prouve qu’il peut changer facilement de registre tout en restant à l’aise dans sa conception de mise en scène, « Les démons de Jésus » n’est donc pas un film grotesque ou de gaudriole mais bel et bien une chronique sociale intelligente, pamphlet politisé (le final nous rend à cette évidence) et même une œuvre humaniste…
Nominé aux césars, « Les démons de Jésus » revigore le cinéma français de l’époque et s’inscrit comme un courageux témoignage de faire un cinéma « différent » loin des comédies prout prout qui pullulaient dans le panorama du cinéma hexagonal de la fin des années quatre-vingt dix…
Bonvoisin a osé secouer les conventions et son entreprise, outre le fait qu’elle soit burnée, est également le gage d’une grosse prise de risques…
Ceux qui s’attendaient à un film lourdingue en seront pour leurs frais, « Les démons de Jésus » est un métrage très malin et beaucoup plus doué qu’il n’y parait…
Une réussite incontestable à visionner absolument…

Note : 8/10




Cliffhanger de Renny Harlin, 1993

CLIFFHANGER
TRAQUE AU SOMMET
de Renny Harlin
1993
Etats unis
avec Sylvester Stallone, John Lithgow, Michael Rooker, Janine Turner, Caroline Goodall
Film d’action
108 minutes
Recettes mondiales : 250 000 000 dollars
Synopsis :
Un village des Montagnes Rocheuses, aux Etats-Unis, dans les années quatre-vingt dix…
Gabe Walker, un alpiniste chevronné, est traumatisé par un accident où une de ses amies, Kristel, femme de  Hal Tucker, a fait une chute mortelle…
Huit mois après, Gabe a du mal à se remettre de cette mort dont il est, en partie, responsable ; il est devenu guide de haute montagne et son couple avec sa femme Jessie Deighan connaît des déboires, Jessie voulant le stimuler à s’en sortir…
Un convoi du ministère des finances doit s’effectuer par voie aérienne ; Eric Oualen, un des membres de l’équipage, détourne l’avion et ses trois valises remplies de millions de dollars…
Le transfert se déroule mal et l’avion des gangsters s’écrase en haut de la montagne…
Se faisant passer pour des gens accidentés, les malfaiteurs demandent de l’aide aux sauveteurs, Gabe et Hal Tucker se rendent immédiatement sur place…
Ces derniers sont pris en otages et sommés de retrouver les valises remplies de billets…
Une longue traque s’amorce, d’autant que Jessie, sans nouvelles de Gabe, décide de venir le récupérer !
Mon avis :
Après pas mal de déconvenues au box-office, Stallone avait bien besoin de redorer son blason et c’est chose faite avec cet excellent « Cliffhanger » réalisé par un professionnel du film d’action, Renny Harlin ; tout est calibré pour donner de l’efficacité et du punch et le film tient bien ses promesses grâce à un montage rythmé et une introduction époustouflante…
On est pris dans un tourbillon d’action du début à la fin et les décors sont magnifiques (le film a en fait été tourné en Italie !), les méchants sont parfaits (John Lithgow, abonné à ce style de personnage, est impeccable en salopard de la pire espèce) et Michael Rooker (le « Henry serial killer » du film de John Mac Naughton) est un excellent acteur, notamment dans une séquence où il pète les plombs et tue un des gangsters…
Stallone s’est fait doubler par trois spécialistes de l’alpinisme mais on n’y voit que du feu, les seconds rôles féminins sont intéressants, Janine Turner ne fait pas potiche, quant à Caroline Goodall, son accident au début est crédible, on voit dès l’entame qu’elle n’est pas du tout sure d’elle, ce qui renforce le sentiment de danger imminent qui l’attend…
On passe un très bon moment avec « Cliffhanger », mix entre film d’aventures, polar et film sportif ; le passage avec les chauves- souris est impressionnant et les personnages des deux surfeurs font vraiment « années quatre vingt-dix » avec le culte de l’extrême, marque de fabrique de cette époque…
Le final avec l’hélicoptère a dû être difficile à réaliser mais grâce à un montage très habile, l’impossible devient crédible ; très nerveux et sans temps morts, « Cliffhanger » est un film d’action hautement recommandable et qui remplit son contrat, les amateurs de grand spectacle et de paysages amples seront comblés, tout comme les fans de Stallone qui fit ici son grand retour, ce film est très important dans sa carrière…
A voir sans difficulté et pas trop violent non plus, Harlin insiste plus sur l’action que sur la brutalité…

Note : 8/10





samedi 24 juin 2017

La longue nuit de l'exorcisme de Lucio Fulci, 1972

LA LONGUE NUIT DE L’EXORCISME
de Lucio Fulci
1972
Italie
avec Tomas Milian, Barbara Bouchet, Florinda Bolkan, Georges Wilson, Irene Papas, Marc Porel
102 minutes
Thriller fantastique
Blu ray édité chez le Chat qui fume
aka Don’t torture a duckling
aka Non si sevizia un paperino
Musique de Riz Ortolani
Synopsis :
Un petit village du sud de l’Italie, début des années soixante-dix…
Maciara, une femme mystérieuse considérée comme une sorcière, creuse et déterre des ossements de ce qui semble être ceux d’un nourrisson, elle surveille cet endroit car trois jeunes freluquets passent leur temps près de ce lieu et multiplient les quatre cents coups…
Giuseppe Barra, le simplet du village, est la cible de railleries de la part des gamins ; Patrizia, une femme très riche et très belle, arrive dans le village, elle demande à l’un des minots de lui apporter à boire alors qu’elle est nue sur un fauteuil…
Un meurtre sur un garçonnet est commis, la police se tourne immédiatement vers Barra, ce dernier manque d’être lynché ; Andrea Martelli, un journaliste, sympathise avec Patrizia, lorsqu’un deuxième, puis un troisième meurtre d’enfant a lieu, ils décident de mener une enquête parallèle à celle des des carabiniers…
Le village est en émoi, Maciara se fait tuer brutalement et la police piétine…
Alberto Avallone, le prêtre et Aurelia, sa mère, ont un comportement étrange ; un après-midi Andrea et Patrizia décident de les suivre sur une colline…
Mon avis :
Soyons nets, « La longue nuit de l’exorcisme » est le meilleur film de Lucio Fulci et de très loin… Il y donne tout son talent, toute sa générosité dans une histoire au scénario très riche en rebondissements, l’intrigue est démentielle (des meurtres sur des enfants, une satire de la religion, des excès de cette dernière) et les séquences sont effrayantes et totalement inoubliables…
« La longue nuit de l’exorcisme » ravira les fans de giallo tout comme les cinéphiles exigeants du cinéma de genre, Fulci pèse au millimètre chaque plan, il créée un nouveau style de film extrême et déploie son imagination et son originalité pour accoucher d’un pur chef d’œuvre, à la fois insolite et fiévreux, on ressent un malaise tout le long du film, il met en exergue des situations tendues et attirantes en même temps, désamorcées par la belle Barbara Bouchet et par le personnage du journaliste joué par Tomas Milian, seuls ces deux protagonistes nous inspirent confiance et leur enquête parallèle à la police va emmener le spectateur dans les dédales de la folie !
Fulci applique des techniques de filmage extraordinaires et dirige ses comédiens de main de maitre (le passage de l’interrogatoire de Florinda Bolkan, ses yeux, sa transe lorsqu’elle est possédée, les jambes hypnotiques de Barbara Bouchet, l’atypisme des meurtres et les gamins retrouvés tués, le final avec la chute de la colline…), tout est incroyable dans « La longue nuit de l’exorcisme », on peut difficilement trouver plus abouti dans la carrière du Maestro…
La musique tonitruante avec ses crescendos lors des scènes chocs, le fait que le film soit solaire et qu’il respire la chaleur, la sueur, les décors aussi, très réalistes et bien emprunts d’un aspect provincial loin de l’urbanisation habituelle, tout confère à un atypisme qui fait se démarquer « La longue nuit de l’exorcisme » de tous les autres thrillers italiens de cette époque…
L’issue avec la révélation finale restera comme un affront à la censure puisque le film resta blacklisté pendant trente ans aux Etats-Unis, le culot de Fulci et la virtuosité de sa mise en scène, c’est du jamais vu, aucun autre réalisateur n’a pu atteindre un tel niveau dans le genre (peut être Argento avec « Profondo rosso » sorti trois ans après) que Fulci avec « La longue nuit de l’exorcisme », il s’est surpassé et a surpassé ses capacités cinématographiques !
Il faut remercier et saluer le travail de folie de l’éditeur du « Chat qui fume » qui, avec ce magnifique blu ray, nous permet d’apprécier « La longue nuit de l’exorcisme » dans des conditions optimales, avec un somptueux packaging et pléthore de bonus dont une interview croustillante de Barbara Bouchet et des avis éclairés de nombreux cinéphiles qui nous donnent lumière sur les « messages » du film, cette édition est sans doute celle de l’année et est immanquable !
Prémices de toutes les obsessions cinématographiques de Fulci (on retrouve le canard dans « New York ripper », les chairs écorchées avec une chaine dans le prologue de « L’au-delà »), « La longue nuit de l’exorcisme » n’est ni plus ni moins qu’un catalogue du cinéma de Lucio Fulci qui nous montre et nous démontre l’étendue de la qualité de son cinéma et l’originalité qu’il a apporté au genre, brisant les codifications en y insérant des trouvailles géniales, bardées par un sens de la technique qui restera hors pair et que peu d’autres réalisateurs ont pu atteindre…
A réserver à un public averti, « La longue nuit de l’exorcisme » se visionne comme un pèlerinage au pays du cinéma de Lucio Fulci et marquera à jamais tous ceux qui l’auront vu, on atteint le sommet ici…

Note : 10/10




dimanche 18 juin 2017

DAKOTA HARRIS de Colin Eggleston, 1986

DAKOTA HARRIS
de Colin Eggleston
1986
Australie/Etats unis
avec John Hargreaves, Max Phipps, Bill Hunter, Simon Chilvers, Meredith Phillips
Aventures fantastiques
89 minutes
aka Sky pirates
Inédit en DVD
Sorti en VHS chez Vestron vidéo
Musique de Brian May
Synopsis :
Il y a plusieurs siècles, des contrebandiers détruisent l’effigie d’une divinité sur l’ile de Pâques, lorsqu’elle est cassée, elle se brise en trois morceaux…On pense que les trois pierres reconstituées fourniraient le pouvoir d’immortalité à quiconque les possèderait…
1945, Australie, juste après la seconde guerre mondiale…
Le lieutenant Harris, un brillant aviateur, vétéran de 1939/1945, doit convoyer Mitchell, un scientifique excentrique, et quelques hommes de son équipage ; Harris flashe tout de suite sur sa fille, Mélanie, mais cette dernière ne peut embarquer malgré les injonctions d’Harris…
La caisse à transporter contient quelque chose de secret et mystérieux ; des turbulences font amerrir l’avion et Harris ainsi que Mitchell et quelques autres hommes rescapés sont contraints d’utiliser un canot de sauvetage…
Par chance, un ferry les récupère in extremis ; revenu sur la terre ferme, Harris est jugé en cour martiale pour un comportement jugé incohérent et incompatible avec celui d’un pilote aguerri…
Le copilote d’Harris, Savage, l’accable (c’est un traitre) ; Harris veut lui casser la figure mais on l’emmène en prison ; Harris parvient à s’échapper lors de son transfert…
Il retrouve Mélanie dans une bibliothèque, elle manque d’être tuée par Savage…
Harris et Mélanie dérobent un avion et partent pour l’ile de Pâques et Bora Bora afin de résoudre la clef de cette énigme…
Arrivés sur une ile, Harris retrouve un de ses vieux amis qui lui fournit un hydravion, Harris et Mélanie n’en sont qu’au début de leurs surprises, ce qu’ils vont découvrir dépasse l’entendement…
Mon avis :
« Dakota Harris » est un pompage grossier d’ »Indiana Jones », les scénaristes ne se sont vraiment pas foulés, reprenant même plan pour plan certaines scènes des « Aventuriers de l’arche perdue » (même le tracé sur la carte virtuelle, la cascade sur le capot avant du camion ou les serpents dans le sous- sol !), la musique aussi est plagiée ( !) on croit rêver et on pense que les producteurs ont surfé sur le film de Spielberg en pensant ramasser autant d’argent que lui… et ils se sont plantés !
Des faux raccords à la pelle (Harris et Mélanie sont dans un hydravion, le plan suivant sur une pirogue avec des indigènes sortis de nulle part, Harris en tenue d’aviateur deux secondes après en tenue de plongée –on ne sait toujours pas d’où il l’a sortie !-), des seconds rôles brouillons (le pote alcoolo avec son chapeau de paille), bref on est dans « Indiana Jones » revisité par Emmaüs !
Seules subsistent deux trois séquences sympas comme la sortie sur l’aile de l’avion (tournée en plein ciel sans effets de trucages, pas mal !) et surtout la scène sous- marine excellemment bien dirigée qui rehausse la qualité du film, sinon c’est un peu le foutoir ! Eggleston ose même un trip à la Mad Max (le film est australien) avec des punks hirsutes qui poursuivent Dakota Harris et enlèvent Mélanie, sauf qu’il oublie que le film est censé se passer en 1945 ( !), bref on est au ras des pâquerettes du film d’aventures, ce qui explique sans doute pourquoi le film n’est jamais sorti en DVD dans l’hexagone !
La VHS sortie en 1998 donne une copie décadrée, ce qui fait qu’on ne peut apprécier le film correctement, l’image part du centre et coupe la gauche et la droite, quel dommage !
« Dakota Harris » gagnerait à être revu dans de meilleures conditions car son côté naïf et sympathique possède énormément de potentiel…
Dystopie fantastique assez lente, « Dakota Harris » pâtit du coup de vieux monumental qu’il a pris trente- deux ans après, seuls les curieux ou les cinéphiles jusqu’au-boutistes s’aventureront à le visionner, le public actuel, lui, passera son chemin…
On a quasiment plus revu les acteurs après ce qui explique l’insuccès du film malgré une bonne volonté affichée mais le plagiat d’ »Indiana Jones » se voit beaucoup trop, c’est étonnant que Spielberg n’ait pas porté plainte !
Si vous tombez sur la VHS dans une brocante pour quelques centimes, ça peut éventuellement le faire ; on attend qu’un courageux éditeur nous sorte ce nanar (il faut appeler les choses par leur nom) en DVD, je serai impatient de le revoir avec une image correcte…
Bref, « Dakota Harris » est une curiosité, une tentative ratée pour le cinéma australien, moins prolifique que ses comparses d’outre Atlantique (même si le film a été coproduit aux Etats-Unis), Eggleston a échoué faute d’un scénario pas assez structuré et d’une direction d’acteurs relativement faible…

Note : 6/10





jeudi 15 juin 2017

Mia madre de Nanni Moretti, 2015

MIA MADRE
de Nanni Moretti
2015
Italie
avec Nanni Moretti, John Turturro, Margherita Buy, Giulia Lazzarini, Stefano Abbati, Beatrice Mancini
Drame intimiste
107 minutes
DVD édité chez Arte vidéo
Synopsis :
Italie, années deux mille quinze…
Giovanni et Margherita sont frères et sœurs ; Margherita est réalisatrice de films et doit diriger l’acteur américain Barry Huggins, qui s’avère très brouillon et qui n’apprend jamais son texte, ce qui vaudra à Margherita des pétages de plombs et un stress chronique…
Ada, la mère de Giovanni et Margherita, est une dame âgée, ancienne professeur de latin ; la pauvre femme est atteinte d’une maladie au cœur due à sa vieillesse…
Vittorio, le compagnon de Margherita, finit par se faire larguer…
Livia, la fille de Margherita, une adolescente, a de mauvais résultats scolaires, notamment en latin, elle souhaite que sa mère lui achète un scooter pour ses déplacements…
Un jour, à l’hôpital, la toubib met les pieds dans le plat et annonce à Giovanni et Margherita que leur mère n’en a plus pour très longtemps à vivre : il ne lui reste que quelques jours à vivre, la maladie ayant progressé de façon fulgurante !
En parallèle de leurs activités, Giovanni et Margherita se préparent la mort imminente de leur mère…
Mon avis :
« Mia madre » est un film très touchant filmé de manière vraiment simple et son accès est très facile au spectateur car il n’y a aucune prétention ni aucun blocage culturel, Nanni Moretti fait preuve d’une très grande pudeur dans le sujet qu’il aborde, qui aurait pu virer dans le scabreux : la descente vers la mort d’une dame âgée…
Le film est bouleversant mais il n’y a aucun voyeurisme, « Mia madre » se suit de manière fluide et linéaire, les personnages gravitent autour de la vieille dame, d’abord hospitalisée, et semblent neutres dans le déroulement de l’histoire, aucun éclat ni de fulgurances ou de violences mais un film simple, beau, humain, posé et d’un calme empreint de plénitude…
La dimension humaniste fait partie intégrante de « Mia Madre », Morettti agrémente son métrage d’éléments comiques avec le personnage de Turturro qui joue un acteur de cinéma qui oublie en permanence son texte, ce qui donne lieu à des scènes cocasses…
Moretti se débrouille pour que l’on ne ressente pas la douleur de la vieille dame, il met un point d’honneur dans la pudeur (lorsqu’est annoncé le décès, la petite fille tourne la tête vers le mur, ainsi nous ne la voyons pas pleurer, trouvaille géniale !)…
« Mia madre » est un film trigénérationnel où s’entrechoquent trois femmes issues de la même filiation et qui semblent soudées plus que jamais dans l’adversité et la fraternité, le propos premier de Moretti pourrait être la famille mais il rajoute des éléments comme le doute, la perte de confiance en soi ; la thématique de la mort se retrouve à l’identique que dans « La chambre du fils », un autre de ses films, mais Moretti parvient avec la même habileté à transcender cette partie de l’existence de façon virtuose et extrêmement intelligente, on ne peut que lui tirer notre chapeau…
Poignant et très beau, « Mia madre » fait partie du patrimoine des films dramatiques italiens, Moretti trouve une tonalité juste dans sa mise en scène et son talent n’est plus à prouver, il incarne à lui seul un renouveau du cinéma d’auteur européen mais n’oublie pas pour autant de garder son film accessible à tous les publics, c’est cela qui fait la force de « Mia madre », la fluidité des séquences, l’approche cinématographique de Moretti sont épurées à l’extrême, il va à l’essentiel des choses et parvient à rendre convaincante une intrigue où beaucoup d’autres cinéastes se seraient cassés la gueule…
A contrario de films comme « Alabama Monroe », nous n’assistons pas trop à la déchéance physique due à la maladie et Moretti refuse d’appuyer là où ça fait mal, ceci étant, « Mia madre » est à éviter pour les personnes sensibles qui auraient perdu un proche d’une grave maladie, cela risquerait de raviver des souvenirs douloureux à celles-ci…
Le fait que la femme soit réalisatrice de cinéma permet de désamorcer la gravité de la situation première du film (la maladie de la mère) et les escapades sur les tournages apportent un peu de fraicheur au spectateur qui oscille entre l’hôpital, la demeure familiale et les divers lieux de travail de chacun…
Moretti n’occulte pas le côté social qui lui est cher puisque le film tourné traite d’un conflit entre le patronat et des employés qui risquent d’être licenciés…
A ce titre, le tout début du film est une habile mise en abyme, on y voit que du feu !
Et puis il y a ce plan séquence fabuleux de la danse entre une des figurantes et Huggins, le film se lâche complètement et ça s’apparente à de la jubilation, à de la magie, le trouble de la mort laisse place à la joie et au bonheur, Nanni Moretti est un pur génie !
En définitive, on peut réellement qualifier « Mia madre » de pur chef d’œuvre, le propos est certes grave mais la révélation opérée par Moretti tend moins vers le mélodrame/pathos que vers la fable humaniste familiale…
A voir sans faute !

Note : 9.5/10





samedi 10 juin 2017

Peur bleue de Daniel Attias, 1985

PEUR BLEUE
de Daniel Attias
1985
Etats-Unis
avec Gary Busey, Corey Haim, Everett Mac Gill, Megan Follows, Terry O’Quinn
95 minutes
Fantastique
aka Silver bullet
Produit par Dino de Laurentiis
Musique de Jay Chattaway
Effets spéciaux de Carlo Rambaldi
VHS édité chez Delta Vidéo/Cannon France
d’après une nouvelle de Stephen King
Budget : 7 000 000 dollars
Recettes au box- office aux Etats-Unis : 12 360 000 dollars
Synopsis :
Tarker Mills, une bourgade de la province des Etats-Unis, milieu des années quatre-vingts…
Marty Coslaw, un jeune adolescent tétraplégique, vit avec sa sœur Jane, un peu plus âgée que lui, et sa mère qui multiplie les conquêtes foireuses ;  leur oncle, Red, est un homme foncièrement gentil et attentionné envers Marty et Jane, mais aussi un buveur d’alcool invétéré…
Un soir, un employé des chemins de fer est retrouvé décapité ; puis des meurtres atroces ont lieu dans la ville, une mère de famille est dépecée chez elle alors qu’elle faisait une tentative de suicide aux barbituriques ; un homme ivre mort qui regardait un match de catch à la télévision est lui aussi tué horriblement !
Les villageois décident, devant l’incompétence des autorités, de faire justice manu militari ; le shérif Joe Haller essaye de les en dissuader…
Marty a été témoin d’une attaque, il comprend qu’il s’agit de quelques chose de surnaturel, il essaie de convaincre sa sœur…
Il faut se rendre à l’évidence, c’est un loup-garou, un lycanthrope qui tue les villageois…
Marty lance une flèche de feu d’artifice sur l’œil du lycanthrope qui tentait de l’agresser, le lendemain Jane, menant une enquête en catimini, découvre que le prêtre de Tarker Mills, le révérend Lowe, a un œil bandé !
Mon avis :
On est en 1985 et c’était l’époque bénie des teen movies qui florissaient outre-Atlantique à cette période ; Daniel Attias, un metteur en scène adoubé par Spielberg, signe avec ce très sympathique « Peur bleue » une déclinaison du teen movie à la sauce loup-garou, après les succès commerciaux de films comme « Hurlements » ou « Le loup-garou de Londres », ici il mêle habilement les peurs enfantines, la difficulté de l’entre-deux adolescence/âge adulte avec ses doutes et le pur film d’horreur…
Bénéficiant d’acteurs particulièrement attachants (Gary Busey en tête) et d’une continuité dans le scénario qui tient la route, « Peur bleue » est un modèle d’efficacité qui possède des séquences cultes (je l’ai vu en 1985 à sa sortie et même trente- deux années après, au second visionnage, je me souviens de tout !)…
Il est touchant de voir cette peinture d’une certaine Amérique populaire servie par des comédiens crédibles, parfaitement à leur place dans le film, on s’immerge dès le départ dans le film, comme on l’aurait fait pour « Gremlins » ou les « Goonies » sortis en même temps…
Œuvre sincère et bourrée de charme, « Peur bleue », malgré des répliques un peu lourdingues, a conservé son attrait et l’aura dégagée reste intacte aux yeux du cinéphile, passionné d’histoires fantastiques, Daniel Attias a su adapter et garder sa mise en scène pour donner au spectateur ce qu’il est en droit d’attendre et le résultat est plus que satisfaisant !
Bien sûr, il n’omet pas l’action et les scènes spectaculaires et, à ce titre, la scène de la lande, avec la brume immense, est superbe ; un soin tout particulier a été accordé à l’esthétisme du film et on a l’impression d’y être, avec les villageois, il y a une forte empathie dans « Peur bleue »…
Gentil tout de même avec ce dénouement en « happy end » et l’occasion de rapprocher Marty et sa sœur Jane après les épreuves qu’ils ont subies, « Peur bleue » est un modèle du film fantastique bienveillant des années quatre-vingts et reste encore dans le top 5 des films de loups-garou des eighties…
Un pur plaisir de visionnage mais ne vous faites pas avoir sur le DVD, il est impératif de prendre le studiocanal, le DVD zone 2 sorti auparavant est exécrable et le son déclenche des acouphènes ( !), l’image recadrée haut/bas gauche/droite est dégueulasse, une honte d’avoir osé piéger le cinéphile avec un travail ni fait ni à faire, vous êtes prévenus…
« Peur bleue » est un film à apprécier dans de bonnes conditions, il demeure un must et sortit la même année qu’un autre film de loups-garou, également mémorable lui aussi, le « Howling 2 » de Philip Mora, plus corsé que « Silver bullet » mais tout aussi sympathique…
Bref, ne boudons pas notre plaisir, « Peur bleue » est une pure pépite, un régal, je vous invite à le voir si l’occasion se présente à vous, il me semble que vous serez comblés à coup sûr !

Note : 8/10





jeudi 8 juin 2017

Quantum of solace de Marc Forster, 2008

QUANTUM OF SOLACE
de Marc Forster
2008
Grande Bretagne/Etats unis
avec Daniel Craig, Mathieu Amalric, Olga Kurylenko, Gemma Arterton, Judi Dench
107 minutes
Action/Espionnage
Collection James Bond
Budget : 200 000 000 dollars
Recettes mondiales : 586 090 725 dollars
Synopsis :
Italie et Bolivie, fin des années deux mille…
James Bond, après avoir subi le décès de Vesper Lynd dans le précédent opus, cherche à retrouver les commanditaires de son meurtre, qui étaient les alliés du « Chiffre »…
Bond va se confronter à Dominic Greene, un homme d’affaires milliardaire et mégalomane qui passe un contrat avec la pègre bolivienne pour provoquer un coup d’état…
Avec l’aide de Camille Montes, une jolie brune, Bond veut mettre hors d’état de nuire Greene…
Les gangsters boliviens rivalisent de sadisme, la tâche semble particulièrement ardue…
L’issue du film se trouve en plein désert, alors que Bond doit libérer une jeune femme et déjouer les pièges tendus par Greene…
Mon avis :
Second segment avec Daniel Craig, après le flamboyant « Casino Royale » dont il est la suite directe, après le décès de la superbe Vesper Lynd, « Quantum of solace » adopte une tournure totalement inhabituelle pour un segment de 007, puisque Marc Forster, le réalisateur, prend le parti-pris d’une surenchère dans l’action, les vingt premières minutes laissent le spectateur sur les rotules avec des séquences de collapse cinématographiques, comme la gigantesque poursuite en voitures (et avec un camion) ultra bourrine et la poursuite sur les toits en pierre rouge qui se finit dans une chapelle en restauration sur des échafaudages, ça barde complètement et le côté physique pour un Daniel Craig survolté est poussé à son summum, dans une réalisation vrombissante qui allie effets numériques et castagne bien réelle…
Ultra classe et ne lésinant sur aucun moyen financier pour appuyer son propos, « Quantum of solace » s’avère une réussite indéniable, dépassant même son prédécesseur, on assiste à du très grand spectacle, porté par des seconds rôles (Mathieu Amalric en tête) crédibles et des décors restitués de main de maitre (avec un lettrage différent sur l’écran pour chaque lieu visité), bref, autant dire que l’on se régale et le côté corruption/mafia bolivienne/pourris politiques semble tout à fait plausible, pimentant un scénario déjà rondement mené…
C’est un pur plaisir et le rythme de l’action se déroule à deux cents à l’heure, les James Bond girls sont sublimes, avec un côté latino vénéneux qui ensorcelle ; les trouvailles techniques pullulent et les moyens colossaux sont mis en œuvre pour le plus grand bonheur du bondophile, « Quantum of solace » reste une œuvre majeure si l’on juge l’ensemble de la saga, il est indéniable que cet opus marque d’une pierre blanche la série des 007, à la fois robuste, surpuissant et tonique…
Injustement dénigré par certains critiques de films à sa sortie (Jean-Baptiste Thoret le qualifiant de « Quantum of supplice »), « Quantum of solace » est, c’est vrai, un segment des 007 qui privilégie beaucoup l’action, et alors ? Ce n’est pas si grave si le spectateur y prend toujours autant de plaisir, c’est vrai que le scénario est relativement simpliste mais il n’empêche que la mise en scène efficace de Forster fait occulter certains aspects schématiques du script…
En globalité, « Quantum of solace » tient la dragée haute dans le panorama de la saga et il est évident que la qualité est bel et bien au rendez-vous…
Une bombe de dynamisme à visionner sans faute !

Note : 9.5/10







On ne vit que deux fois de Lewis Gilbert, 1967

ON NE VIT QUE DEUX FOIS
de Lewis Gilbert
1967
Grande-Bretagne
avec Sean Connery, Karin Dor, Donald Pleasence, Lois Maxwell, Tetsuro Tanba, Akiko Wakabayashi, Mie Hama
Espionnage/action
117 minutes
Collection James Bond
Scénario de Roald Dahl
Chanson du générique interprétée par Nancy Sinatra
aka You only live twice
Synopsis :
James Bond est laissé pour noyé, le MI6 simule sa mort afin de lui permettre d’avancer dans une enquête…
Il part en mission pour le Japon et s’introduit, avec l’aide d’Aki, au siège de la société Osato Chemicals ; Bond dérobe des documents et est récupéré par Kissy Suzuki…
Le SPECTRE a capturé une navette spatiale dans le but d’enclencher une guerre mondiale entre la Russie et les Etats-Unis, faisant endosser son forfait par l’une des deux puissances et réciproquement…
Helga Brandt, une superbe et redoutable rousse, attire Bond ; en fait, il s’agit d’une sbire d’Ernst Stavro Blofeld ; ce dernier a également un nommé Hans, son colossal garde du corps, sous ses ordres…
Etant toujours sur place, James Bond, avec l’aide de Tigre Tanaka, assiste à l’entrainement d’une horde de ninjas, ces derniers deviendront ses complices…
Surentrainés, les combattants investissent la base secrète de Blofeld, située dans un faux cratère de volcan, la lutte sera acharnée…   
Mon avis :
« On ne vit que deux fois » est un segment des James Bond pour le moins insolite puisque dès le début, on fait passer Bond pour décédé ; cette astuce permet de lui laisser libre champ dans ses investigations pour mener à bien son enquête et coincer le mystérieux SPECTRE (à noter que c’est la première fois qu’il apparait frontalement et que nous découvrons son visage –sous les traits de Donald Pleasence-)…
Les séquences dans l’espace sont vertigineuses avec cet immense vaisseau qui engloutit les navettes spatiales, un peu comme le requin de « Jaws » de Spielberg, l’espace remplaçant les océans…
Lewis Gilbert choisit de placer son action au Japon où la quasi-totalité de l’intrigue a lieu, et les clichés sont tous bien présents, mais jamais de façon grossière ou fortuite (les ninjas vont donner un sacré coup de main à James Bond lors d’assauts dans l’antre du SPECTRE)…
Sean Connery est, une nouvelle fois, parfaitement à l’aise et combat lors de bagarres où il évolue très rapidement et use de ses poings de façon très efficace, son intelligence et son côté rusé le font se dépêtrer des pires situations et il s’en sort toujours, même poursuivi par une horde de marins pêcheurs furibards qui veulent le tuer à tout prix (superbe mise en scène de Gilbert pour la séquence du port, menée tambour battant et avec un sens de la dynamique imparable, à faire pâlir n’importe quel cascadeur d’Hollywood, même le plus expérimenté)…
Immense réussite, « On ne vit que deux fois » est peut- être même le meilleur James Bond avec Sean Connery, la modernité évidente dont il fait preuve et le culot du scénario (tout est osé, Roald Dahl s’y connaît pour raconter une histoire !) apporte un côté magique au film, on se captive dès le début, on est bluffés par les subterfuges sidérants et l’idée particulièrement habile de faire passer 007 pour mort, c’est du grand art !
Prodigieux et même miraculeux, « On ne vit que deux fois » se savoure avec délectation et la surpuissance de l’intrigue est aussi imparable que le mise en scène, sans le moindre défaut…
Un pur régal !
Note : 9/10