mardi 11 juillet 2017

Opération dragon de Robert Clouse, 1973

OPERATION DRAGON
de Robert Clouse
1973
Etats-Unis/Hong Kong
avec Bruce Lee, John Saxon, Jim Kelly, Bolo Yeung, Ahna Capri, Angela Mao, Sammo Hung, Jackie Chan
Action/Karaté
98 minutes
Musique de Lalo Schifrin
aka Enter the dragon
Budget : 850 000 dollars
Box- office : 4 400 000 entrées
Synopsis :
Une ville et un temple de Hong Kong, début des années soixante-dix…
Lee est un combattant aguerri de la mouvance Shaolin ; il doit se rendre à un immense congrès de guerriers Shaolin sur l’ile d’un richissime homme nommé Han, Williams, un karatéka de couleur noire, doit également se rendre à cette manifestation…
Roper, un policier américain, est missionné par ses supérieurs pour ramener des preuves sur les activités frauduleuses supposées de Han, ce dernier étant soupçonné de trafic d’opium et d’un réseau de prostitution par le biais d’une traite des blanches…
Lorsque Lee se rend sur l’ile, il est informé et comprend que les membres de Han avaient tenté de violer  sa sœur, qui s’est suicidée par hara-kiri…
La fureur de Lee et sa hargne à combattre se trouvent alors décuplées !
Lee s’allie avec Williams et Roper pour mettre hors d’état de nuire Han ; ce dernier possède une armada de plusieurs dizaines de combattants sous ses ordres…
Maintenant que le trafic d’opium est prouvé et sur le point d’être démantelé, Roper arrive à prévenir les autorités, ils envoient plusieurs hélicoptères en direction de l’île…
Han lâche l’intégralité de ses hommes avec pour objectif de tuer Lee !
Lee fait une hécatombe et se retrouve nez à nez avec Han dans une pièce remplie de miroirs…
Mon avis :
« Opération dragon » est un film d’action réussi mais également touchant aux larmes quand on voit l’état dans lequel se trouvait le pauvre Bruce Lee (dont c’était le dernier film, il décéda juste après la sortie sur les écrans en 1974), il est maigre (55 kilos), n’a plus que la peau sur les os –hormis sa musculature – et a un visage et un regard ravagés par la drogue ; et pourtant, il parvient à donner de la crédibilité à son personnage et s’adonne à des combats impeccables qu’il a réglés lui-même au millimètre…
Robert Clouse, un cador des réalisateurs du film d’action et également du Grindhouse, signe ici une mise en scène soignée avec des plans et des trouvailles techniques qui forcent le respect, l’acteur noir Jim Kelly donne un côté un peu « Blaxploitation », productions qui explosèrent à l’époque au cinéma…
La référence à Docteur No de James Bond est nette et évidente et l’on retrouve le gimmick du chat blanc (idem que Ernest Stavros Blomfled dans le segment du célèbre agent secret), les combats sont fabuleux de maitrise et ont dû nécessiter un énorme travail…
Les seconds rôles féminins, membres du lupanar géant de Han, apportent de la fraîcheur et du charme à l’intrigue avec une plus-value exotique et érotique, mais ce n’est pas le but premier de Clouse qui mise quasiment tout sur les combats (on en compte une vingtaine dans le film) et la course de la sœur de Lee face à des assaillants libidineux est particulièrement réussie et novatrice, ce petit bout de femme se bat comme une spécialiste et la séquence est particulièrement tonique malgré son issue dramatique…
Dans l’ensemble, « Opération Dragon » est un film d’arts martiaux très réussi et c’est la première co-production de grande ampleur entre les studios américains et hongkongais, l’alliage de ces deux cultures, le mix de ces deux talents a engendré un film hybride mais très convaincant ; la caméra subjective qui prend la place du combattant qui prend les coups est, par ailleurs, totalement novatrice au septième art ; les décors sont flamboyants et le scénario astucieux, bref vous l’aurez aisément compris, même les cinéphiles qui ne sont pas forcément accros aux films de karaté trouveront leur compte et leur bonheur avec ce jubilatoire « Opération Dragon », dernier rôle au cinéma pour le légendaire Bruce Lee, ce métrage est un peu son chant du cygne, rendons lui hommage avec ce film « pèlerinage », ce génie du film d’action aura insufflé au genre une prestance et un charisme à ce jour inégalés et jamais surpassés, même un demi- siècle plus tard…

Note : 9/10





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire