dimanche 22 octobre 2017

STARGATE de Roland Emmerich, 1994

STARGATE
La porte des étoiles
de Roland Emmerich
1994
France/Etats-Unis
avec Kurt Russell, James Spader, Jaye Davidson, Alexis Cruz, Mili Avital
121 minutes
Fantastique/Aventures
Budget : 55 000 000 dollars
Recettes mondiales au box- office : 196 600 000 dollars
Synopsis :
Etats-Unis, milieu des années quatre-vingts dix…
Daniel Jackson, un éminent égyptologue, donne une conférence, les thèses qu’il développe semblent délirantes et l’assemblée décontenancée présente dans la salle quitte le lieu ; Jackson aurait découvert des codes permettant de rejoindre un univers parallèle !
L’armée s’intéresse à tout cela, le colonel Jack O’Neil, un militaire qui a perdu son fils se fait réintégrer et est missionné avec Jackson et quelques autres hommes aguerris pour traverser un champ magnétique, enfoui secrètement dans une base souterraine de l’armée américaine…
Lorsque ces hommes atteignent la « porte des étoiles », ils se retrouvent dans un endroit désertique ressemblant au Sahara…
Jackson trouve une sorte de chameau mutant puis les militaires découvrent Râ, un demi dieu et toute une population d’autochtones dont Skaara et Sha’uri…
Des êtres belliqueux terrorisent ces villageois et ont formé une base sous la forme d’une gigantesque pyramide d’où s’échappent des vaisseaux spatiaux…
Alors que les belligérants attaquent la ville de Nagada, O’Neil et ses hommes (avec l’aide de Jackson) comprennent qu’ils ont pour mission de sauver la population opprimée…
Une lutte sans merci est alors amorcée !
Mon avis :
Roland Emmerich ne s’est, une fois de plus, pas trop foulé et concentre surtout son film sur le spectaculaire, un peu comme aux jeux vidéos, au détriment de la psychologie des personnages voire même la direction d’acteurs (catastrophique), il n’exploite pas du tout le côté dramatique de la mort du fils de Jack O’Neil (Kurt « Snake Plissken » Russell, ici l’ombre de lui-même) qui aurait pu donner de la consistance à ce personnage et privilégie une histoire assez invraisemblable et souffrant de lacunes énormes (le langage des militaires est le même que certains des villageois et ils arrivent à communiquer !) ; Emmerich ne se préoccupe pas trop de la crédibilité du scénario et il y a un gros handicap : les dialogues très vulgaires et parfois débiles (« c’est parti mon kiki », « passe le bonjour à Toutankhamon, ducon ! », ça a beaucoup de mal à passer, même un gamin de CE2 n’aurait pas oser !)…
En fait, pour certaines séquences on est même proche du NANAR, la scène de la minuterie c’est tout ce qu’il ne faut pas faire dans un montage et Emmerich saute à pieds joints dans la connerie (le passage dure facilement un quart d’heure pour un compte à rebours programmé à sept minutes et on voit le compteur au moins dix fois à l’image, ça ne colle pas du tout et ça en devient risible !)…
James Spader semble distant de son personnage et éternue et se mouche en permanence (ça va cinq minutes), la mini love story avec la jeune autochtone ne tient pas la route et bien sûr, cliché absolu !, on a droit au baiser final, Emmerich bouffe à tous les rateliers et n’imprime jamais un style novateur, différent ; il ne fait que reprendre ce qu’il a vu dans d’autres films et, au final, reproduisant tous les poncifs du film d’aventures et de science – fiction, il n’apporte rien du tout au cinéma !
Et puis le film met un temps fou à rentrer dans l’action, il se réveille juste à sa moitié, au bout d’une heure !
Ce qui est hallucinant, c’est l’argent que « Stargate » a coûté : 55 millions de dollars, et aucune imagination ni qualité, mais il a tout de même rapporté quasiment quatre fois plus !
« Stargate » a hyper mal vieilli, même si, reconnaissons que les effets spéciaux sont assez bluffants, mais disséminés avec parcimonie dans le film…
Il y manque le relief d’un Spielberg ou d’un Carpenter, Roland Emmerich ne fait que débiter des scènes friquées sans la moindre âme et ne se préoccupe guère des protagonistes, il bourrine sur les passages impressionnants (il fait ça dans tous ses films, en fait) mais se contrefout de « l’humain », des relations humaines et de l’aspect humaniste…
Mais bon, vu que ça marche au box- office, Emmerich aurait tort de se poser des questions donc il continue à nous servir la même soupe, les mêmes films calibrés block busters et le public (le plus souvent des ados) suit…
Sur son dernier film, la suite de « Independence day » sortie en 2016, là par contre il s’est gamellé royalement et ce film annonce presque sa fin de règne !
Bref, il aurait vraiment dû faire des efforts mais apparemment, ça doit lui passer derrière la tête, son cinéma est creux, vide et toujours formaté de la même façon, quel dommage !
Malgré une ou deux scènes plutôt réussis (le passage dans l’hyper espace, la vision de la pyramide, les attaques des vaisseaux avec bombardements dans le sable), « Stargate » reste un film de bas niveau souffrant de ses clichés et demeurant très faible en densité…
Le seul avantage est qu’il est tout public, donc si vous avez des enfants, foncez, vous pouvez leur montrer ce spectacle !
Quant aux autres, les cinéphiles qui scrutent les moindres détails de la qualité d’un film, ils pourront vite s’apercevoir que cette qualité, justement, est absente…

Note : 3/10





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